Dieu parle ainsi à Abram et lui donne un nouveau nom ‘Abraham’, ce qui signifie Père d’une multitude. Ce nom programmatique est lourd à porter pour Abraham, sans enfant. Il va ruser pour tenter de réaliser la promesse faite par Dieu.
« Marche devant moi et sois intègre. » La vie d’Abraham n’est pas un modèle d’intégrité. Il a peur pour sa vie et n’hésite pas à mentir pour être sauf. Son intégrité réside plutôt dans le dialogue qu’il poursuit avec Dieu, quelles que soient les circonstances de son existence, et l’intercession qu’il porte pour calmer la colère de Dieu contre les injustes et les violents.
« Marche devant moi et sois intègre. » Nous pouvons recevoir cette parole à notre tour comme un appel à être clairvoyant sur ce qui nous habite, nos motivations à agir, les raisons de nos choix et de nos engagements (ou désengagements). Comme Dieu a vu Hagar, fuyant Sara dans le désert, Dieu nous voit et nous marchons devant lui.
Ce regard peut être inquiétant quand il vient révéler nos petitesses et nos bassesses. Il peut être un révélateur brutal de nos mensonges et de nos calculs. Mais il est aussi promesse de justice et de droiture pour celles et ceux qui mettent leur espérance en Dieu et les invite à déposer fardeaux et peines devant lui afin qu’il soutienne leur marche.
« Marche devant moi et sois intègre ».
En ce mois de février, après ces premières semaines de l’année déjà lourdes de deuils et de peines, que cette invitation du Dieu d’Abraham soit pour nous un encouragement à la vérité et au dialogue permanent avec lui. Nous marchons sous son regard, il nous soutient et entend nos plaintes. Il reçoit nos larmes et nous console. Il écoute notre prière pour les personnes qui souffrent. Il est notre appui aux jours de détresse, notre consolation, notre espérance et notre joie.
Emmanuelle Seyboldt
Pasteure