Textes : Genèse 5, v. 1 à 32 Psaume 118, v. 15 à 29Actes 2, v. 42 à 47 1 Pierre 1, v. 3 à 9 Jean 20, v. 19 à 31Pasteur Georges CondaminTélécharger tout le document

Prédication

Chers amis, Nous avons fêté Pâques dimanche dernier. Pâques, théologiquement, pour tous les chrétiens, c’est avant tout la Résurrection de Jésus, la victoire du Christ sur la mort, et la possibilité pour nous de ressusciter à notre tour à la fin des temps. Mais Pâques a aussi des conséquences plus terre à terre, plus visibles dans la vie de tous les jours. Vivre dans l’Esprit de Pâques, c’est avoir une vision autre de l’existence, c’est penser et agir différemment que la société dans laquelle nous vivons.Et nous pouvons découvrir cela dans le texte de l’Évangile de Jean qui nous est proposé aujourd’hui par nos listes de lecture bibliques. Ce passage nous décrit les conséquences de la victoire du Christ sur la mort par quatre transformations de la mentalité des disciples. La première, c’est la transformation de la peur en joie. Les hommes qui ont suivi Jésus, après la mort de celui ci, et malgré l’annonce de sa résurrection faite à Marie Madeleine le matin même, ces hommes sont enfermés, à double tour, par crainte des juifs. Les disciples, le soir de Pâques, ont peur, tout comme la première communauté chrétienne, à la fin du siècle, au moment où l’Évangile est mis par écrit. A l’époque, on a peur des dénonciations des juifs et des persécutions des romains. Nous leur ressemblons, nous qui, devant les difficultés de la vie, difficultés personnelles ou collectives, sommes souvent tentés par la peur. En fait, les disciples, comme nous, ne croient pas encore à la résurrection. Ils pensent que Jésus n’est pas réellement vivant. Mais voilà que le Christ leur apparaît, leur parle, leur donne sa Paix. Leur peur disparaît, leur joie est grande. La Résurrection c’est la fin des peurs, peurs des puissances de séparation et de mort. La Résurrection c’est le début de la joie, joie de savoir que toute barrière est abaissée, que rien n’est infranchissable, que les serrures des prisons de toutes sortes que construisent les hommes ne sont pas closes définitivement. Un jour, les portes pourront s’ouvrir, les murs s’effondrer. Le Christ, par sa victoire sur la mort, brise toute barrière. La seconde transformation, c’est celle du doute en confiance, en Foi. Ici notre récit ne concerne plus un groupe, une communauté, mais une personne, un homme : Thomas. Thomas ne pouvait pas croire, car il n’avait pas vu. Et voici que 8 jours après il se retrouve avec la communauté. Jésus revient et s’adresse personnellement à lui. Ce qui ressemblait à la peur des autres disciples et à la crainte de la communauté naissante, le doute de Thomas, le doute va disparaître. Il est changé en Foi; Et Thomas, d’une manière très courte, mais sincère, va confesser sa foi en disant « Mon Seigneur et mon Dieu » Troisième transformation décrite par notre texte, c’est ce qu’est réellement Jésus pour les disciples. Jusqu’à présent il était un maitre, un « rabbi », un homme, un ami, un frère. Il avait un simple nom personnel, comme chacun d’eux. Les disciples l’appelaient : « Jésus ». Et voici qu’il devient « SEIGNEUR ». Au début des deux récits, aux versets 19 et 26, l’auteur parle simplement de Jésus. Mais très vite, aux versets 20 et 29, le mot «Jésus » est remplacé par le mot « Seigneur ». Jésus, simple homme et homme simple, est maintenant reconnu comme Seigneur et Dieu. Et du coup, la Paix qu’il donne, parce ce qu’elle est Paix de Dieu, emplit le cœur des disciples. Ils vont connaître la sérénité. Quatrième et dernière transformation, invisible pour les yeux, mais sensible au cœur, Les portes sont encore fermées, mais Jésus envoie les siens en mission, vers les autres. L’Église primitive pouvait difficilement se lever pour partir annoncer la Bonne Nouvelle, l’Evangile. Elle était enfermée dans ses peurs, dans ses doutes, dans son humanité. Et voici, qu’avec joie, avec Foi, avec Dieu, elle va partir sur les routes, jusqu’aux extrémités de la terre, jusqu’à nous, ce matin. Ainsi, ces quelques versets nous décrivent une situation extraordinaire, un fait inexplicable, incroyable, impossible à vue humaine: La résurrection du Christ va libérer, va réjouir, va donner une raison de vivre et d’agir à des témoins jusque là enfermés dans leurs doutes et dans leurs peurs. Nous sommes ce matin, dans ce temple, une communauté un tout petit peu plus nombreuse que celle des 11 apôtres réunis le soir de Pâques ou 8 jours après. Certes la porte de ce temple n’est pas verrouillée et n’importe qui peut entrer. Mais ne connaissons nous pas, comme les disciples ou l’église primitive du 1er siècle, des peurs, des doutes, des incertitudes, des paralysies ? Et ceci dans nos vies personnelles comme dans l’Église, et surtout dans la société ? Par exemple, dans notre pays, nos concitoyens peuvent avoir peur en pensant à ce qu’ils pensent être une invasion plus ou moins pacifique de peuples venus du Tiers Monde, peuples nombreux, pauvres, attirés par nos richesses, même si celles-ci sont relatives. Mais le texte biblique de ce matin nous exhorte, nous les chrétiens, c’est à dire les disciples du Dieu de l’Impossible, à dominer nos peurs, et à chercher des solutions pour que chacun sur la terre entière puisse vivre dignement dans le pays qu’il aime, souvent celui où il est né. Saurons-nous vivre la certitude de la victoire de Pâques, triomphe de Jésus sur la mort, il y a bientôt 2000 ans, peut encore et toujours transformer nos peurs en joie, nos doutes en confiance, notre humanité en relation avec Dieu, notre enfermement en joyeuse disponibilité pour les autres ? Saurons-nous avoir confiance au Christ Ressuscité pour l’avenir de l’Humanité toute entière ? Comme Thomas, pourrons-nous dire au Christ Vivant pour toujours, « Mon Seigneur et mon Dieu » ?

Textes : Genèse 5, v. 1 à 32 Psaume 118, v. 15 à 29Actes 2, v. 42 à 47 1 Pierre 1, v. 3 à 9 Jean 20, v. 19 à 31Pasteur Georges CondaminTélécharger tout le document

Prédication

Chers amis, Nous avons fêté Pâques dimanche dernier. Pâques, théologiquement, pour tous les chrétiens, c’est avant tout la Résurrection de Jésus, la victoire du Christ sur la mort, et la possibilité pour nous de ressusciter à notre tour à la fin des temps. Mais Pâques a aussi des conséquences plus terre à terre, plus visibles dans la vie de tous les jours. Vivre dans l’Esprit de Pâques, c’est avoir une vision autre de l’existence, c’est penser et agir différemment que la société dans laquelle nous vivons.Et nous pouvons découvrir cela dans le texte de l’Évangile de Jean qui nous est proposé aujourd’hui par nos listes de lecture bibliques. Ce passage nous décrit les conséquences de la victoire du Christ sur la mort par quatre transformations de la mentalité des disciples. La première, c’est la transformation de la peur en joie. Les hommes qui ont suivi Jésus, après la mort de celui ci, et malgré l’annonce de sa résurrection faite à Marie Madeleine le matin même, ces hommes sont enfermés, à double tour, par crainte des juifs. Les disciples, le soir de Pâques, ont peur, tout comme la première communauté chrétienne, à la fin du siècle, au moment où l’Évangile est mis par écrit. A l’époque, on a peur des dénonciations des juifs et des persécutions des romains. Nous leur ressemblons, nous qui, devant les difficultés de la vie, difficultés personnelles ou collectives, sommes souvent tentés par la peur. En fait, les disciples, comme nous, ne croient pas encore à la résurrection. Ils pensent que Jésus n’est pas réellement vivant. Mais voilà que le Christ leur apparaît, leur parle, leur donne sa Paix. Leur peur disparaît, leur joie est grande. La Résurrection c’est la fin des peurs, peurs des puissances de séparation et de mort. La Résurrection c’est le début de la joie, joie de savoir que toute barrière est abaissée, que rien n’est infranchissable, que les serrures des prisons de toutes sortes que construisent les hommes ne sont pas closes définitivement. Un jour, les portes pourront s’ouvrir, les murs s’effondrer. Le Christ, par sa victoire sur la mort, brise toute barrière. La seconde transformation, c’est celle du doute en confiance, en Foi. Ici notre récit ne concerne plus un groupe, une communauté, mais une personne, un homme : Thomas. Thomas ne pouvait pas croire, car il n’avait pas vu. Et voici que 8 jours après il se retrouve avec la communauté. Jésus revient et s’adresse personnellement à lui. Ce qui ressemblait à la peur des autres disciples et à la crainte de la communauté naissante, le doute de Thomas, le doute va disparaître. Il est changé en Foi; Et Thomas, d’une manière très courte, mais sincère, va confesser sa foi en disant « Mon Seigneur et mon Dieu » Troisième transformation décrite par notre texte, c’est ce qu’est réellement Jésus pour les disciples. Jusqu’à présent il était un maitre, un « rabbi », un homme, un ami, un frère. Il avait un simple nom personnel, comme chacun d’eux. Les disciples l’appelaient : « Jésus ». Et voici qu’il devient « SEIGNEUR ». Au début des deux récits, aux versets 19 et 26, l’auteur parle simplement de Jésus. Mais très vite, aux versets 20 et 29, le mot «Jésus » est remplacé par le mot « Seigneur ». Jésus, simple homme et homme simple, est maintenant reconnu comme Seigneur et Dieu. Et du coup, la Paix qu’il donne, parce ce qu’elle est Paix de Dieu, emplit le cœur des disciples. Ils vont connaître la sérénité. Quatrième et dernière transformation, invisible pour les yeux, mais sensible au cœur, Les portes sont encore fermées, mais Jésus envoie les siens en mission, vers les autres. L’Église primitive pouvait difficilement se lever pour partir annoncer la Bonne Nouvelle, l’Evangile. Elle était enfermée dans ses peurs, dans ses doutes, dans son humanité. Et voici, qu’avec joie, avec Foi, avec Dieu, elle va partir sur les routes, jusqu’aux extrémités de la terre, jusqu’à nous, ce matin. Ainsi, ces quelques versets nous décrivent une situation extraordinaire, un fait inexplicable, incroyable, impossible à vue humaine: La résurrection du Christ va libérer, va réjouir, va donner une raison de vivre et d’agir à des témoins jusque là enfermés dans leurs doutes et dans leurs peurs. Nous sommes ce matin, dans ce temple, une communauté un tout petit peu plus nombreuse que celle des 11 apôtres réunis le soir de Pâques ou 8 jours après. Certes la porte de ce temple n’est pas verrouillée et n’importe qui peut entrer. Mais ne connaissons nous pas, comme les disciples ou l’église primitive du 1er siècle, des peurs, des doutes, des incertitudes, des paralysies ? Et ceci dans nos vies personnelles comme dans l’Église, et surtout dans la société ? Par exemple, dans notre pays, nos concitoyens peuvent avoir peur en pensant à ce qu’ils pensent être une invasion plus ou moins pacifique de peuples venus du Tiers Monde, peuples nombreux, pauvres, attirés par nos richesses, même si celles-ci sont relatives. Mais le texte biblique de ce matin nous exhorte, nous les chrétiens, c’est à dire les disciples du Dieu de l’Impossible, à dominer nos peurs, et à chercher des solutions pour que chacun sur la terre entière puisse vivre dignement dans le pays qu’il aime, souvent celui où il est né. Saurons-nous vivre la certitude de la victoire de Pâques, triomphe de Jésus sur la mort, il y a bientôt 2000 ans, peut encore et toujours transformer nos peurs en joie, nos doutes en confiance, notre humanité en relation avec Dieu, notre enfermement en joyeuse disponibilité pour les autres ? Saurons-nous avoir confiance au Christ Ressuscité pour l’avenir de l’Humanité toute entière ? Comme Thomas, pourrons-nous dire au Christ Vivant pour toujours, « Mon Seigneur et mon Dieu » ?