Retour sur l’AG de la Cevaa

La CEVAA est une communauté d’Églises en mission qui regroupe 25 Églises protestantes (réformées, luthériennes, baptistes, méthodistes et évangéliques) de 24 pays sur cinq continents. Accueillie par la paroisse locale de l’Église méthodiste de la Côte d’Ivoire, l’assemblée s’est ouverte par un culte solennel.

Les activités de la Cevaa

Avec le rapport d’activité, nous avons revisité les échanges de pasteurs et les visites d’églises, la formation et les bourses d’études, les rencontres des jeunes et des femmes ainsi que les multiples projets (dans les domaines de l’éducation, du développement rural et de l’autosuffisance, du soin, de la santé et de la nutrition). Un projet a attiré mon attention cette fois-ci : pour faire face à la pauvreté, à cause d’un contexte économique faible, l’Église Unie de Zambie avec les responsables locaux du district de Mbala ont créé une ferme piscicole, gérée par des femmes. Cela permet notamment d’augmenter les revenus et d’améliorer l’alimentation — tout en préservant l’environnement. Trois personnes travaillent déjà à temps complet, mais au total 55 femmes sont impliquées, apprenant à nourrir les petits poissons, à veiller sur leur croissance, les pêcher, puis les vendre ou les transformer en nourriture. Les 6000 premiers poissons ont été mis à l’eau et pourront être « récoltés » dans six mois. Les poissons seront vendus dans un supermarché à proximité et sur le marché local.

Habiter autrement la création

Le thème « Habiter autrement la création » nous interroge sur la responsabilité de l’humain en tant que « couronnement » de la création. Lors d’une table ronde nous avons pu poser le regard sur les différents contextes de nos Églises respectives.

Dans beaucoup de pays, les questions de la pauvreté et de la dégradation de l’environnement sont directement liées : Pour les premières nécessités, les pauvres tirent leur revenu de l’extrait des ressources naturelles d’une part (ramassage de bois de feu, fabrication de charbon de bois, pêche, chasse, artisanat, cueillette de produits forestiers tels que plantes médicinales, fruits) et d’autre part ils n’ont pas accès aux services de base (ramassage des ordures, assainissement, énergie ou réseau électrique, eau). Les conséquences sont déjà manifestes sur les milieux et les sociétés par la régression du couvert végétal, de l’érosion côtière, de la pénurie d’eau potable et des inondations.

Nous écoutons et réfléchissons ensemble et d’une manière transculturelle — mais toujours à taille humaine avec nos 65 délégués à la différence les grandes institutions ecclésiales mondiales. C’est la grande richesse et la force de la communauté de la Cevaa !

Les finances en détresse

Pendant l’assemblée beaucoup de temps a été consacré aux finances de la Cevaa. Les recettes diminuent constamment depuis des années. La CEVAA vit au-dessus de ses moyens. Mais plus la CEVAA se rétrécit, moins elle aura encore de visibilité dans nos Églises, et à l’international pour avoir la chance de bénéficier de financements extérieurs. La CEVAA est à un tournant où la communauté doit se réinventer pour la deuxième moitié de son centenaire. Une première décision importante a été prise : à partir de 2025 les assemblées générales auront lieu tous les ans en visioconférence sauf pour les assemblées électives, tous les quatre ans et en présence.

Église luthérienne de Gambie comme église associée

Une nouvelle Église a été accueillie comme église associée : L’Église luthérienne de Gambie a été beaucoup soutenue par l’Église luthérienne du Sénégal et le couple fondateur Thomas avait reçu dans le passé une bourse d’études de la CEVAA. Cela nourrit l’espoir que les actions de la communauté en mission portent des fruits et nous espérons que cette réorganisation nécessaire aidera dans l’avenir pour le témoignage et les actions communes.

Le culte final

Les délégués de nos 35 églises ont été accueillis par l’Église de Cocody à la capitale Abidjan de la Côte d’Ivoire. Le thème de l’assemblée qui est en même temps celui de l’Action commune pour les cinq prochaines années et la déclaration de notre assemblée ont même été présentés lors du culte devant le nouveau premier ministre Robert Beugré Mambé. Il venait d’être nommé par le président de la Côte d’Ivoire et est prédicateur de cette église locale. Dans son petit discours, il a confirmé l’importance de notre sujet « Habiter autrement la création » et a rebondi entre autres en disant qu’il faut comprendre que « les ordures sont de l’or qui dure » !

Pour en savoir plus

Visiter le site Internet de la Cevaa :