Textes : Ps 145 Ésaïe 55, v. 6 à 9Philippiens 1, v. 20 à 27 Matthieu 20, v. 1 à 16 Pasteur Roland Laipe Télécharger le document au complet
Matthieu inscrit cette parabole à la suite d’un enseignement de Jésus à ses disciples, à ceux qui veulent le suivre. Ils doivent rechercher le chemin du pardon (Matthieu 18), chercher ce qui fait obstacle à une réconciliation. Des chapitres 19 à 25, Il s’adresse à ceux qui veulent se mettre à la place de Dieu pour dire, par exemple, la finalité du couple. Matthieu a ramassé plusieurs récits qui décrivent le dessein divin. Il redit la volonté de Dieu d’aller vers les plus petits. Les disciples sont invités à traduire, dans leurs actes, la bonté du maître.Avec son entrée à Jérusalem, nous sommes les témoins de l’opposition frontale des ennemis de Jésus. Cette opposition n’aura pas le dernier mot sur la révélation divine. Les disciples sont appelés à persévérer, à être vigilants, à ne pas négliger cette force de vie manifestée par Jésus dans ses relations avec les plus petits.
Notre parabole précède la troisième annonce de la Passion et l’entrée de Jésus à Jérusalem. Autant dire que la révélation de la bonté de Dieu, l’assurance d’une récompense pour celui qui suit Jésus, face à l’opposition grandissante, n’ont que plus de relief. Elle n’apparaît pas dans les autres Évangiles. Elle achève un enseignement centré sur la révélation d’un Dieu épris de miséricorde, d’un Dieu qui révèle sa miséricorde et sa justice en Jésus, d’un Dieu qui assure ses disciples que leur suivance ne sera pas vaine. Jésus est celui qui témoigne du Royaume et de sa Justice. Cette parabole contient une conclusion qui semble similaire au texte que la précède (Matthieu 19,30). Mais il convient de souligner une question : ce que beaucoup considèrent comme une conclusion (v16), est-ce vraiment la conclusion de la parabole ? Il conviendra de s’interroger sur le renversement de valeur proclamé. Est-il central dans notre parabole ? Les expressions : « το δήναριον » (dênarion) v 2 Une pièce d’argent : il semble que cela corresponde à une journée de travail. Le propriétaire qualifie cette rémunération de « salaire juste ». Le juste salaire v. 4 : pour le connaître, il faut attendre la fin de la parabole. C’est cette justice qui fera réagir les premiers ouvriers. Ce n’est pas le fait qu’ils soient les premiers à recevoir la paie. Ce juste salaire ne s’explique pas, humainement. Il ne s’éclaire que par la révélation divine. Au début de l’histoire, la justice salariale humaine, par le contrat, donne un repère pour nous préparer à entendre, à recevoir la justice de Dieu. Cette justice dépasse le niveau de la rétribution et vise à l’accueil des derniers venus. La justice humaine est souvent proportionnelle, distributive ou rétributive. Elle tient compte du mérite, et donne à chacun ce qui lui revient. Le juste salaire exprime un amour, une grâce imméritée qui ne peut que scandaliser ceux qui restent prisonniers de la justice humaine. « Les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers » : C’est une sentence généralisante. Faisait-elle partie de la parabole racontée par Jésus ? Ici, les derniers sont ceux qui ont répondu à la dernière heure. Nous retrouvons cette expression, avec une nuance, en Marc 10,31, après la rencontre avec le jeune homme riche et la question de Pierre : « Parmi ceux qui seront les premiers maintenant, beaucoup seront les derniers ».Également en Matthieu 19,30, rencontre avec le jeune homme riche ou en Luc 13, 30 enseignement sur l’accès au Royaume. Si ces exemples mentionnent un renversement de valeurs, dans notre parabole, tous reçoivent le même salaire. Le renversement n’est pas dans la récompense accordée. L’avantage passe par la reconnaissance des derniers appelés car la récompense est la même. La bonté de Dieu est aussi pour les derniers (15).Verset 16 b : Dans les plus anciens manuscrits (Sinaiticus ; Vaticanus), une conclusion différente est retranscrite : « πολλοι γαρ εισιν κλητοι, ολιγοι δε εκλεκτοι » : car beaucoup sont appelés et peu sont élus.
Un propriétaire : Il veut embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il fixe le contrat, la rémunération et honore ses contrats. Il doit être riche et sa vigne imposante puisqu’il embauche sans discontinuer. Il agit en deux temps : le premier (v.1 à 7) s’inscrit dans un appel permanent et le second (v. 8 à 15) s’inscrit dans une confrontation provoquée par sa bonté. Il règle ses comptes : en argent et en paroles.La nature du travail n’est pas décrite et nous ne savons pas les raisons d’une embauche permanente. S’il y avait du travail, l’embauche aurait pu se faire massivement le matin comme cela se fait dans nos régions agricoles. Un serviteur : il aura la charge de verser les salaires, selon la recommandation du propriétaireDes ouvriers : Ils sont sur la place du village et sont embauchés à différents moments de la journée. Nous ne savons rien de leur vie, de leurs exigences. La deuxième vague d’ouvriers embauchés est « sans travail » (v. 3). De la deuxième vague à la cinquième vague d’embauches, il semble que les ouvriers n’aient pas revendiqué un contrat. Seul le propriétaire les assure de leur accorder une juste rémunération. Ensuite, seuls les derniers proclament que personne ne voulait les embaucher. Étaient-ils sur la place, tôt le matin, ou sont-ils arrivés plus tard ? Il semble qu’ils aient cherché à être embauchés mais personne ne les a voulus. Ce n’est que dans la deuxième partie de la parabole que nous connaissons les états d’âmes, ou les paroles des premiers ouvriers. Ils pensent recevoir plus d’une pièce d’argent. Ils critiquent le propriétaire et argumentent (v 13).
Dans la parabole, c’est le maître qui agit, qui a l’initiative. Pour bien montrer qu’il est le chef, il ne délègue rien. Il sort à cinq reprises. Il interpelle les derniers ouvriers. C’est lui qui dira à son serviteur ce qu’il doit faire pour les salaires. C’est lui qui répondra aux critiques. Autant dire que notre regard est centré sur son action, sur ses paroles. Il n’économise ni son énergie, ni son argent. Interprétation allégorique : Nous pouvons mettre l’accent sur l’appel du propriétaire. Il sort cinq fois. Du temps d’Irénée, ces cinq sorties ont été comprises comme les différentes étapes de la révélation de Dieu, d’Adam à Jésus. Origène y voyait les différentes étapes de la vie. Chacun peut entendre un appel, à différents moments de sa vie. Certains y répondront très tôt, et d’autres, à la fin de la vie. Cette parabole peut se comprendre comme une parabole de jugement. L’accent est mis sur les réactions des premiers appelés : ils pensent à la place du propriétaire. Ils murmurent et critiquent. En rejetant l’offre du propriétaire, ils n’accueillent pas la justice divine dans leurs vies. Ils se retrouvent exclus : « Va-t-en » v. 14a Ces interprétations mettent l’accent sur les réactions des appelés. La parabole ne met-elle pas davantage l’accent sur les actions du propriétaire, sur sa justice, sur l’affirmation des valeurs divines fondées sur la grâce et l’accueil des plus petits ? Le renversement des valeurs ne concerne pas le moment de la paie, car nous pouvons considérer qu’ils sont tous payés pendant une tranche horaire semblable. A la suite du verset 15, nous aurions pu avoir cette conclusion : « les derniers recevront aussi leur salaire, comme les premiers » Chants : Recueil AEC Psaume 36 : O Seigneur, ta fidélité AEC 618 : Ton regard est sur moi AEC 631, Alléluia 42-08 : Toi qui disposes (sur l’air de « Oh When the Saints ») Texte à méditer de Helder Camara sur la justice divine Dieu pouvait choisir parmi bien des manières de distribuer ses dons. Il pouvait les répartir de façon rigoureusement égale pour tous : nul n’aurait eu à se plaindre ; personne n’aurait eu plus, et personne moins ; tout aurait été calculé, calibré, équilibré… Mais ce serait indigne de l’imagination créatrice du Père. […] Dieu accepte le risque de paraître injuste. Il ne refuse l’indispensable [ … ] Mais il y en a qui reçoivent avec une largesse ahurissante. Je parle, ici, des véritables richesses, les richesses intérieures. Il existe des riches en dons divins, des privilégiés de la grâce. Dieu paraît injuste, mais il ne l’est pas. Il demande plus à qui il donne plus. Qui reçoit plus reçoit pour les autres. Il n’est ni plus grand, ni meilleur il est plus responsable. Il doit servir plus. Vivre pour servir » (Le désert est fertile, DDB, 1971, p. 21-22).
Évangile de LUC chapitre 24 versets 39-43.1° – Aujourd’hui, je voulais vous dire deux mots des habitants du Paradis. J’ai demandé sur Internet le listing des résidents ainsi que leur manière d’honorer Dieu. En ces temps d’œcuménisme je voulais vous dire s’il y avait au paradis des Catholiques, des Protestants, des Antoinistes, des Orthodoxes, des Juifs, des Musulmans, mais je n’ai pas eu de réponse, mais seulement le listing des potiers gallo-romains que j’avais demandé en même temps.2°- Alors j’ai recherché dans le Nouveau Testament, qui fut le premier invité dans le Royaume de Jésus. Serait-ce Marie sa mère ? Serait-ce un des apôtres qui suivirent Jésus ? Eh bien non ! Luc nous raconte que le premier invité fut le dernier venu. Un malfaiteur quelconque, unhomme condamné à mort pour un crime majeur : vol ? viol ? assassinat ? attentat ? Aucun détail sur son lourd casier judiciaire. Jésus lui promet personnellement : » Dès aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis « . Enfin, nous devrions quand même savoir de quel groupe il faisait partie ? Était-il Juif ? Samaritain ? Essénien ? Sadducéen ? Luc ne donne aucun renseignement comme si son appartenance religieuse n’avait aucune importance.3° – En tant que pasteur et aumônier du centre pénitentiaire d’Yzeure, cela me fait réfléchir. C’est parmi les condamnés que fut choisi le premier à qui Jésus promit le Paradis. Cela nous oblige, tous ceux qui sont ici à un grand retournement, à une grande attention pour ces condamnés à demeurer dans cette grande caisse de béton, à double parois, qui est dans notre communauté urbaine. Chez Luc, il n’est pas question de bon ni de mauvais larron. Pas plus que Jésus, nous ne sommes des juges, ni des avocats. La seule parole que dit le malfaiteur : « Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes, mais lui n’a fait aucun mal « . La seule petite prière que pose le malfaiteur, à celui qui est sous la pancarte « le roi des juifs « : » Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume « . Cela a suffit.Jésus répond : » Dès aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis Je me demande si Jésus était un bon théologien ?Hugues Vertet
Le Royaume des cieux est à la fois une réalité qui est devant nous et une réalité peut surgir dans le quotidien de notre vie. C’est une réalité qui nous est promise et, en même temps, c’est une réalité qu’il nous faut accueillir dans notre vie. Il est tellement difficile de parler de ce Royaume que Jésus utilise une parabole : la parabole communément appelée « des ouvriers embauchés à différentes heures ». Dans cette parabole, deux logiques s’affrontent : celle des hommes et celle de Dieu. Il y a comme un malentendu, une méprise sur l’action de Dieu. Il n’agit pas, il ne récompense pas comme nous pourrions le supposer. La justice divine va bien au-delà de nos règles humaines. Alors, redécouvrons cette parabole. Le Royaume des cieux est semblable à ce maître de maison qui sort dès le matin. Aujourd’hui, nous sommes habitués à voir des patrons rester dans leurs entreprises pour attendre les ouvriers. Mais nous savons également que, dans l’agriculture maraîchère, il y a eu des patrons qui ont fait, par voie de presse, des appels car les ouvriers manquaient. Ici, nous sommes en présence d’un patron qui a besoin de beaucoup d’ouvriers. Il n’a pas peur d’embaucher et il ne délègue cette tâche de recherche à personne. Le maître appelle beaucoup d’ouvriers, à toutes les heures et tous viennent. Le tableau, pour l’instant, est résolument optimiste. Le maître est suffisamment riche pour embaucher tous ceux qu’il trouve. Il n’y a aucune ombre au tableau. Si le maître est l’image de Dieu, nous voyons que c’est Dieu qui prend l’initiative de nous appeler. Dieu ne donne pas un seul appel mais de multiples appels. Tous les hommes sont invités à y répondre, en toute liberté. Il n’y a pas de contrainte. C’est librement que l’homme accepte de suivre Dieu. De plus, Dieu appelle aussi ceux de la onzième heure, ceux que personne ne voulait embaucher. Ceux qui n’attirent pas l’attention, les pécheurs, ceux qui ne se sentent pas dignes d’un appel, ceux que personne ne veut, ceux-là mêmes sont aussi embauchés par Dieu. Le Royaume des cieux est semblable à ce maître de maison qui se met d’accord avec les ouvriers de la première heure pour un denier par jour. Nous voyons que c’est le maître qui a l’initiative. C’est le maître qui fixe le salaire, un denier. Le denier était le salaire normal d’une journée. C’était une monnaie romaine valant à peu près un franc or. C’est le maître qui passe un accord avec les ouvriers. Il ne leur impose rien. Le maître s’inscrit dans le cadre d’une justice contractuelle. C’est une justice qui quantifie. C’est celle que nous pratiquons. Jusqu’ici, rien de plus normal, dans la narration de cette parabole. Le Royaume de Dieu semble s’inscrire dans une logique d’économie de marché. Tout travail mérite salaire et les salariés méritant un salaire. Mais tout bascule lorsque le soir arrive, lorsque vient le moment de la paie.
Les derniers arrivés reçoivent un denier et lorsque les premiers arrivent, ils reçoivent également un denier. Auraient-ils été des salariés plus méritants comme le suggère une autre parabole ? Dans la tradition rabbinique, il existe un autre principe : celui qui a travaillé avec application et efficacité pendant un court laps de temps mérite autant que celui qui a travaillé toute la journée. On raconte cette parabole pour montrer la récompense de l’activité d’un rabbin et le fait qu’il soit rappelé à Dieu plus tôt que les autres docteurs de la Loi. Mais rien ne nous dit qu’ils sont de bons travailleurs. Alors d’où vient la décision du maître ? Souvenons-nous que, lors de ses dernières embauches, le maître s’est engagé à les rétribuer justement. Ici une autre justice apparaît : elle ne viole pas les exigences de la première car ils reçoivent ce qui a été promis (un denier) et met en avant la générosité, la gratuité, pour les derniers.
Oui le règne de Dieu ne fonctionne pas sur la même logique que notre monde. Notre logique de rétribution et notre logique de mérite ne sont pas désavouées mais elles sont dépassées, transcendées par la volonté de Dieu. Nous ne pouvons pas accéder à Dieu par notre travail, nos recherches, notre bonne conduite, nos mérites… Cela veut dire que même si nous arrivions à organiser des relations équitables dans notre société, si la justice régnait entre les hommes, si tout le monde se comportait bien, ce ne serait pas l’épanouissement général. Si tous les hommes vivaient comme l’homme riche (Matt. 19 v. 16) de la parole de Dieu en mettant les commandements de Dieu en pratique dès leur jeunesse, en accédant à la réussite, à la fortune. Ils leur manqueraient encore l’essentiel qui fait que l’homme riche va vers Jésus lui demander ce qu’il doit faire pour hériter la vie éternelle. Le Royaume de Dieu n’est pas au bout de nos efforts, de nos succès comme le pensent et le promettent toutes les idéologies qui annoncent que nous allons par nos efforts construire une société parfaite, accéder à l’homme idéal, où personne ne manquera de rien et où tout le monde sera heureux. Le Royaume de Dieu ne trouve pas, dans le monde, sa copie conforme. Il existe une distance, plus ou moins, grande entre, d’une part, ce que nous réalisons et, de l’autre, ce que nous croyons, ce que nous entendons dans l’Évangile. C’est le message du prophète Ésaïe lorsqu’il proclamait de la part de Dieu : « Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes voies ne sont pas vos voies.(v.8) ». Les relations à Dieu ne fonctionnent pas comme les relations de travail, même quand celles-ci sont bonnes. C’est pourquoi il y a malentendu et incompréhension entre les ouvriers de la première heure et le maître de la vigne. Ils ne fonctionnent pas sur la même logique. Il faudrait changer de cadre de pensée. Dans leur perspective, les ouvriers ont raison, mais ils se trouvent devant un comportement nouveau. Devant une réalité que l’on ne peut pas simplement intégrer à notre monde. Avec Jésus, c’est l’irruption du règne de Dieu : de ce qui est possible à Dieu et non aux hommes. La société se construit sur ce qui est possible aux hommes, le règne de Dieu se construit à partir de ce que Dieu rend possible par Jésus-Christ. Alors comment allons-nous recevoir cette parabole ? Allons-nous trouver scandaleux cette justice divine ? Ou allons-nous croire que le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu généreux, un Dieu dont l’amour est suffisamment grand pour accueillir ceux de la première heure comme ceux de la dernière heure ? Oui, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais ce matin, je suis pris entre l’envie de crier au scandale, ou le sentiment du découragement, et la joie de découvrir un Dieu qui fait grâce. Je suis scandalisé parce que dans mon éducation, dans mon Église, dans notre monde, nous avons besoin de règles pour vivre ensemble. Et nous souffrons à chaque fois que les règles sont transgressées, à chaque fois que les règles ne sont pas comprises ou ignorées. Nous aimerions tellement vivre dans un monde qui se nourrit de mérites, de récompenses. Je suis peut-être découragé par ce qui est décrit : cela paraît tellement loin de notre monde. C’est une justice que nous avons quelques difficultés à cerner dans notre quotidien : c’est pour l’autre monde et pas pour le nôtre, serais-je tenté de dire. Mais si Dieu a choisi d’agir ainsi, d’accorder sa grâce à qui il veut, d’accueillir dans son Royaume qui il veut, c’est pour une seule raison : aucun homme ne peut se prétendre juste à cause de ce qu’il fait ou dit. Chaque homme a besoin de se reconnaître comme un invité, comme un salarié dont le travail au cœur du monde n’ouvre pas les portes du Royaume. Cette parabole est réellement pour notre monde, parce que Jésus n’a cessé de vivre cette proximité avec les plus petits, avec les derniers de son époque. Il a voulu témoigner concrètement que les derniers étaient aussi des frères, des frères sujets de l’amour divin. L’amour de Dieu peut faire irruption, à tout instant, dans notre vie, comme dans celles de ceux qui sont aux marges de nos Églises, de notre monde. Même si notre mesure de l’amour, de la générosité est infiniment petite par rapport à celle que Dieu a manifesté en Jésus-Christ, ne nous lassons pas de témoigner d’une réalité tout autre, de la réalité du Royaume, car seule cette réalité rendra possible toutes nos impossibilités humaines. Que la bonté, la générosité de Dieu fasse irruption dans votre vie ! Ne faisons pas obstacle à cette justice de générosité, là où Dieu nous donne de la vivre, afin que chaque être humain puisse vivre de cette communion offerte.