Textes : Lamentations 3, v. 40 à 66 Ps 130 Ézéchiel 37, v. 12 à 14 Romains 8, v. 8 à 11 Jean 11, v. 1 à 45Pasteur Jean BessetTélécharger le document au complet

Notes bibliques

Quelques remarques préliminaires : – Ce texte est trop riche, comme on va le voir pour qu’on puisse rendre compte de tous ce que nous y trouvons dans un seul sermon. Il faudra donc faire des choix. – Ce texte est difficile à recevoir parce qu’il se heurte à notre raison. Il nous décrit une résurrection qui paraît inacceptable. Nous en trouvons les raisons dans le texte lui-même.

  • Il est là depuis 4 jours et il sent.
  • Le mort sort un linge sur le visage qui occulte sa vision. Il a le corps entouré de bandelettes qui forcément devraient entraver sa marche, c’est pourquoi Jésus demande qu’on l’aide, mais comment a-t-il pu se lever et sortir ?
  • Il est donc clair que le récit prend sa vraie signification au-delà de l’événement raconté.

– Nous nous souviendrons aussi que l’Évangile de Luc nous raconte l’histoire d’un autre mort nommé Lazare, lui aussi. Il se trouve après son décès transporté dans le sein d’Abraham (Luc 16 :19-31). Y a-t-il un rapport entre les deux textes ? Sans doute pas. Nous savons que l’autre Lazare était pauvre, celui-ci est riche. L’autre récit était une parabole, celui-ci est le récit d’un événement. Nous pourrons cependant retenir la conclusion du récit de Luc qui nous apprend qu’il ne suffit pas qu’un mort revienne à la vie pour que l’on croie en la résurrection.Les difficultés du texte : Nous n’y répondrons pas forcément, mais nous les soulèverons :- Jésus ne se précipite pas vers son ami dès l’annonce de sa maladie, il attend sa mort pour se déplacer vers lui.- Jésus confond volontairement la notion de sommeil et celle de mort.- Jésus se réjouit de la mort de son ami mais il pleure devant sa tombe. – On notera que le récit de l’Évangéliste accorde beaucoup plus de place à l’entretien de Jésus avec les deux sœurs qu’au récit de la résurrection de Lazare. Il nous faut y voir une indication selon laquelle nous devons porter notre attention sur la « résurrection» ou la « conversion » des deux sœurs plus que sur le récit de la résurrection de Lazare proprement dite. Il y a une parenté évidente entre la notion de résurrection et celle de conversion.Le texte. Il est apparemment évident que ce texte, tant par sa situation dans l’Évangile que par son contexte sert de prélude à la résurrection de Jésus lui-même. Mais le récit de la résurrection de Lazare apporte des informations qui font que les deux récits de résurrection sont difficilement comparables. Lazare est resté 4 jours dans la tombe, Jésus à peine 3. Après 4 jours selon la tradition juive le mort est vraiment mort, c’est pourquoi on nous précise qu’il sent. Personne n’a vu sortir Jésus du tombeau, ici le récit de la résurrection se réduit à la description de la sortie du tombeau. Si les bandelettes entourent encore le cadavre de Lazare, celles qui ont enveloppé le corps de Jésus étaient soigneusement pliées ainsi que le linge, alors qu’ici, il recouvre encore la tête de Lazare. La résurrection de Jésus n’est jamais racontée. Elle est perçue par les différents évangiles comme un événement glorieux, alors que celle de Lazare est racontée comme une épreuve difficile puisque Lazare doit être aidé pour revenir à la vie. En effet, si c’est Jésus par son cri qui déclenche le processus de résurrection, ce sont les autres qui participent à son accomplissement par l’aide qu’ils apportent au mort en voie de résurrection.Pour le récit de Lazare, c’est au mieux une réanimation, mais pas à proprement parler une résurrection. C’est plus loin dans les récits concernant la mort de Jésus et sa sortie du tombeau qu’il faudra découvrir ce qu’est la résurrection. On en a un aperçu dans la rencontre des deux sœurs avec Jésus. Même si, dans un premier temps, elles restent conventionnelles dans leur conception de la résurrection, elles aspirent cependant à autre chose, c’est ce qu’expriment leurs déplacements. Elles acceptent avec sérénité que Jésus les pousse à voir plus loin et à considérer que la vraie résurrection commence quand elles ont Jésus pour vis-à-vis.Les mouvements dans le texte :La description des mouvements du texte doit retenir notre attention, car ils sont signes de mort et de vie. :Jésus reste en Galilée où il apprend la mort de son ami. Son départ vers son ami mort en Judée est une annonce de sa propre mort. Il prend le chemin qui va le conduire à sa propre mort.Arrivé à Béthanie il n’entre pas dans le village qui est aussi un lieu de mort, et s’il se déplace vers la tombe c’est pour y apporter la vie, mais il n’entre pas dans le tombeau. La vie est partout où se tient Jésus. La position statique de Jésus signifie que là où il est, il y a la vie. Par contre ce sont les autres qui se déplacent, même celui qui est mort. Ils se déplacent vers Jésus pour recevoir la vie nouvelle (la résurrection) qu’il leur donne. Il y a cependant une exception c’est le déplacement de Marthe vers Marie. Marthe après sa rencontre avec Jésus devient porteuse de vie (missionnaire). Elle a reçu la vie de Jésus et se déplace vers Marie pour la lui transmettre. Les déplacements des deux femmes vers Jésus sont signe de la vie qu’elles espèrent et de la vie nouvelle qu’elles reçoivent. Ce même déplacement a lieu aussi au moment de la résurrection de Lazare, car pour qu’il puisse ressusciter, il faut que les autres (les vivants) aillent vers lui et l’aident.Les mouvements semblent signifier le dynamisme de la vie telle que Jésus la donne et la transforme.Ce qui me paraît important c’est de souligner le rôle joué par les autres pour que la résurrection devienne une réalité.Il ne serait pas inutile d’introduire dans les lectures qui accompagnent le texte de lire 1 Thessaloniciens 4 :13-18QUELQUES TEXTES POUR ACCOMPAGNER LA LITURGIEOUVERTURE Voici que le temps s’allonge au point de se confondre avec l’infini,et en même temps, voici que le temps se ralentit au point de s’immobiliser dans l’instant. C’est ainsi, qu’il nous est donné en ce moment de culte de partager avec toi, Seigneur, ce temps qui est le tien. Ton éternité se confond dans un même mouvement avec le temps qui passe. C’est alors que nous te confions notre cœur et notre âme pour qu’ils s’unissent en cet instant à ton éternité. Ce temps de prière t’appartient autant qu’il nous appartient. Nous nous approchons de toi et tu nous saisis pour nous absorber en toi. Notre volonté se trouve toute emplie de la tienne pour être toute entière présente en elle. Cet instant ainsi, vécu avec toi ouvre pour nous la porte sur un au-delà auquel nous appartenons déjà sans y être encore pleinement. VOLONTE DE DIEUDieu vient vers nous, il nous tend une main généreuse qu’il nous invite à saisir pour nous accompagner sur le chemin de notre vie. Il fait descendre sur nous son Esprit saint qui inspire les Écritures et nous révèle sa volonté.Pour le voir agir, il nous suffit de repérer les hommes qui agissent auprès de leurs semblables d’une manière désintéressée. Nous découvrirons bien vite qu’ils sont des milliers qui cherchent à modifier le cours des choses pour le mieux être de tous, comme si Dieu avait autant de mains qu’il y a d’humains à l’œuvre. C’est ainsi que nous verrons l’amour agir et la création se construireC’est alors que nous comprenons ce que Dieu attend de nous. Il mobilise au service de l’humanité tous ceux qui se laissent visiter par son Esprit, si bien que chaque croyant rejoint la multitude de ceux qui sont déjà à l’œuvre.L’avenir se construit alors par l’action concertée de tous ceux qui croient et qui espèrent en ce Dieu qui projette déjà sur eux l’image du monde futur en train de se réaliser.REPENTANCESeigneur,L’habitude a bien souvent pris en nous la place du désir.Je ne sais pas, pour ma part, si l’habitude est un péché, mais elle ne suscite en moi aucun enthousiasme.Pourtant, je sens en moi ta présence, et je sais que tu as toujours ta place dans mes pensées. Sans toi, ma vie n’aurait pas de sens.Cependant, ta présence en moi est si ancienne que je n’éprouve plus d’émotion à ton contact et que je ne sais plus vraiment reconnaître le son de ta voix. Aussi mon existence se déroule-t-elle sous ton regard sans que j’en sois vraiment ému. Je sais que ne suis pas seul à éprouver cette lassitude de la foi, c’est le sort de beaucoup de mes semblables dans l’église et hors de l’église, c’est pourquoi, avec tous ceux qui m’entourent, nous prions.Nous te prions parce que nous espérons que tu provoqueras au sein de notre communauté des désirs nouveaux, capables de nous mobiliser pour de nouvelles aventures, car nous savons que tu travailles au réveil de nos âmes.Malgré notre vie privilégiée dans un pays tranquille, nous sommes dans un monde qui a faim et soif de ton Évangile, mais nous ne savons pas le transmettre d’une manière qui soit efficace pour les autres. Mets en nous assez d’intelligence pour que nous trouvions les mots qui fassent vivre et les idées qui donnent envie de vivre.C’est alors que ton œuvre de création pourra se prolonger au-delà de nos communautés pour dynamiser ceux qui ne savent plus espérer et redonner le goût de l’espérance à ceux qui l’ont perdu.Viens travailler en nous, Seigneur, nous t’attendons.ACTION DE GRACE :Il est des hommes qui cherchent Dieu et désespèrent de le trouver.Pourtant, on ne peut chercher que ce que l’on connaît déjà, si bien que celui qui cherche Dieu, ne peut le faire que s’il l’a déjà approché. Dieu ne reste jamais loin, il est venu vers nous les hommes sous les traits de Jésus et il se propose d’aimer chacun d’eux, comme aucun humain n’a jamais aimé. Il nous promet de partager cet amour, si bien que quiconque a un jour éprouvé ce sentiment pour un autre que lui-même, a déjà approché Dieu de très près, sans même le savoir.Dieu se trouve ainsi au cœur même de nos sentiments. Il fait sa demeure en nous et s’y maintient pour toujours. Celui qui cherche la vérité doit la chercher au fond de lui-même, car c’est là que Dieu l’attendCONFESSION DE FOICROIRE, c’est inviter notre esprit au dépassement, et c’est affirmer que nous sommes en marche pour aller plus loin.CROIRE, c’est savoir qu’il y a une réalité qui n’est pas nous-mêmes, qui nous entraîne vers un au-delà qui nous dépasse.CROIRE, c’est ouvrir tout son être à cette puissance qui vient d’ailleurs et qui nous envahit pour nous rendre meilleur.CROIRE, c’est donner priorité à la vie contre toutes les forces qui s’opposent à elle.CROIRE, c’est affirmer que nous ne sommes pas seuls, c’est se joindre à la troupe en marche des hommes et des femmes qui font de l’espérance leur raison d’avancer.CROIRE, c’est affirmer que nous avons rencontré le visage de Dieu dans celui de Jésus. INTERCESSION Seigneur,  force d’habitude, ce qui est beau perd de son éclat.Que ton Esprit créateur nous aide à rendre plus belle encore la part de création que tu nous as confiée à chacun ! force d’habitude, l’injustice paraît acceptable.Pourtant, nous savons que tu peux nous aider à ne jamais nous habituer à l’injustice. Nous ne voulons pas nous résigner à voir les puissants dominer les faibles, sans espoir de changement. Nous ne voulons pas nous habituer à ce que des gens aient faim et froid parce que la chance n’est pas de leur côté.  force d’habitude notre faculté de révolte s’affadit et devient simplement de la résignation.Que l’Évangile nous maintienne en alerte pour que nous restions toujours motivés pour agir en faveur de tous les prochains que tu mets sur notre chemin !Donne-nous toujours des prochains à aimer. N.P.

Prédication

Pourquoi la tristesse et la stupeur pèsent-elles aussi lourdement sur ce passage qui anticipe la résurrection glorieuse de Jésus? Nous aurions pu espérer de la part de l’Évangile un récit qui serait comme une avant première de la résurrection finale telle que Paul nous la décrit avec beaucoup de brio dans la première épître aux Thessaloniciens. Il envisage l’ouverture des tombeaux au son de la trompette de l’archange, et il imagine les vivants, ceux qui ne sont pas encore morts, qui s’élèvent dans les nuées à la rencontre du Seigneur ! L’évocation est sans doute un peu pompeuse, elle donne dans le genre de Cécile B. de Milles. Mais pourquoi tant de tristesse dans le récit de l’Évangile. Pourquoi la résignation de Thomas et pourquoi les larmes de Jésus ? Nous allons découvrir que ce texte ne nous parle pas tellement de la résurrection des morts, mais de la résurrection des vivants. Il va plus s’agir de la résurrection de Marthe qui est encore vivante que de celle de Lazare qui est déjà mort. Nous allons découvrir que pour Jésus la frontière entre la vie et la mort ne se situe pas là où nous la mettons habituellement. Il est vrai que Paul et Jésus ne se situent pas sur le même plan et qu’ils ne sont pas dans la même situation. Paul fait un exercice de style et il imagine, compte tenu de sa propre foi ce que sera la résurrection finale. Jésus se trouve confronté avec la mort d’un ami qui lui est cher et dans ce contexte le chagrin et la tristesse ont force de loi. Même Jésus n’échappe pas à l’émotion. Il pleure. Ce qu’il a à dire et ce qu’il va faire n’auront aucune valeur s’il ne partage pas d’abord les émotions de ses amis. Plutôt que de donner des indications sur les merveilles de l’au-delà, Jésus rejoint ses amies dans leur désarroi qu’il partage avec elles. Pour les secourir Jésus entre en communion avec elles. La présence de Jésus se manifeste d’abord par le partage et l’écoute. Il partage le chagrin de ses amies sans pourtant se laisser dominer par lui. C’est ainsi Jésus entre dans nos propres vies, et qu’il partage nos soucis. Il souffre de nos souffrances et pleure de notre chagrin pour pouvoir les faire évoluer afin qu’ils prennent une autre dimension. Ici, il va s’agir de faire sortir ses amies du chagrin de la mort pour entrer dans l’éblouissement de la résurrection sans pourtant heurter leurs sensibilités blessées par la rupture qu’a créée cette mort brutale. Observez avec quelle délicatesse, Jésus entre dans le chagrin de ses amies sans se laisser prendre par la mort. Les deux femmes sont cloîtrées dans leur deuil et dans le respect de leurs traditions. Bien que vivantes encore, elles sont comme enfermées dans leur maison et dans leur chagrin comme dans la mort. Les seuls signes qui manifestent qu’elles vivent encore, ce sont les signes du chagrin, mais à ce niveau là, vivent-elles encore? Jésus arrive discrètement, mais il arrive trop tard. Pourquoi le consolateur semble-t-il arriver toujours trop tard, ou en tout cas au mauvais moment ? C’est bien souvent ce qui se passe quand nous sommes amenés à participer au deuil d’une famille et que nous essayons de dire une parole de réconfort. Nos paroles semblent vaines, nos propos sur la résurrection, insolites, nos versets bibliques, mal venus. L’espérance que l’on voudrait communiquer prend la saveur du désespoir, nos paroles semblent en porte à faux avec la situation, il aurait fallu les dire plus tôt, mais nous n’en avons pas eu l’occasion. Jésus sait tout cela, c’est pourquoi il n’entre pas dans ce lieu de mort, il reste à l’extérieur du village, là où peut être il y a encore de la vie et de l’espoir. Il ne parle pas, il attend. Marthe sort de la maison, elle sort de son deuil pour venir à lui, elle se met en mouvement, et déjà elle entre dans un processus de vie. Elle sort du lieu de la mort pour aller vers l’espérance. Elle va vers Jésus et quelque chose se passe. Il est sans doute impossible de décrire ce qui se passe avec des mots normaux, car ce n’est pas dans les mots que ça se passe. Ils échangent des paroles de convention sur la mort et la résurrection, mais parce que Marthe est sortie de chez elle, parce qu’elle a suivi le mouvement de son désir, les paroles échangées avec Jésus se revêtent d’une force nouvelle. Elle découvre que la résurrection n’est pas pour un futur lointain. La résurrection est là où se situe Jésus. Et parce que Jésus est là, Dieu est présent et elle n’a pas besoin d’autre chose. La puissance de vie qui émane de Jésus l’envahit et la mort physique de son frère ne semble plus avoir d’incidence sur elle. C’est vers sa sœur qu’elle se tourne pour qu’elles partagent ensemble cette nouvelle forme de vie qui dépasse la mort. C’est une Marthe transformée qui court vers Marie. Elle devient missionnaire de la bonne nouvelle qui est en elle et qu’elle ne sait pas décrire encore. Marie, au seul nom de Jésus sort aussitôt de sa réserve et de son deuil et s’offre à Jésus pour être transformée comme sa sœur. Jésus a fait un magnifique travail auprès des deux femmes. Il est venu vers elles avec la compassion nécessaire et il a attendu que l’élan de leur cœur et l’amour qu’elles ont pour lui éveillent en elles un désir tel qu’elles s’extraient elles-mêmes de la situation de mort où elles sont enfermées. C’est alors qu’avec tendresse, Jésus peut les revêtir de résurrection. Elles changent alors de manière de penser et d’agir, parce que Jésus par sa seule présence a permis que s’accomplisse en elles le vrai miracle de la résurrection. Ce vrai miracle est celui que Jésus réserve à chacune et à chacun de nous. Il nous apprend que sans doute nous nous croyons vivants mais qu’en fait nous sommes déjà morts. Pour chacune et chacun de ceux qui croient, Jésus se tient avec tendresse dans l’espace de leur vie et pour chacun d’eux il a les mots qui conviennent quand ils se décident à aller vers lui. Y a-t-il en nous ce désir qui nous pousse à aller au delà de nous-mêmes vers celui qui fait vivre ? Même ceux qui croient ont du mal à penser que la résurrection commence maintenant. Nous avons vu que cette transformation dans la pensée des deux femmes est le résultat d’un lent processus. Patiemment Jésus a attendu que ces deux femmes découvrent dans ses paroles et sa personne une dimension nouvelle de la vie. Il a attendu que surgisse en elles le désir de vivre autrement. Il en est de même pour nous. Nous devons trouver en nous la force de faire les premiers pas pour goûter dès maintenant de la vie nouvelle que Jésus donne. Mais cela ne nous évite pas les moments de chagrins et de deuil. Ils sont même nécessaires pour qu’après le deuil, tous les deuils, le désir de vivre s’empare de nous et la conviction de la résurrection prenne enfin sa place. Jésus sait tout cela et c’est cela qu’il pratique avec ses deux amies. Mais le récit ne s’arrête pas là, il va encore plus loin, la bonne nouvelle de la résurrection est aussi pour ceux qui sont morts. Elle est pour ceux qui semblent définitivement murés dans leur tombeau. Jésus ne fait pas de différence entre les morts et les vivants. Il s’occupe de Lazare de la même manière qu’il l’a fait pour Marthe et Marie, comme si la mort n’était pas un obstacle à son action. Quelque soit le tombeau où nous sommes enfermés, quels que soit la situation de mort qui nous opprime, Jésus est là pour donner à notre vie une dimension nouvelle qui anticipe la résurrection quand elle viendra au dernier jour. Jésus a une bonne nouvelle pour tous ceux qui se sentent enfermés. Il nous donne, à nous les ressuscités une mission : comme Marthe a du courir pour chercher Marie et l’amener à la vie, de même les témoins que Jésus met au bénéfice de la même expérience doivent aider les morts à se libérer. C’est pour signifier cela qu’il demande aux témoins d’aider Lazare, à se défaire des bandelettes qui le retiennent dans la mort. « Déliez-le, dit Jésus et laissez-le aller ». Qu’est ce à dire ? Si non que les candidats à la résurrection que vous êtes sont invités à délier les liens qui retiennent tous ceux qui sont dans une situation de mort. Jésus fera le reste. Il n’y a pas de frontières pour Jésus entre ce monde-ci et celui de ceux qui ne sont plus, ce n’est qu’une question d’appréciation. Il y a possibilité de résurrection pour tous et nous devons donc être des instruments de libération pour tous. Nous nous souviendrons que le Consolateur est toujours attendu et qu’il ne vient jamais trop tard car il y a toujours de la place pour l’espérance.