Textes : Exode 26, v. 1 à 37 Ps 27 Genèse 15, v. 5 à 18Philippiens 3, v. 17 à 4, v. 1 Luc 9, v. 28 à 36Pasteur Frédéric VerspeetenTélécharger le document au complet

Notes bibliques

Dans l’Évangile selon Luc, le récit de la transfiguration relate l’événement dans le même ordre que Marc, qui lui sert certainement de modèle, et de Matthieu. Ainsi nous avons l’ordre suivant :

  • La confession de foi de Pierre et la première annonce de la passion (9.18-22 // Mc 8.27-33 // Mt 16.13-23.
  • Les paroles de Jésus sur la condition du disciple (9.23-27 //Mc 8.34-9.1 // Mt 16.24-28), la transfiguration (/I Mc 9.2-13 // Mt 17.1-13),
  • La guérison d’un enfant que les disciples n’ont pas su guérir suivie de la deuxième annonce de la passion (9.37-45 // Mc 9.14-35 // Mt 17.14-23).

L’ensemble qui est composé par les versets 18-45 de notre chapitre est difficile à découper si l’on veut pénétrer la cohérence du récit. Visiblement Luc calque son récit sur la trame de Marc, mais il y a des différences rédactionnelles qui doivent retenir notre attention. V 28 : là où Mc et Mt mentionnent 6 jours, Luc situe l’événement 8 jours après les propos sur la condition du disciple. Il mentionne Jean avant Jacques. V.. 29 : il remplace le verbe employé par Mc et Mt pour décrire la transformation de Jésus, dont la racine donne en français le mot métamorphose (un changement de forme), par une expression peut-être pour lui moins ambiguë : l’aspect de son visage changea. Seuls Luc et Mt précisent que c’est le visage (en grec proposon, ce qui peut aussi décrire la personne toute entière) qui est transformé. François Bovon estime que l’expression employée par Luc « n’indique pas un changement dans l’être de mais dans le rapport de Jésus aux autres et des autres à lui. Jésus n’est pas devenu différent de ce qu’il était auparavant, mais il a revêtu, pour un instant, sa véritable identité… » (L’Évangile selon Saint Luc 1-9, Labor et Fides, Genève, 1991, p. 483). Comment ne pas penser à Moïse descendant du Mont Sinaï dont le visage rayonnait (Ex 34.29-35, voir aussi 2 Co 3.7-18) ? V.30-32 : Luc insiste davantage sur l’entretien entre Jésus, Moïse et Élie, précisant qu’ils parlaient de son départ (en grec, son exode) un euphémisme pour la traversée de la mort qui doit s’accomplir à Jérusalem, mais aussi sur le fait que les disciples ont du mal à rester éveillé, ce qui anticipe le récit juste avant l’arrestation de Jésus sur le Mont des Oliviers (Lc 22.39-46) où effectivement les disciples succombent au sommeil. Élie aussi, comme Moïse, s’est entretenu avec Dieu sur une montagne (1 R 19.9-18) avant d’être enlevé vivant au ciel (2 R 2.1-12). V. 34-35 : Dans les trois récits de la transfiguration (Marc, Luc, Matthieu), Dieu confirme non seulement par la transfiguration mais aussi par la voix céleste l’annonce de la mort prochaine de Jésus (9.22), Dans l’Évangile de Luc Jésus est désigné comme le Fils élu ou choisi, plutôt que bien-aimé. Ce récit ou la voix céleste fait irruption rappelle celle faite au moment du baptême de Jésus. Dans ce récit Luc fait directement référence au Ps 2.7: C’est toi, mon fils. Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré; tandis Mc (1.11) écrit: Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. Quant à Matthieu il privilégie la troisième personne dans son récit de la transfiguration (Mt 17.5) exactement comme au moment du baptême (Mt 3.17). La deuxième partie de la formule évoque des textes tels qu’Es 42.1 ou 62.4 qui se réfèrent à l’élection d’un homme ou d’un peuple par Dieu. Les trois évangélistes ajoutent l’impératif : Écoutez-le! La parole du Christ a la même valeur que la loi et les prophètes symbolisés par Moïse et Élie; elle doit être écouté et mise en pratique. V 36 : Luc met davantage l’accent sur le fait que Jésus se retrouve seul suite à cette entretien; il devra affronter seul son destin. Luc dit simplement que les disciples ont gardé le silence, car il omet la suite (Mc 9.9-13 Il Mt 17.9-13) où Jésus commande à ses disciples de ne rien dire jusqu’à la résurrection et la question des disciples au sujet du retour attendu du prophète Élie, peut-être parce Luc ne partageait la conviction clairement exprimée par Mt (17.13) Jésus rencontre Moïse et Elie sur la montagne. Ce texte est surprenant, mystérieux et parfois nous préférons considérer qu’il n’a pas pu se produire et qu’il s’agit uniquement d’une composition littéraire incluant le merveilleux.il est vrai que le récit est fantastique, mais il n’y a peut être pas de quoi tenir pendant tout un film Il est important de le lire de son contexte de l’Évangile de Luc. Ceci dit l’évangéliste nous a déjà habitués au fantastique par le récit précédent de la tentation ou le diable est mis en scène. Luc choisit ou précise adroitement le lieu de l’événement : la montagne, cette dernière nous rappelle ce qui s’est produit lors du don de la Loi. Jésus se retire avec ses disciples les plus proches. Il cherche à nouveau le silence et la solitude pour pouvoir prier. Et comme souvent dans la Bible, la montagne devient un lieu de révélation. La transformation Jésus change d’aspect, si les disciples n’avaient vu en lui qu’un simple homme un prophète au dessus des autres prophètes ils vont devoir réfléchir un peu plus, ils sont ici témoins d’un événement spectaculaire qui en lui-même n’a pas de sens, mais qui les invite, comme nous d’ailleurs, à s’interroger sur le regard qu’ils portent sur Jésus .La question est posée à chaque homme ou femme et cela depuis que les évangiles ont été rédigés. Derrière ce récit nous devinons la question pour vous qui suis-je ? Luc insiste sur la transformation de l’apparence de Jésus, derrière les apparences qui est-il en vérité ? Ils sont invités à découvrir son être véritable à changer leur regard. Les disciples seront désormais invités à s’interroger sur l’identité même de Jésus, il en va de même pour nous. On dit parfois que ce récit de la transfiguration est un récit d’une apparition du Christ ressuscité transposée à cet endroit de son ministère pour servir de signe. Pour qu’il ne soit plus considéré comme un thaumaturge ni jean baptiste réincarné.il est possible qu’après la résurrection ce récit prenne toute sa signification pour les disciples, mais dans la scène présente Luc laisse sous entendre que cela eut lieu pendant le ministère de Jésus, car pierre qui confesse la messianité de jésus précédemment ne comprends pas ici ce qui se passe. La question est donc posée lorsque nous disons que Jésus est le messie que disons-nous en vérité? Quel genre de messie sera-t-il? Un messie triomphant, faiseur de miracles? Un messie guerrier, révolutionnaire, capable de chasser l’occupant romain ? C’est à ce moment précis de l’évangile que Jésus commence à dévoiler son véritable visage, celui du serviteur souffrant : Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grand-prêtres et les scribes, qu’il soit mis à mort et que, le troisième jour, il ressuscite… Suivre Jésus, donc, implique ce même renoncement à soi. Tout comme il a repoussé la tentation du diable, Jésus nous invite à un renoncement lucide à la parole diabolique qui susurre à l’intérieur de chacun de nous et nous met à l’épreuve ; nous devons nous aussi nous renoncer au désir de la toute-puissance. Jésus nous invite à changer notre regard, non seulement sur lui, mais aussi sur nous-mêmes, de sortir de notre suffisance humaine pour reconnaître que la vraie vie est toujours un don. Le texte imprime un double mouvement D’abord il nous invite à monter, ici les disciples montent sur la montagne, là ils rencontrent Elie et Moïse. Les prophètes et la Loi ; de même nous sommes invités à nous mettre à l’écoute de ces paroles et comprendre ce qu’elles disent et annoncent ! Invités à nous enraciner en elles, à reprendre courage mais pas pour rester à l’écart sur la montagne. Ensuite il nous invite à redescendre Il nous faudra redescendre, reprendre les chemins de la vie et changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure, afin d’affronter toutes les situations, trop souvent dramatiques et difficile, de notre existence. Au pied de la montagne, dans la suite du récit après cette transfiguration glorieuse, Jésus affronte le démon qui tourmente un jeune homme et que ses disciples ne sont pas arrivés à chasser. A cette occasion il exprime son exaspération : les disciples ne sont pas encore suffisamment réveillés, pas suffisamment enracinés dans la parole des Écritures, pour pouvoir affronter et vaincre ce genre de situation.Pistes de prédications possibles :Quel est notre regard sur Jésus? Notamment après de nombreuses années à l’écoute de l’Évangile ? Qu’en est-il du renouvellement de notre être ? Qui est –il selon nous et quelles conséquences en tirons-nous pour nous-mêmes ?Comment nos vies d’Églises sont elles porteuses de cette nouvelle de la transformation de notre être et de l’irruption de l’être Nouveau ?Nous ne pourrons jamais éluder cette question sinon ne passerons nous pas à coté de l’évangile ?

Prédication

Lectures bibliques : • Genèse 15, 5 à 18 • Philippiens 3, 17 à 4, 1 • Luc 9,28 à 36 Nous voici donc en compagnie de Jésus qui monte sur la montagne pour prier Nous allons assister à une scène qui va éclairer le rapport qui existe entre Jésus et le Père (son père céleste). Le récit souligne (au verset 29) qu’alors même qu’il priait l’aspect de son visage changea. Son vêtement devint d’une éclatante blancheur. A croire que sa relation intime avec le Père de toute lumière est d’une telle force que sa prière le met en relation directe avec Dieu… La Présence de Dieu est là visible, ou plutôt, perceptible, mais étrange, inattendue, indescriptible… Cette vision est celle d’un Dieu réel, vivant, présent maître de la vie. Moise et Elie sont là eux aussi, car ils sont portés par la main de Dieu. Ils récapitulent et rappellent par leur présence les enseignements de la loi et des prophètes et sont eux mêmes revêtus de la gloire de Dieu. Mais celle-ci, dans la vision émane essentiellement du visage du Fils, de celui que Dieu reconnaît comme son Fils, car c’est lui qui porte la plénitude de la révélation divine. Cette vision n’a rien d’une hallucination pourtant on pourrait se demander si les disciples ne sont pas en train de délirer. Cette accusation serait déplacée lorsque l’on connaît l’intérêt particulier que Luc attache à expliquer l’œuvre de Dieu. Pour lui c’est bien le Dieu du Sinaï, le Dieu de Moïse et le Dieu de la puissance d’Elie qui est ici à l’œuvre en Jésus. La visions est fulgurante, insolite fugitive, à moitié intérieure, difficile à raconter, irracontable, mais elle vient confirmer aux disciples, qui font mémoire de cet événement après la résurrection, que l’homme qu’ils suivent est bien le Fils du Dieu vivant, et cela justement à un moment ou ils se posent des questions. Leurs cœurs peuvent se réjouir le sens en est indiscutable, Dieu est bien à l’œuvre là à coté d’eux au travers de celui qui est leur ami et chemine avec eux. Cette vision intervient justement à un moment où ce n’était absolument pas évident de continuer à le suivre, les disciples attachés au maître se demandaient ou cela les menaient. Le règne de Dieu ne se restaurait pas… et les ennemis de Jésus étaient de plus en plus nombreux… Ils avaient un besoin urgent de cette confirmation pour pouvoir continuer à le suivre, pour pouvoir affronter avec lui l’adversité qui régnait autour d’eux et pour traverser le drame qu’ils allaient bientôt vivre avec la Croix. Nul doute encore que lorsque l’Évangile de Luc sera rédigé la communauté des premiers chrétiens se posait les mêmes questions. Ces trois hommes qui suivent Jésus, qui sont là, sont en réalité comme nous et avaient besoin de savoir, une bonne fois, d’être sûr comme d’une évidence que Jésus est le Christ le Seigneur. Et il faut bien avouer que nous aussi nous aimerions pouvoir nous reposer sur cette évidence que quoi qu’il arrive, nous pourrons toujours compter sur lui, qu’il est le Christ. Ce besoin existe en nous, il est latent, lancinant, variable selon les jours. C’est cette certitude que l’adversité voudrait nous arracher nous enlever pour la noyer dans le quotidien et la remplacer par l’indifférence ou encore par l’illusion du monde ou nous vivons et qui confond bien être avec gaspillage, consommation juste et équitable avec le tape à l’œil Bling bling… ! Les disciples sont là submergés émerveillés, ils savent qu’ils sont en train de vivre quelque chose d’extraordinaire. Ils sont face à l’irruption de la Gloire de Dieu dans le monde enténébré des hommes. La Gloire voilà bien un terme qui nous parle peu, je préfère dire la lumière de Dieu, l’éclat de sa perfection au sein de notre monde et au cœur de notre humanité. Jésus est ainsi « transfiguré », (bien que Luc n’emploie pas ce verbe en Grec), mais il est là devant eux comme celui dont l’apparence se transforme se modifie, dévoile autre chose. Il est possible d’y voir l’expression de la volonté de Dieu envers nous et notre monde. Dieu désire rendre à la création et à notre humanité l’aspect qu’elle devrait avoir. Si l’Esprit de Dieu est à l’œuvre, sa présence spirituelle vise à recréer en nous ce que nous avons perdu. Sur le plan symbolique cette vision est importante parce qu’elle nous dit l’intention de Dieu; Si Dieu a un projet ou un dessein pour notre humanité elle se résume en ces deux axiomes : Rendre à la création son harmonie. Rendre à l’homme son humanité, sa liberté, sa vérité et la vision juste des choses. En effet dans notre monde il n’est pas rare de rencontrer des hommes des femmes qui souhaitent parvenir naturellement par des métamorphoses symboliques à se détacher du corps et à s’élever vers Dieu. Mais ici il en va autrement, celui qui transforme c’est Dieu. S’il est vrai que la transformation de l’homme est bien nécessaire, c’est Dieu seul qui l’opère et pas l’homme, en tout cas pas l’homme par ses efforts. C’est Dieu et Dieu seul qui fait passer l’étape de la transfiguration, qui la réalise. La transformation nous fait passer du monde de la servitude et du péché au monde de la gloire. Disons plus précisément à la dimension de l’être nouveau, du monde de la mort au monde de la vie. Certes, dans le récit que nous avons lu, Pierre n’a pas vraiment compris les choses, alors qu’Elie et Moise parlent du départ prochain de Jésus, Pierre refuse l’image de la mort, il vient éliminer l’idée de cette mort programmée et voudrait faire durer cette scène glorieuse. Ne sont-ils pas, lui Pierre et eux Jacques et Jean en train de vivre une révélation spectaculaire ? Jésus ne va t’il pas enfin sortir de son secret ? Entrer triomphalement à Jérusalem, monter sur le trône de David, rétablir la dynastie, chasser les romains, reconstituer le royaume forcer le respect inaugurer un ordre nouveau… Hélas les disciples sont très vite déçus. Ils ont certes bien compris que les miracles les plus éclatants que Jésus a accompli jusque là (multiplication des pains, marche sur les eaux) sont des indices croissants de cette victoire de l’Esprit de Dieu sur la création et le monde chaotique tout entier. Mais à vrai dire les miracles servent souvent à alimenter les histoires et les fables. Ils avaient certes souligné que Dieu peut manifester sa gloire aux hommes mais il fallait qu’il la manifeste à l’échelle universelle. La transfiguration annonce cette démonstration solennelle de la gloire de Dieu. Jésus jusqu’ici avait vu et annoncé la victoire sur le péché et sur la mort. Il va maintenant l’Incarner. Et ceci est attesté par Dieu. La voix du ciel se fait entendre: « voici mon Fils Élu, Écoutez-le ». Cette vision devait fortifier la foi des disciples pourtant ils sont surpris. Le Royaume annoncé, la Révélation n’est pas conforme à ce qu’attendaient les Israélites de cette époque. Le lecteur moderne peut facilement jeter la pierre à ces trois disciples. Souligner à quel point ils ne comprenaient rien. Et pourtant dans notre vie de tous les jours, dans notre lecture des textes, nous souffrons nous aussi de cette incapacité chronique à voir le visage de Dieu, à vivre de cette lumière qui transforme les peines en joie, les ténèbres en lumière. Car Jésus nous invite comme il l’a fait pour les trois disciples à quitter les chemins battus, la montagne tranquille pour nous aventurer dans les chemins obscurs de la vie. Si nous sommes en face d’un des récits les plus extraordinaires de l’histoire des évangiles, d’un récit qui va trouver quelque temps plus tard son accomplissement au travers de la mort et de la résurrection de Jésus ; nous devons malgré tout y prêter beaucoup d’attention, et particulièrement au V35 ou la voix déclare « Écoutez-le ». La question est posée, ou en est notre Écoute ? Avide, Distraite, révoltée, à notre image tantôt disposés, tantôt rebelles. Pourtant ce récit nous appelle à une écoute docile justement parce-que nous sommes bénéficiaires de cette œuvre de transformation de Dieu. Ce que Dieu à fait en J.C. Il désire le faire en chacun de nous. Il est là quand cela devient trop dur de croire, et de vivre. Il a été manifesté, le Fils de Dieu, l’Être Nouveau caché mais pourtant déjà à l’œuvre dans nos cœurs et dans notre monde et pourtant il peut nous paraître difficile de croire. Il nous faut nous aussi savoir dire : « malgré tout ce que je vois et mes doutes, je crois, nous croyons, mais viens au secours de notre incrédulité ». Dans la vie quotidienne certains luttent pour garder la foi, se posent des questions redoutables, et il est vrai que comme les disciples nous avons parfois besoin de signes pour croire pour continuer la route pour que notre foi éclaire encore notre vie. Ici nous voyons Dieu qui vient au secours des croyants qui rejoint ceux qui ont peine à maintenir le cap de l’espérance. Il rejoint tous ceux qui sont assaillis par le doute incessant quant à sa Présence et à sa Puissance. Le récit de la Transfiguration n’apporte pas une satisfaction intellectuelle. Dieu ne se rend pas visible pour qu’enfin l’homme puisse établir des concepts de certitudes sur son existence. Il est vivant et il se soucie finalement beaucoup moins de nos problèmes intellectuels que de nos maux de nos souffrances. Alors que ces disciples vont vivre un ouragan une tempête insurmontable. Dieu se penche sur eux il leur tend la main comme il nous la tend à nous. Ici maintenant, comme tout à l’heure, demain, au travail, chez nous au sein même de notre désespérance, au moment de la difficulté le voilà qui nous donne les signes dont nous avons besoin. Peut-être en avons nous mêmes reçus sans les voir ou encore sans oser en parler. Nous sommes un peu comme ces trois disciples qui gardaient le silence ne sachant vraiment pas comment en parler. Oui car comment parler de ce qui est secret ? Intime difficile à décrire, peut-être même incommunicable. Il est arrivé dans certaines communautés ou certaines églises ou dans certains courants théologiques que l’on mette en avant, que l’on décrive l’état de transfiguration comme l’État permanent de tout homme, l’état du croyant du véritable chrétien. En vérité il n’en est rien. La Transformation, l’État de l’homme Nouveau selon Dieu n’est pas encore atteint. Le Christ lui même est venu, prêt à affronter l’étape ultime qui enfin fera jaillir la victoire de Dieu dans notre monde de ténèbres. Dans nos vies il en va de même. La gloire de Dieu a commencé à se manifester, il a commencé cette œuvre de dévoilement de l’être caché secret, de l’homme que Dieu construit en nous alors que le vieil homme se détruit. Je fais ici référence à l’apôtre Paul qui selon moi actualise remarquablement cette vérité de la transformation progressive de la nature humaine tournée vers Dieu et à l’écoute de sa parole de Vie dans la seconde épître aux corinthiens (4,16). Ce qui lui permettra d’écrire un peu plus loin dans la même épître ou un peu plus tard dans le cheminement de sa réflexion : « tout cela vient de Dieu…Si quelqu’un est en Christ les choses anciennes sont passées toutes choses sont devenues nouvelles …et cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ … n’imputant point aux hommes leurs offenses…et en mettant en nous la parole de la réconciliation ». (2 Corinthiens 5, 17 à 21) Elle est là déjà présente cette œuvre de Dieu au sein de nos tempêtes, mais elle est cachée secrète. Un jour pourtant elle sera pleinement visible. En attendant cela il nous faut cheminer avec lui passer par Pâques et rester attachés à cette parole. Celui-ci est mon Fils Bien Aimé « Écoutez-le ». Le Christ ne cesse de Parler. Ouvrons-lui notre vie et nous entendrons sa voix. Heureux celui qui a des oreilles pour entendre ce que L’esprit dit à L’Église. Amen Cantiques proposés pour ce culte : Arc en ciel : AEC 405, NCTC 300, Alléluia 43-06 : Mon Dieu mon Père AEC 425, NCTC 301 : Consacre à ton Service AEC 427, NCTC 302, Alléluia 44-07 : Tu me veux à ton service AEC 453, NCTC 184, Alléluia 33-11 : Pour quel péché ? AEC 449, NCTC 202, Alléluia 33-21 : O Jésus ta Croix domine AEC 448, Alléluia 33-26 : Rédempteur admirable