Équipes pastorales missionnaires
Au moment de l’évaluation des Equipes pastorales missionnaires en région est-Montbéliard, Didier CROUZET revient sur les enjeux des EPM pour d’autres projets de type missionnaire.
L’évaluation de la première phase du projet « Equipes pastorales missionnaires » a été organisée au printemps 2014. L’équipe d’évaluation, composée de 6 personnes mandatées par le conseil national, s’est rendue les 3 et 4 mai 2014 à Chaumont, Toul, Verdun et Nancy. Elle a rencontré les pasteurs missionnaires et leurs épouses. De cette visite très riche, l’équipe a retenu des thématiques et des questions qu’elle souhaite partager avec le plus grand nombre afin de stimuler la réflexion de notre Eglise sur sa pratique missionnaire.
Tout d’abord, cette évaluation a permis d’affirmer l’importance de ce travail missionnaire. Chaque lieu cherche à sa manière à articuler le lien (parfois difficile) entre ancien et nouveau, on constate une réelle croissance avec une dynamique réjouissante.
Ensuite, l’évaluation a permis d’identifier certains enjeux qui pourront servir plus largement d’autres projets de type missionnaire :
- L’importance du contexte : malgré la cohérence d’approche missionnaire (Culte, café, croissants, parcours Alpha, groupes de maison…) chaque contexte présente des enjeux particuliers. Il n’est donc pas question de développer une stratégie globale, mais de s’inspirer des pratiques pour discerner l’action spécifique à entreprendre dans chaque lieu.
- Différents modèles de mission : Trois démarches différentes ont été identifiées
- Pasteur missionnaire ou communauté missionnaire ? Si le projet a donné une grande liberté aux pasteurs missionnaires, on constate que le lien avec la communauté présente est fondamental. Le travail missionnaire ne peut être qu’un travail d’équipe porté par le pasteur et le conseil presbytéral. Il est important de préparer une communauté à lancer ensemble un projet à partir d’une équipe clairement identifiée.
- Changement de logique d’Église : le projet fait apparaître l’ampleur du changement de logique qu’il est nécessaire d’accompagner. L’expérience des Equipes souligne la nécessité pour nos Églises de se laisser déplacer non pas pour « intégrer » les nouveaux arrivants, mais pour aller à leur rencontre, pour oser vivre l’Évangile ensemble, même si ce n’est pas « dans nos habitudes ».
- Formation des acteurs de la mission : Il devient clair que tous les pasteurs devraient être formés à parler de Dieu en dehors de l’Église – c’est une urgence vitale pour notre Église. Comment outiller les pasteurs pour ce travail d’évangélisation ? Cette formation et nécessaire aussi pour les conseillers presbytéraux. Il paraît urgent de sensibiliser les membres de nos Églises à la démarche missionnaire pour susciter une dynamique d’Église de témoins.
- Un projet, une équipe, un « leader » : Le projet a mis en lumière la difficile articulation entre communauté locale et pasteur missionnaire. Si l’adhésion de la communauté est essentielle à la réussite du projet, la présence d’un « leader » l’est autant. Comment imaginer des cadres qui donnent suffisamment de liberté et une liberté qui respecte les cadres ?
- La méthode d’évangélisation : une des grandes réussites du projet a été d’avoir mis en lumière une méthode par étapes d’entrer en contact avec des gens complètement extérieurs à l’Église :
- La mission n’est l’apanage d’aucune théologie : pourquoi avons-nous eu autant de mal à trouver des pasteurs missionnaires pour ce projet ? Comment retenir la piété et la volonté missionnaire évangéliques tout en articulant une évangélisation à la manière luthéro-réformée, qui laisse une liberté à chacun d’agir à partir de sa sensibilité théologique ?
> Lire aussi : « Une autre façon de vivre l’Église »
> Église de témoins, des orientations
> http://epu-toul.org