De la joie paradoxale des Rameaux à la joie sans mélange de la Résurrection, tout au long de la semaine sainte, la peur, l’angoisse, l’effroi, la tristesse, l’abandon, la colère… déferlent sur les chrétiens.
Jésus est entré à Jérusalem monté sur un ânon (Matthieu 21). La douceur qu’il manifeste est immédiatement suivie de colère quand il chasse les marchands du temple. Toutefois, c’est la seule violence qu’il exprime jusqu’à sa mort. Soumission, acceptation, non-violence. ‘Remets ton épée à sa place’ dit-il à un des siens qui cherche à le défendre. Cette non-violence jusqu’à la mort provoque les croyants. Lui, le juste, est mort injustement, sans protester. Est-ce un exemple à suivre ? Aujourd’hui le pacifisme est-il audible ?
Les Ukrainiens protestent : « Ne laissez pas écraser un peuple agressé ! ». Et le désir de justice emplit de colère celles et ceux qui prêtent l’oreille à ce qu’ils subissent.
Les Iraniennes crient : « Ne nous laissez pas mourir dans l’indifférence quasi générale ».
Et tant d’autres réclament justice, paix et solidarité. Le monde se débat dans la violence et l’injustice. Résister au méchant et s’opposer à lui s’avère incontournable. Quel est le prix de la paix ? La Passion, la mort et la Résurrection du Christ promettent une issue possible, un rétablissement de la justice et la vie plus que vivante.
Pasteure Emmanuelle Seyboldt