Textes : Zacharie 10, v. 1 à 11, v. 3 Ps 146 Ésaïe 35, v. 4 à 7 Jacques 2, v. 1 à 5 Marc 7, v. 31 à 37Pasteur Nadine HellerTélécharger le document au complet

Notes bibliques

Remarques et pistes de réflexion:– c’est un récit très court, construit sur le schéma classique des récits de miracle.- le texte ne contient pas de difficulté majeure.- il s’agit du deuxième miracle que Jésus opère en « terre Païenne » le premier est celui de la fille de la femme Syro Phénicienne.- pour qui s’y connait un peu en géographie, les déplacements de Jésus paraissent fantaisistes. Pourquoi ? On peut invoquer trois raisons : Marc a rassemblé un matériau très divers pour rédiger son évangile, cette diversité expliquerait une certaine incohérence géographique. Marc a une visée théologique : en montrant Jésus qui arpente les terres païennes c’est une manière de nous dire que la mission de Jésus, que son ministère n’est pas destiné qu’au seul peuple Juif. Mais peut être aussi que Jésus avait out simplement besoin d’un peu de calme, calme qu’il supposait trouver en terre non juive, ce qui expliquerait aussi pourquoi l voulait que personne ne soit averti de sa présence (7,24) Mais il lui est difficile de passer inaperçu, ce récit le prouve !- Jésus cherche à nouer une relation particulière avec l’homme malade. Il ne se contente pas de réciter des formules magiques. Ephphatha n’est pas une formule magique mais une parole et une invitation à l’ouverture. Avant cette parole Jésus a su trouver les GESTES qui guérissent. Une manière de nous montrer que Jésus n’est pas un « beau parleur » ou un « bon parleur » ! Il agit avec ses doigts sa salive, il essaie par tous les moyens d’entrer en contact avec cet homme, pour que la parole puisse arriver jusqu’à lui, pour qu’il puisse entendre «Ephphatha».-il me semble que ce texte est une invitation à prendre conscience de nos enfermements. Dans quoi sommes nous enfermés, en tant qu’église ou communauté ? Quels sont nos mutismes ?

Prédication

Jésus est un marcheur infatigable… et si nous en doutions ce texte vient nous le rappeler! Et à en croire ce récit il à une curieuse manière de se rendre d’un point à un autre ! Alors c’est vrai, nous ne sommes pas tous des spécialistes en géographie, moi la première ! Et il me faut souvent aller consulter les cartes qui sont a la fin de ma Bible pour localiser les territoires dont il est question dans certains textes.Dans le passage qui nous concerne, Jésus parcourt en long, en large et en travers des territoires où il n’a pas l’habitude d’aller, des territoires d’ailleurs où aucun Juif n’a l’habitude d’aller, puisqu’il s’agit de terres païennes. Tyr, Sidon, la Décapole… Jésus semble même prendre des chemins fantaisistes pour aller d’un point à l’autre.Pourquoi Jésus choisit il de parcourir précisément ces contrées là?En regardant d’un peu plus près ce qui précède le passage qui nous concerne, je serais tentée de dire que ce qui provoque son premier déplacement en terre païenne, c’est tout simplement qu’il avait peut être envie de trouver un peu de calme ! Il avait peut être envie de s’éloigner pour un temps de ces foules qui le suivaient et qui lui demandaient tant et tant de choses: des bénédictions, des paroles de vie, des enseignements, des guérisons. Les foules ne le lâchaient pas d’une semelle, alors peut être Jésus rêvait-il tout simplement d’un peu de tranquillité pour faire le point sur son ministère, pour comprendre tout ce qui arrivait.Mais voila que même là, en terre étrangère et païenne, il n’est pas tranquille !Car à peine arrivé, le voilà pris à parti par une femme syro-phénicienne qui lui demande de guérir sa fille. Jésus dans un premier temps refuse de guérir pour finalement accéder à la demande qui lui est faite.Si je reviens sur cette première guérison, c’est parce qu’il me semble qu’elle est liée à la seconde, celle que nous venons de lire.Dans les deux cas il est question d’enfermement : dans le récit de la femme syro phénicienne c’est Jésus qui est comme enfermé dans ce qu’il croyait être juste et bon. En substance il dit à la femme : « je ne pas venu pour les païens ». On peut donc dire que, d’une certaine manière, Jésus lui même a été guéri de sa fermeture aux peuples non juifs. Au contact de la femme syro phénicienne il réalise que son ministère a une autre dimension que celle qu’il pensait et qu’il s’adresse au monde entier et non pas seulement comme il le croyait au peuple Juif.Et voilà qu’on lui amène encore un malade.Un malade qui précisément souffre lui aussi d’enfermement. Cette fois-ci l’enfermement est physique.Le malade est comme enfermé en lui même puisqu’il ne peut pas communiquer avec les autres : sourd et « ayant de la difficulté à parler » il ne peut ni les entendre et encore moins leur parler.Et cet homme qui se retrouve devant Jésus n’a peut être même rien demandé, puisque nous précise-t-on, on l’amène à Jésus. Le texte dit même littéralement qu’on le lui apporte, comme apporterait un objet.L’homme n’est donc pas le sujet de la démarche. Et c’est la première chose que je voudrais relever.Au début du récit, ‘homme est complètement passif, et d’ailleurs il n’a même pas de nom…Mais Jésus va le sortir de cette passivité, de cet anonymat, et c’est même la première chose qu’il va faire : il l’emmène à l’écart, loin… Loin de la foule et loin des regards. Non pas pour se cacher ou pour faire un tour de magie en secret, mais pour nouer une relation véritable avec cet homme, pour lui donner une place pleine et entière. Et quand Jésus fait cela c’est comme s’il disait à l’homme malade : « tu es important à mes yeux, tu comptes pour moi, je m’intéresse à toi. Ce qui compte à mes yeux c’est toi, et non ce que les autres pensent de toi, disent de toi, de ta maladie de ta souffrance de ton mal être… Ce qui m’intéresse ce n’est pas ce que les autres pensent de toi, c’est TOI tout simplement. »La deuxième chose que je voudrais relever c’est la manière dont jésus guérit cet homme. L’homme est sourd, Jésus ne peut donc simplement le guérir en lui parlant, puisqu’il ne l’entendrait pas… Jésus est donc obligé d’inventer et de trouver des gestes qui apporteront la guérison. C’est d’ailleurs la seule fois dans l’évangile de Marc ou cela se produit avec autant d’insistance. Tout nous est décrit dans les moindres détails : Jésus jette littéralement ses doigts dans les oreilles du malade, il met sa salive sur sa langue…Plutôt que de nous attarder sur la manière réaliste ou non dont Jésus guérit, il est important, me semble t il, de se rendre compte que Jésus a trouvé des gestes de guérison, qui sont autres que la parole. Il sort en quelque sorte des sentiers battus pour trouver un moyen d’entrer en relation avec cet homme. La parole viendra ensuite seulement. Et j’en arrive à la troisième chose que je relèverais à propos de ce texte : « Ephphatha » ouvre-toi.Jésus lui aussi dans une certaine mesure lorsqu’il a rencontré la femme syro phénicienne était passé par cet « ouvre-toi » dans son ministère. La femme syro-phénicienne à travers ses paroles et sa demande avait, elle aussi, dans une certaine mesure dit à Jésus « ouvre toi »Et je crois que c’est cette parole qui nous est adressée à nous encore aujourd’hui.Que ce soit en tant qu’église ou en tant qu’individusAujourd’hui Jésus nous dit « Ephphatha » : ouvre-toi.N’avons nous pas nous aussi tout comme dans l’épisode de Jésus avec la femme syro-phénicienne une idée très précise de ce que doit être notre ministère en tant qu’Église?Est ce que nous aussi nous ne sommes pas parfois comme l’homme sourd et muet, enfermés, fermés aux autres préférant rester à l’intérieur des frontières institutionnelles que nous nous sommes tracées, pensant que notre ministère doive se cantonner à certains aspects de la vie seulement ou qu’il ne serait destiné qu’à certains…Ici il nous est dit « ouvre toi », « regarde ce qui se passe au loin », « regarde hors les murs », « regarde par dessus les murs, là aussi on a besoin de toi ».Mais alors il nous faut inventer des gestes et des actes « audibles », recevables pas l’autre qui est en souffrance sur quelque plan que ce soit. Et c’est là que nous en arrivons à l’histoire de notre homme sourd et mal parlant… Je crois que comme Jésus nous sommes appelés à trouver ce qui nous permettra d’entrer en relation avec l’autre, et ce n’est pas forcément le langage que nous avons appris depuis notre naissance ou que nous avons l’habitude d’employer. Et cela demande du coup un travail sur nous mêmes Nous aussi nous sommes invités à nous ouvrir, nous aussi nous avons besoin d’être guéris, nous avons besoin d’entendre de la part de Jésus cette parole:Ouvre-toiOuvrez-vousne restez pas enfermés à l’intérieur de vos frontières, à l’intérieur des frontières de vos temples, de vos institutions, ne restez pas non plus enfermés à l’intérieur de vous-mêmes, prisonniers de vos idées, de vos peurs, de votre timidité…Ouvrez-vous à l’Évangile, à la bonne nouvelle alors c’est sûr, vous serez guéris de toutes vos surdités et de tous vos mutismes.Ouvrez vous à la parole, recevez la, et alors vous pourrez parler de façon audible: alors vous pourrez à votre tour être porteurs de ces paroles qui libèrent et qui font tomber les murailles.Mais pour cela il faut que nous nous laissions toucher par Jésus qui ne demande qu’à entrer dans nos vies.Alors il touchera nos oreilles, alors il déliera nos langues et nous serons capables d’articuler, de nouer des relations vraies avec nos frères et nos sœurs, de quelque horizon qu’ils nous arrivent. AmenAccueil/ouverture (Antoine Nouis, La galette et la cruche)Un homme, sourd-muet, est conduit à Jésus.Celui-ci emmène l’infirme à l’écart,met ses doigts dans les oreilles du sourd,et, avec sa salive, touche la langue du muet.Puis levant les yeux au ciel,il murmure dans un soupir :Ephphatha, ouvre-toi ! (d’après Marc 7/31-34)Ce matin, nous nous préparons à entendre de nombreuses paroles,des chants, des lectures, des prières, des annonces.Une seule est nécessaire,elle dit : Ephphatha, ouvre-toi !Cette parole est une prière pour toi au début de ce culte :Ephphatha !Que tes oreilles s’ouvrent à la Parole de Dieu !Que ton regard s’ouvre à la présence de Dieu !Que ton esprit s’ouvre à l’intelligence de Dieu !Que ton cœur s’ouvre à l’amour de Dieu !Ephphatha, ouvre-toi !et tu verras et tu entendras cette promesse qui se réalise aujourd’huijusqu’à la fin du monde je suis avec vouslà ou deux ou trois sont réunis en mon nomje suis au milieux d’euxce matin encore Dieu est là il est au milieu de nousil est présent dans les regards qui accueillent l’autreil est présent dans la parole lue et méditéeil est présent quand nous partageons le pain et le vin de la cèneAmenConfession de foiJe ne crois pas que je puisse confesser ma foi sans la vivre.Je ne crois pas que je puisse dire avec quelques mots ce que je crois.Je ne crois pas que je puisse dignement parler de Dieu sans entrer en dialogue avec Lui.Je ne crois pas que l’homme puisse enfermer Dieu dans une confession de foi.Je crois que finalement Dieu me dira qui je suis. Je crois que Jésus est le visage humain de Dieu.Je crois que l’Esprit de Dieu est plus réel que la mort qui nous entoure. Je crois que la Lumière de Noël brille sur chacun de nos jours.Je crois que le futur de Dieu avec nous est plus important que notre passé avec ou sans lui.Je crois que Jésus-Christ est mon Seigneur et Sauveur.Amen.Ouvre-nous à la Vie ! Auteur : Frédéric Fornos, jésuite trouvé sur le site prier.bePère, Toi qui es la source de l’Amour,je Te rends grâces, car en Jésus ChristTu me révèles le chemin de Vie.Quand je vois Jésus marcher sur les routes de Galilée,dans sa manière d’être avec les gens qu’Il rencontre,sa manière d’écouter, de regarder, de toucher,d’être ici et maintenant dans la relation aux autres,je découvre un chemin d’humanité.Quand j’écoute ses Paroles tissées par le quotidien,par les hommes, la terre et le ciel,je découvre un homme qui accueille l’autrejusqu’à se laisser transformer par lui,un homme docile à l’Esprit.Oui, Jésus Christ, mon frère, mon ami,Tu me révèles que Dieu vient me rejoindreau cœur de mon humanité.Dans ma manière d’écouter, de regarder, de toucher,d’être en relation aux autres et au monde,dans le retentissement affectif en moides rencontres, gestes et paroles,Tu me donnes de discerner l’Esprit qui ouvre à la Vie,car tout ce que je suis, imagination, intelligence et affectivité, corps et esprit, est chemin de rencontre avec Toi.