Textes : Nombres 33, v. 1 à 49 Ps 63 Jérémie 20, v. 7 à 9 Romains 12, v. 1 & 2 Matthieu 16, v. 21 à 27Pasteur Ariane MassotTélécharger le document au complet

Notes bibliques

Jérémie 20,7-9 Le prophète se plaint de ce que le Seigneur lui a fait : l’Éternel lui a confié sa parole, ce qui lui vaut d’être rejeté par ses contemporains. Jérémie n’a pas de choix. La parole l’habite et le brûle. Ce n’est plus lui qui vit, mais la Parole qui vit en lui – pour faire le parallèle entre son expérience et celle de Paul (Galates 2,20). Sa volonté est dominée par la puissance de la Parole. Il est prophète malgré lui, instrument de la parole, rouspétant et docile à la fois. Psaume 63 Le poète est habité par le désir de Dieu, habité aussi par des souvenirs heureux d’une intimité joyeuse. Sa vie intérieure a une autre coloration que celle de Jérémie. Si Jérémie essaye de se défaire de Dieu, ici le combat concerne des tiers. A la fin du psaume, le psalmiste maudit ses ennemis, dans la confiance que Dieu est à ses côtés. La fin du psaume, vs 10-12, est un sujet en soi. On pourra les omettre à la lecture si on ne souhaite pas en faire l’interprétation. Le lectionnaire catholique, sur lequel se base la proposition de la FPF, ne propose d’ailleurs que les versets 2 à 9 pour aujourd’hui. L’expérience des croyants et le message de Jésus nous mettent en garde contre la malédiction. En Romains 12,14, Paul écrit : « Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. » Il peut être sain d’admettre tel ou tel émotion de haine devant Dieu ou devant une personne de confiance. Toutefois, vous ne gagnerez rien en accablant un adversaire de vos pensées négatives. Au contraire, cela ne peut que faire s’escalader la violence. La fermeté contre les démons intérieurs est la condition d’une attitude sereine face à des adversaires en chair et en os. Le but n’est pas l’anéantissement de ceux qui en veulent à notre vie, la vocation du chrétien est d’être artisan de paix. Romains 12,1-2 L’exhortation qui retiendra l’attention même d’un auditeur distrait est « présentez vos corps en sacrifice » (TOB) – d’autres traduisent « victime » (Osty). Suivi par la lecture de l’annonce de la passion de Jésus comme on le fait aujourd’hui, ça fait peur et on risque de passer à côté de l’exhortation de Paul qui est une bonne nouvelle. Voyons comment l’exhortation est enchâssée. Il n’y a pas de raison de penser que Paul ne s’adresse qu’aux hommes, ici adelphoi peut se traduire aussi bien par « frères » que par « frères et sœurs ». Les destinataires sont exhortés « par les compassions de Dieu » – cela nous met en confiance pour bien entendre ce qui va suivre. Il s’agit d’un culte logiken. Mot qu’on traduit souvent par raisonnable, « logique ». On peut aussi comprendre : un culte selon le logos, le Verbe : conforme à la Parole (NBS). Le vôtre : c’est personnel et communautaire, c’est la manière des chrétiens de s’offrir à Dieu. Verset 2. Ne vous conformez pas à ce monde-ci. Que fait ce monde-ci ? Il offre des sacrifices sanglants à des faux-dieux et pense que c’est cela, mener une vie vertueuse. Ce monde-ci, c’est à dire le monde romain du milieu du premier siècle, n’a, à en croire Paul, rien de très raisonnable. C’est une condamnation globale qui n’est pas très raisonnable non plus. Du temps de Paul comme de nos jours, le bon et l’ivraie sont dans le même champ. Paul force le trait pour encourager ses frères et sœurs à se prendre en main, à oser se singulariser dans une ambiance culturelle ambiguë. Paul invite à vivre selon la Parole plutôt que selon une logique mondaine. « Présentez vos corps en victime vivante, sainte et agréable » : autrement dit, mettez vous à la disposition de Dieu tout entier. Victime vivante est le contraire de victime sanglante. Le Dieu d’Abraham a horreur des sacrifices humains, il ne veut pas la mort du pécheur mais sa vie. Porter atteinte à son corps ne peut être le culte raisonnable auquel Paul invite son lecteur. Toutefois, le mot « victime » ou « sacrifice » garde son sens. Il s’agit de s’offrir humblement, de devenir un serviteur obéissant et d’offrir son corps et sa volonté à Dieu. Faire les choses à moitié, voilà ce qui n’est pas « logique ». Jérémie est un de ceux qui, au cours de l’histoire, se sont donnés entièrement. Ceci-dit, la soumission auquel Paul exhorte n’est pas une soumission passive. L’intelligence transformée discerne la volonté de Dieu. Le chrétien au quotidien n’est pas comme un chaman en transe possédé par un esprit qui lui reste étranger. Non, son intelligence est transformée quand il accepte d’habiter son corps intelligemment. « Victime » et « vivante » : entre les deux, il y a une tension, comme entre « résistance » et « soumission » (Dietrich Bonhoeffer), entre « lutte » et « contemplation » (Roger Schutz). Tenir les deux ensemble, voilà ce qui plaît à Dieu. Bref : Il s’agit d’être une victime vivante et non pas une carcasse d’abattoir. La transformation auquel Paul nous invite est un processus de longue haleine, de humble persévérance et de confiance en la compassion de Dieu. « Soyez transformés » (TOB) ou « transformez-vous » (Osty) ? C’est la grande question évidemment. Laissez-vous faire par Dieu ou participez activement à son œuvre de transformation. Puisque nous sommes crées à l’image du Créateur, cela semble raisonnable que nous pouvons être des partenaires créatifs dans l’alliance que Dieu nous propose. Je défends donc la traduction « transformez-vous », qui inclut l’aspect passif de la démarche mais ne s’y limite pas. Premièrement, par son acte de créateur Dieu nous donne les moyens d’aller de l’avant dans le bon sens. Croire que par la faute d’Adam toute la bonté de l’homme crée à l’image de Dieu se soit perdu est, à mon avis, donner trop d’honneur au serpent. Et persévérer dans la croyance que l’homme sans une foi chrétienne est incapable de la moindre action bonne, même après la mort et la résurrection de Jésus, est douter que la guérison de l’univers a commencé. Mais ici nous dépassons le champ de l’exégèse pour entrer dans le débat théologique. Paul commence par une exhortation concernant le corps – l’intelligence suivra. Le processus commence par un acte d’obéissance envers la parole de Paul. C’est ainsi que le cercle vertueux s’enclenche. Le rôle du prédicateur est d’enclencher chez son auditoire ce genre de réaction en chaine. Il faut être convaincant sur quelque chose de concret, ensuite l’expérience personnelle de l’autre l’aidera à poursuivre. Pour être convaincant, le prédicateur doit avoir une expérience personnelle de la proposition qu’il avance – ce qui était certainement le cas de Paul. Matthieu 16, 21-27Notre passage se situe entre la déclaration de Pierre que Jésus est le Christ, suivi de son installation comme détenteur des clés du royaume et le récit de la Transfiguration. On distingue deux parties et on considèrera aussi le vs 28 :vs 21-23 : annonce de la mort et de la résurrection, mésentente entre Jésus et Pierre24-27 : comment suivre Jésus. On reconnaîtra certains éléments de Mt 10, 23-39.Le verset 28 fait partie de la même péricope ; on peut y voir une transition vers le récit de la transfiguration, mais cela ne s’impose pas (comparer avec Mc 8.34-9.1). Il traduit plutôt l’attente d’un retour rapide de Jésus après sa disparition, tel qu’on le trouve aussi par exemple dans 1 Tess. Ce verset clôt l’ensemble : entre le moment de la mort et de la résurrection de Jésus, les disciples devront le suivre, jusqu’à la venue du Fils de l’homme, venue qui ne tardera pas.Nous allons nous centrer surtout le passage 24-27, qui me semble d’un intérêt existentiel supérieur au débat sur les vertus et les défauts de Pierre. Jésus établit un parallèle entre « vouloir sauver sa vie » et « gagner le monde entier ». Dans la vie de tous les jours, il y a de la marge entre les deux démarches. Pourtant, en Mt 4, Jésus est tenté par le diable sur les deux registres. Malgré la faim, Jésus refuse de transformer des pierres en pains, comme il refuse aussi d’adorer le diable en échange de « tous les royaumes du monde et leur gloire ». Pour être fidèle à sa vocation, Jésus refuse de se compromettre avec le diable. La remarque de Pierre et la réaction de Jésus nous remettent en mémoire l’épisode au désert juste après le baptême de Jésus. Ici, Jésus met en garde contre le genre de tentations que Mt 4 attribue explicitement au diable. Les démons intérieurs avancent le plus souvent masqués, il s’agit d’apprendre à discerner ce qui est bon, agréé et parfait (Rm 12,2). Pour comprendre le verset 25, il me semble qu’il faut postuler que la psychè, la vie de la personne, et elle seulement, connait un destin au-delà de la mort du corps. Au vs 26, la psychè ou la vie de la personne est à considérer comme son bien le plus précieux. Sans la vie, il est impossible de jouir de quoi que ce soit. C’est une évidence qui n’est pas lié à une croyance religieuse, mais qui prend une nouvelle coloration à cause du verset qui précède.Vs 27 : Le Fils de l’homme rendra à chacun selon sa conduite, selon sa manière d’agir. N’allez pas penser que Jésus selon Matthieu contredit Paul : voir Rm 2,6 ; 1 Cor 3,10-15 ; 2 Cor 5,10. Le salut est toujours un don offert gracieusement, mais cela n’empêchera pas une certaine forme de rétribution. Ce sont deux réalités en tension, tension qui traverse tout le témoignage biblique. Voyez Ps 62,12-13 « Le Seigneur a dit une chose, deux choses que j’ai entendu. Ceci, la force appartient à Dieu, à toi aussi, Seigneur la fidélité ; car c’est toi qui paies de retour chacun selon ses œuvres. » L’art de croire est d’accepter cette tension sans se laisse écarteler, jusqu’au jour ou leur cohérence nous sera révélée pleinement. Se renier soi-même et se charger de sa croix est un chemin de vie : avancer comme une victime vivante, voilà le chemin du chrétien. Renoncer à sa volonté propre revient à obéir aux commandements de Jésus. Perdre sa vie à cause de lui se traduira le plus souvent par le choix d’accomplir ses commandements. Reconnaître les commandements de Jésus comme la loi inscrite au cœur de l’homme est discerner enfin l’image de Dieu que nous sommes. Se perdre et se trouver ne feront plus qu’un. Prendre sa croix dans le contexte du premier siècle voulait dire aussi accepter sa part dans les persécutions, et la perspective du retour de Jésus aidait à tenir bon. Nos vies sont menacées autrement : maladie, violence routière, solitude, consumérisme, absence de perspective. La fin des temps n’est plus pour demain, alors notre finitude se rappelle à nous autrement. Dans la prédication qui suit, il sera fait allusion à l’œuvre de J.K.Rowling, notamment au dernier tome de la saga « Harry Potter », « Les reliques de la mort », ainsi qu’au film du même titre qui est sortie cet été. Une allusion sera faite à l’œuvre du Dr Élisabeth Kübler-Ross, notamment à « La mort est une question vitale » (1996, Ed. Albin Michel).

Prédication

Le dernier ennemi qui sera réduit à rien, c’est la mort (1 Cor 15,26). Jésus a vaincu la mort – et en même temps elle continue de roder. Comment concilier ces deux choses : notre foi en la résurrection et le constat que la mort est toujours vivante, si je puis dire ? Paul parle du Christ ressuscité comme du premier né d’une multitude de frères et sœurs. Il a fait une brèche, à nous d’y croire pour traverser à notre tour indemne le gouffre de la mort. Jésus donne l’exemple, il ouvre une voie qui jouit de sa protection. A nous d’avancer sans peur et avec confiance. Dans le passage de l’évangile selon Matthieu que nous venons de lire, Jésus invite chacun à prendre sa croix, c’est-à-dire à ne pas avoir peur de la mort, mais de la prendre à bras-le-corps. Il l’a peut-être dit autant à ces disciples qu’à lui-même – pensez à sa prière au Jardin des Oliviers. Plus sûrement, Matthieu n’a pu rédiger son texte qu’après la crucifixion de Jésus, et dans la foi en la résurrection. Autrement, ce serait trop terrible comme proposition. Écoutons le verset 25 « Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera ». Pour que cela fasse sens, il me semble qu’il faut postuler que la psychè, la vie de la personne, connait un destin au-delà de la mort du corps. Au verset suivant « Et à quoi servira-t-il à un être humain de gagner le monde entier, s’il perd sa vie ? », la psychè ou la vie de la personne est à considérer comme son bien le plus précieux. C’est qu’on peut le considérer à part. Sans la vie, il est impossible de jouir de quoi que ce soit. C’est une évidence qui n’est pas lié à une croyance religieuse, mais qui prend une nouvelle coloration à cause du verset qui précède. Que donnera un être humain en échange de sa vie? Rien évidemment, car s’il n’a plus la vie, il ne peut rien accueillir en échange. Par contre, il peut donner sa vie gratuitement, par amour, en pure perte. Mais c’est une autre histoire. Le dernier ennemi qui sera réduit à rien, c’est la mort. Tout l’enseignement de Jésus est préparation et encouragement au combat spirituel dont l’objectif est de réduire à rien le dernier ennemi, la mort. Être disciple est être engagé dans ce combat contre la mort – mais sans user des moyens de la mort. Un combat à armes égale serait perdu d’avance, d’ailleurs. Non, Jésus enseigne une nouvelle stratégie pour affronter la mort. Nous devons nous familiariser avec elle, l’apprivoiser, renoncer à la peur – tout en refusant très fermement d’entrer dans son jeu à elle. Les alliés de la mort sont la haine et la convoitise. Les alliés de la vie sont l’amour, la générosité et la miséricorde. Quand le Fils de l’Homme nous jugera, ce sera avec amour et miséricorde. Mais avec équité aussi. Pour en finir avec le pouvoir de la mort sur nous. Le dernier ennemi qui sera réduit à rien, c’est la mort. Il y a peut-être quelqu’un qui se dit : tiens, j’ai lu cette phrase quelque part ailleurs que dans la Bible. Et oui : c’est l’inscription que Harry Potter découvre sur la tombe de ses parents, un soir de Noël, sous la neige. Seize ans pus tôt, sa mère s’était sacrifiée pour lui. Grâce à ce don d’elle même, son fils avait échappé au sort mortel que Voldemort lui jeta l’instant suivant. Protégé par l’amour de sa mère, l’enfant s’échappa avec une cicatrice au front. Le sort avait rebondi, tuant le corps de Voldemort. Le nom de Voldemort parle de lui-même, je n’ai pas besoin de vous faire un portrait de ce personnage sinistre, le Seigneur des Ténèbres. La maman de Harry s’appelle Lily : Lis, symbole de pureté, la fleur de Marie, la mère de Jésus. Voilà le début de l’histoire dont vous pouvez voir cet été la fin au cinéma. J.K.Rowling hérite d’une tradition littéraire britannique dont les auteurs-phares sont J.R.R.Tolkien le catholique et C.S.Lewis le protestant. Les deux étaient d’ailleurs contemporains et amis. Tous trois utilisent le fantastique comme un langage pour mettre en scène les défis moraux et spirituels que rencontre chaque homme. On peut aimer ou ne pas aimer, mais ce serait dommage de ne pas reconnaître les qualités spirituelles de leurs héros. Harry est une figure messianique. Vers la fin du dernier tome, à l’issue d’un long chemin d’apprentissage, il accepte de mourir. La scène est inspirée par les récits d’expérience de mort imminente, comme l’a exploré le Docteur Kübler-Ross. Soutenu par la présence aimante de ses parents et d’amis décédés avant lui, Harry avance courageusement. Il se présente devant Voldemort sans se défendre. Voldemort attaque, Harry semble mort mais sa psychè en profite pour avoir un entretien avec Dumbledore, son maître décédé un an plus tôt. En fait, Voldemort n’a tué que la part de son âme à lui qui s’était incrusté en Harry au moment où il avait essayé de tuer le bébé Potter. Harry est protégé par le sang de sa mère qui est morte en se sacrifiant pour lui. Voldemort cherche à obtenir l’immortalité par une série de meurtres. Harry a la vie sauve parce qu’il est aimé et parce qu’à son tour il aime. Il fait confiance, là où Voldemort n’est que méfiance. Voldemort fait croire à ses adeptes qu’il leur donnera part à son pouvoir, mais ce n’est que pour mieux abuser d’eux. Si Voldemort veut tuer Harry, c’est par ce qu’il croit que celui-ci présente pour lui une menace mortelle. C’est en fait lui-même qui a fait de Harry une menace pour lui. Pour une deuxième fois il essaye de le tuer, et pour une deuxième fois il ne fait qu’affaiblir son âme abîmée et renforcer la vitalité du garçon. L’ensemble des sept tomes de la saga « Harry Potter » est comme une mise en scène narrative du verset que nous venons de lire chez Mathieu : « Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera ». A cause de Jésus qui est l’Amour. Dans une scène qui se passe dans la tête d’Harry, mais qui n’en est pas moins réelle, Dumbledore lui dit : « Tu es le véritable maître de la mort, parce que le véritable maître ne cherche pas à fuir la Mort. Il accepte qu’il devra mourir, et comprend qu’il y a des choses bien pires que de mourir dans ce monde. ». Harry et Voldemort devront s’affronter encore, dans un ultime combat. Voldemort jette un sort interdit, un sort qui tue. Harry lance son sort favori « Expelliarmus ». Voldemort perd sa baguette, son sort à lui rebondit sur le sort de Harry et tue son auteur. La guerre est finie. Jamais Harry n’a tue quiconque, et pourtant il obtient la victoire. Harry détiendra un moment la baguette de Sureau, la baguette invincible. Dans l’adaptation cinématographique, son ami Ron s’émerveille : imagine tout ce qu’ils pourront accomplir avec cette baguette ! Harry, mûri par un long parcours, ne va pas succomber à la tentation. Il casse la baguette et la jette dans un gouffre sans fond. L’objet de tant de convoitises ne peut être détruit que par des mains innocentes. Tel l’Anneau unique, le Seigneur des Anneaux, qui tombe dans un cratère, la Baguette de Sureau est détruit par quelqu’un qui la possède sans la convoiter. Tel Jésus au désert, Harry résiste à la tentation du pouvoir. Il n’a plus peur de la mort, il n’a plus besoin de dominer par la force. Il choisit la voie de l’amour : il épouse sa bien-aimée Ginny et fonde une famille. Dans le livre, la baguette de sureau et supposé être incassable. Harry se promet de la mettre à l’abri. S’il mourra d’une mort naturelle, le pouvoir de la baguette s’éteindra avec lui. Le langage cinématographique exige plus de clarté, et le geste trouvé est très parlant. Harry non seulement triomphe de la tentation de la toute-puissance, mais encore il détruit l’objet qui pourrait réveiller cette tentation chez autrui – ou qui pourrait le tenter plus tard, dans un moment de faiblesse. Voilà l’Épilogue heureux : La guerre des sorciers a pris fin. Harry et Ginny, Ron et Hermione, même Draco et sa femme, tous emmènent leurs enfants au train pour qu’à leur tour ils découvrent leur cher internat de Poudlard, théâtre de tant d’aventures. La vie a pris le dessus, grâce à l’amour. Voilà l’histoire qui s’est traduit en 69 langues, pour une vente totale de 400 millions de livres à travers le monde, dont 26 millions en français. Voilà ce qui fait courir les jeunes d’aujourd’hui, et des moins jeunes. Voilà ce qui donne à espérer au sujet de la jeunesse ! Mais quelle leçon en tirer pour moi, aujourd’hui ? Comment dans ma vie de tous les jours puis-je donner la préférence à l’amour, à la miséricorde, à la bonté ? Comment dans ma vie de tous les jours vais-je surmonter mon envie de dominer mon prochain ? En m’acceptant limité et en comptant sur la confiance et l’amitié de ceux qui m’entourent. En m’acceptant mortel et en comptant sur la force du don de Jésus. On peut se tromper sur autrui, et cela peut être dramatique. Il y en a qui voudraient nous dominer en nous faisant croire que c’est pour notre bien. Il nous faut être vigilants et aimer avec discernement. Mais on ne se trompe jamais quand on refuse la tentation de la toute-puissance. On ne se trompe jamais quand on obéit au commandement de Jésus : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. Amen.