Textes : Actes 10, v. 34 à 48 Psaume 29 Ésaïe 42, v. 1 à 7 Matthieu 3, v. 13 à 17Pasteur Matthias HelmlingerTélécharger le document au complet

Prédication

Nous avons là la première prédication adressée à des Non-Juifs. Pour la première fois dans l’histoire du salut un Juif, Pierre est entré dans une famille non-juive, celle de Corneille. Ce qui va se passer dépasse toute attente : l’Esprit de Sainteté, l’Esprit du temple de Jérusalem, l’Esprit de Jésus est répandu sur des Non-Juifs. L’Eglise en tirera les conclusions. Dieu agit, et c’est l’homme doit adapter sa théologie à ce que Dieu fait, et non pas l’inverse. Que dit Pierre dans cette première prédication à des Non-Juifs ? Il est remarquable que Pierre commence par mentionner « la Parole que Dieu a envoyée aux Israélites, la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ » (Actes 10/36). « Bonne nouvelle », c’est le mot « évangile ». Ce mot se trouve dans le livre du prophète Esaïe ; il désigne le rassemblement des exilés juifs à Jérusalem, la paix pour Sion. Sion constatera que son Dieu est véritablement Celui qui règne et qui ramène ses exilés. Cette paix est prophétisée aussi dans le Psaume de ce dimanche, le Psaume 29 : « le Seigneur bénira son peuple par la paix ». Le mot « évangile » a pris d’autres sens, mais ce premier sens ne peut jamais être oublié. Il se réalisera : Jésus entrera à nouveau dans la ville de Jérusalem et les Juifs rassemblés de toutes les nations l’accueilleront comme leur Messie. Ces événements qui se sont déroulés à Jérusalem et se dérouleront encore à Jérusalem prouveront que le Dieu d’Israël, le Dieu de l’histoire humaine est le Dieu Créateur. Pour maîtriser ainsi l’Histoire, il ne faut ni plus ni moins qu’Il soit le Dieu Créateur. C’est pourquoi les textes bibliques qui annoncent le salut pour Israël célèbrent en même temps le Dieu créateur. Le Dieu d’Israël a créé par sa Parole les cieux et la terre. Cette Parole d’une force inouïe – le Psaume 29 dit qu’elle domine les grandes eaux, elle est plus bruyante que les chutes d’eau – cette Parole est modulable selon ce que l’être humain peut entendre. Esaïe dit que le Serviteur du Seigneur ne fera pas entendre sa voix dans les rues comme dans les manifestations sociales, mais elle aura un impact puissant pour fortifier ceux qui faiblissent et se découragent. Pierre parle donc à Corneille de la paix évangélisée à Israël par Jésus-Christ. Il commence par là. Cela s’est produit en Israël. Cela a commencé par le baptême prêché par Jean, un prophète d’Israël. Jésus a pris ce baptême. Il s’est soumis à un prophète d’Israël, parce qu’Israël a reçu la Parole de Dieu. Mais Jean a été choqué de ce que Jésus se soumette à lui. Jean pensait que c’était plutôt Jésus qui devait le baptiser, et non pas l’inverse. Notez bien ce que Jésus lui répond dans l’évangile selon Matthieu (3/15) : « laisse – en grec « aphés » – maintenant, c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice ». Notez ce « nous ». Jésus associe Jean à ce qu’il va faire : « il nous convient ». Dans ce « nous » sont inclus tous les prophètes d’Israël. Jésus ne veut pas faire sans les prophètes, sans le peuple qui a reçu la parole. Mais – et cela paraît contradictoire -, Jésus dit à Jean: « laisse » Et le texte nous dit : « Jean le laisse » (Matthieu 3/15). Jésus est donc baptisé et l’Esprit du temple, l’Esprit de sainteté descend sur Lui. On retrouve ce verbe « laisse » – « aphès » en grec – conjugué de la même manière dans le récit de la mort de Jésus. Une des personnes présentes dit à une autre qui veut désaltérer Jésus : « laisse, voyons si Elie viendra le sauver… » Et tout de suite après avoir crié d’une voix forte, le texte nous dit que Jésus « laissa l’Esprit » (Matthieu 27/49). Il a laissé pour nous l’Esprit qu’il avait reçu au baptême. Nous avons là la réponse à une question qu’on peut se poser : pourquoi Jésus qui est né du Saint-Esprit, avait-il besoin de recevoir le Saint-Esprit à son baptême ? La réponse est : pour nous. Dans sa prédication, Pierre dit qu’on a pendu Jésus au bois. A cause de nos confessions de foi qui parlent de crucifixion, nous avons peu l’habitude de parler de la mort de Jésus comme d’une pendaison. C’est pourtant souligné plusieurs fois dans les premières prédications : Jésus a été pendu sur un bois. La mort par pendaison est caractéristique d’une personne portant une malédiction. Je cite la THoRaH, Deutéronome 21/22-24 : « si un homme pour son péché mérite la peine de mort et que tu l’aies mis à mort et pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur l’arbre ; tu dois l’enterrer le jour même, car le pendu est une malédiction de Dieu. Tu ne rendras pas impur ton sol, celui que le Seigneur ton Dieu te donne en héritage ». Jésus étant mort pendu, cela signifie que nous ne pouvons rien voir d’autre en lui qu’une malédiction. L’apôtre Paul lui aussi souligne cela dans son enseignement (Galates 3/13) : « Christ a payé pour nous libérer de la malédiction de la Loi, en devenant lui-même malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : – maudit quiconque est pendu au bois » Dans la THoRaH, qui est un chemin de vie et de bénédictions, il y a aussi toutes les malédictions pour ceux qui pèchent contre Dieu. Jésus a pris ces malédictions en étant pendu au bois. Dans la Jérusalem qui descend du ciel, l’apôtre Jean a vu – je cite Apocalypse 22/2 – : « le bois de la vie, portant douze fruits, rendant son fruit chaque mois ; et les feuilles du bois sont pour la guérison des nations. Et il n’y aura plus de malédiction ». Par le bois sur lequel il a été pendu, Jésus a ôté la malédiction entraînée par nos péchés et ce bois est pour nous le bois de la vie. L’apôtre Pierre termine sa prédication à Corneille en affirmant : « tous les prophètes rendent le témoignage que voici : le pardon des péchés est accordé par son Nom à quiconque met en Lui (en Jésus de Nazareth) sa foi » (Actes 10/43). Il y deux mauvaises façons de parler du péché : la première mauvaise façon, c’est d’escamoter la gravité du péché, en parlant plutôt de faiblesse humaine ; or, nous avons affaire à un Dieu Saint. Jésus appelle Dieu : « Père saint » (Jean 17/11). La deuxième mauvaise façon de parler du péché, c’est d’insister sur sa gravité et de culpabiliser les gens. On ne connaît que trop tout cela. L’apôtre Pierre n’a pas culpabilisé Corneille, d’aucune façon. Bien au contraire. Pierre fait même son éloge : « je me rends compte en vérité que Dieu est impartial, et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui » (Actes 10/34). Mais du fait que Pierre vient de parler de Jésus pendu au bois, il ne peut que mentionner le pardon pour les auditeurs, le pardon des péchés, accordé par le Nom de Jésus à quiconque croit, à n’importe qui qui croit. Et ce pardon des péchés est suivi du baptême dans l’Esprit, constatable au parler en langues et aux louanges exprimées par Corneille et les siens. Dieu ne répand pas son Esprit dans des cœurs souillés, mais dans des cœurs purifiés. C’est ce que dira Pierre quand il racontera plus tard ce qui s’est passé chez Corneille (Actes 15/9): « c’est par la foi que Dieu a purifié leur cœur ». Aussitôt Pierre intègre ces païens dans le peuple d’Israël par le baptême. Car le baptême est un rite juif à cette époque. Nous vivons une époque où les choses sont profondément différentes : si un Juif est baptisé, il est considéré comme définitivement perdu pour le peuple juif. Or, pour Pierre comme pour Paul, le baptême est un rite juif. Dans I Corinthiens 10/2, Paul écrit : « nos pères furent baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer ». Ce sens premier ne peut pas être ignoré, il n’est pas contradictoire avec les autres sens dont le plus important est celui-ci: par le baptême nous participons à la mort et à la résurrection de Jésus. Jésus ressuscité n’a été vu et expérimenté que par des témoins choisis d’avance par Dieu, dit Pierre. Et Pierre en fait partie. Mais aujourd’hui Jésus ressuscité doit être vu et expérimenté dans la vie des baptisés. Amen.

Textes : Actes 10, v. 34 à 48 Psaume 29 Ésaïe 42, v. 1 à 7 Matthieu 3, v. 13 à 17Pasteur Matthias HelmlingerTélécharger le document au complet

Prédication

Nous avons là la première prédication adressée à des Non-Juifs. Pour la première fois dans l’histoire du salut un Juif, Pierre est entré dans une famille non-juive, celle de Corneille. Ce qui va se passer dépasse toute attente : l’Esprit de Sainteté, l’Esprit du temple de Jérusalem, l’Esprit de Jésus est répandu sur des Non-Juifs. L’Eglise en tirera les conclusions. Dieu agit, et c’est l’homme doit adapter sa théologie à ce que Dieu fait, et non pas l’inverse.Que dit Pierre dans cette première prédication à des Non-Juifs ? Il est remarquable que Pierre commence par mentionner « la Parole que Dieu a envoyée aux Israélites, la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ » (Actes 10/36). « Bonne nouvelle », c’est le mot « évangile ». Ce mot se trouve dans le livre du prophète Esaïe ; il désigne le rassemblement des exilés juifs à Jérusalem, la paix pour Sion. Sion constatera que son Dieu est véritablement Celui qui règne et qui ramène ses exilés. Cette paix est prophétisée aussi dans le Psaume de ce dimanche, le Psaume 29 : « le Seigneur bénira son peuple par la paix ». Le mot « évangile » a pris d’autres sens, mais ce premier sens ne peut jamais être oublié. Il se réalisera : Jésus entrera à nouveau dans la ville de Jérusalem et les Juifs rassemblés de toutes les nations l’accueilleront comme leur Messie. Ces événements qui se sont déroulés à Jérusalem et se dérouleront encore à Jérusalem prouveront que le Dieu d’Israël, le Dieu de l’histoire humaine est le Dieu Créateur. Pour maîtriser ainsi l’Histoire, il ne faut ni plus ni moins qu’Il soit le Dieu Créateur. C’est pourquoi les textes bibliques qui annoncent le salut pour Israël célèbrent en même temps le Dieu créateur. Le Dieu d’Israël a créé par sa Parole les cieux et la terre. Cette Parole d’une force inouïe – le Psaume 29 dit qu’elle domine les grandes eaux, elle est plus bruyante que les chutes d’eau – cette Parole est modulable selon ce que l’être humain peut entendre. Esaïe dit que le Serviteur du Seigneur ne fera pas entendre sa voix dans les rues comme dans les manifestations sociales, mais elle aura un impact puissant pour fortifier ceux qui faiblissent et se découragent.Pierre parle donc à Corneille de la paix évangélisée à Israël par Jésus-Christ. Il commence par là. Cela s’est produit en Israël. Cela a commencé par le baptême prêché par Jean, un prophète d’Israël. Jésus a pris ce baptême. Il s’est soumis à un prophète d’Israël, parce qu’Israël a reçu la Parole de Dieu. Mais Jean a été choqué de ce que Jésus se soumette à lui. Jean pensait que c’était plutôt Jésus qui devait le baptiser, et non pas l’inverse. Notez bien ce que Jésus lui répond dans l’évangile selon Matthieu (3/15) : « laisse – en grec « aphés » – maintenant, c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice ». Notez ce « nous ». Jésus associe Jean à ce qu’il va faire : « il nous convient ». Dans ce « nous » sont inclus tous les prophètes d’Israël. Jésus ne veut pas faire sans les prophètes, sans le peuple qui a reçu la parole. Mais – et cela paraît contradictoire -, Jésus dit à Jean: « laisse » Et le texte nous dit : « Jean le laisse » (Matthieu 3/15). Jésus est donc baptisé et l’Esprit du temple, l’Esprit de sainteté descend sur Lui. On retrouve ce verbe « laisse » – « aphès » en grec – conjugué de la même manière dans le récit de la mort de Jésus. Une des personnes présentes dit à une autre qui veut désaltérer Jésus : « laisse, voyons si Elie viendra le sauver… » Et tout de suite après avoir crié d’une voix forte, le texte nous dit que Jésus « laissa l’Esprit » (Matthieu 27/49). Il a laissé pour nous l’Esprit qu’il avait reçu au baptême. Nous avons là la réponse à une question qu’on peut se poser : pourquoi Jésus qui est né du Saint-Esprit, avait-il besoin de recevoir le Saint-Esprit à son baptême ? La réponse est : pour nous.Dans sa prédication, Pierre dit qu’on a pendu Jésus au bois. A cause de nos confessions de foi qui parlent de crucifixion, nous avons peu l’habitude de parler de la mort de Jésus comme d’une pendaison. C’est pourtant souligné plusieurs fois dans les premières prédications : Jésus a été pendu sur un bois. La mort par pendaison est caractéristique d’une personne portant une malédiction. Je cite la THoRaH, Deutéronome 21/22-24 : « si un homme pour son péché mérite la peine de mort et que tu l’aies mis à mort et pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur l’arbre ; tu dois l’enterrer le jour même, car le pendu est une malédiction de Dieu. Tu ne rendras pas impur ton sol, celui que le Seigneur ton Dieu te donne en héritage ». Jésus étant mort pendu, cela signifie que nous ne pouvons rien voir d’autre en lui qu’une malédiction. L’apôtre Paul lui aussi souligne cela dans son enseignement (Galates 3/13) : « Christ a payé pour nous libérer de la malédiction de la Loi, en devenant lui-même malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : – maudit quiconque est pendu au bois » Dans la THoRaH, qui est un chemin de vie et de bénédictions, il y a aussi toutes les malédictions pour ceux qui pèchent contre Dieu. Jésus a pris ces malédictions en étant pendu au bois. Dans la Jérusalem qui descend du ciel, l’apôtre Jean a vu – je cite Apocalypse 22/2 – : « le bois de la vie, portant douze fruits, rendant son fruit chaque mois ; et les feuilles du bois sont pour la guérison des nations. Et il n’y aura plus de malédiction ». Par le bois sur lequel il a été pendu, Jésus a ôté la malédiction entraînée par nos péchés et ce bois est pour nous le bois de la vie.L’apôtre Pierre termine sa prédication à Corneille en affirmant : « tous les prophètes rendent le témoignage que voici : le pardon des péchés est accordé par son Nom à quiconque met en Lui (en Jésus de Nazareth) sa foi » (Actes 10/43). Il y deux mauvaises façons de parler du péché : la première mauvaise façon, c’est d’escamoter la gravité du péché, en parlant plutôt de faiblesse humaine ; or, nous avons affaire à un Dieu Saint. Jésus appelle Dieu : « Père saint » (Jean 17/11). La deuxième mauvaise façon de parler du péché, c’est d’insister sur sa gravité et de culpabiliser les gens. On ne connaît que trop tout cela. L’apôtre Pierre n’a pas culpabilisé Corneille, d’aucune façon. Bien au contraire. Pierre fait même son éloge : « je me rends compte en vérité que Dieu est impartial, et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui » (Actes 10/34). Mais du fait que Pierre vient de parler de Jésus pendu au bois, il ne peut que mentionner le pardon pour les auditeurs, le pardon des péchés, accordé par le Nom de Jésus à quiconque croit, à n’importe qui qui croit. Et ce pardon des péchés est suivi du baptême dans l’Esprit, constatable au parler en langues et aux louanges exprimées par Corneille et les siens. Dieu ne répand pas son Esprit dans des cœurs souillés, mais dans des cœurs purifiés. C’est ce que dira Pierre quand il racontera plus tard ce qui s’est passé chez Corneille (Actes 15/9): « c’est par la foi que Dieu a purifié leur cœur ».Aussitôt Pierre intègre ces païens dans le peuple d’Israël par le baptême. Car le baptême est un rite juif à cette époque. Nous vivons une époque où les choses sont profondément différentes : si un Juif est baptisé, il est considéré comme définitivement perdu pour le peuple juif. Or, pour Pierre comme pour Paul, le baptême est un rite juif. Dans I Corinthiens 10/2, Paul écrit : « nos pères furent baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer ». Ce sens premier ne peut pas être ignoré, il n’est pas contradictoire avec les autres sens dont le plus important est celui-ci: par le baptême nous participons à la mort et à la résurrection de Jésus. Jésus ressuscité n’a été vu et expérimenté que par des témoins choisis d’avance par Dieu, dit Pierre. Et Pierre en fait partie. Mais aujourd’hui Jésus ressuscité doit être vu et expérimenté dans la vie des baptisés. Amen.