Ecoute ! Ecoute... Retour sur le week-end national
Les 11 et 12 mars dernier a eu lieu à Avignon le week-end national de formation catéchèse et jeunesse. Ce rendez-vous annuel des catéchètes a été ouvert cette année aux animateurs jeunesse : une belle occasion de se rencontrer et de découvrir que nous partageons nombre de préoccupations, questions et projets !
Pour la première fois, le service national de catéchèse (SNC) et le réseau jeunesse national (RJN) ont préparé et porté ensemble ce week-end de formation, habituellement animée par le SNC, à destination des catéchètes, animateurs jeunesse, pasteurs, étudiants en théologie…
Les 11 et 12 mars, ce sont une quarantaine de personnes qui se sont donc retrouvées aux YMCA de Villeneuve les Avignon autour du thème de l’écoute.
Amandine Mayer-Sommer et Loraine d’Andiran, chargées de ministère auprès des enfants par l’Eglise protestante de Genève, nous ont accompagnés dans cette réflexion. Elles nous ont ainsi rappelées qu’à n’importe quel âge nous sommes confrontés à de grandes questions existentielles : la solitude (nous sommes seuls dans notre corps, et ce malgré toutes les relations que nous pouvons tisser), la mort, la question du sens et celle du temps. Comment alors faire place à ces grandes questions qu’éprouvent même les plus jeunes, comment les accueillir et accompagner les enfants et les jeunes dans leur propre cheminement sans leur imposer nos réponses d’adultes ? Comment leur permettre de faire leur propre chemin, qui comme le nôtre passe par des étapes et des détours que nous ne maîtrisons pas et qui sont autant d’expériences nécessaires à leur construction ?
A l’aide de l’acronyme « ESPRIT » proposé par Rebecca Nye dans son ouvrage sur la spiritualité de l’enfant (Rebecca Nye, La spiritualité de l’enfant, Comprendre et accompagner, Empreinte Temps présent, 2015), nous nous sommes aussi demandé comment tenir compte de ce qui caractérise la spiritualité de l’enfant dans nos propositions catéchétiques : créer un espace propice à la spiritualité, en veillant par exemple à ce qu’il soit beau et agréable ; veiller à ce que dans cet espace la parole puisse s’exprimer sans risque de jugement et qu’une relation de confiance puisse s’établir ; valoriser le processus plutôt que le résultat… sont quelques exemples des points d’attention que nous pouvons avoir dans nos pratiques.
Le week-end a aussi été l’occasion de vivre des temps d’ateliers et d’y découvrir des méthodes d’animation qui font place à cette écoute réciproque.
Beaucoup de nos échanges ont porté sur la place de la parole des adultes, sur les réponses qu’ils peuvent apporter aux questionnements des plus jeunes, sur le contenu de ce que nous espérons transmettre… Est-ce que les enfants doivent écouter les adultes et leur témoignage de foi, leurs connaissances bibliques, leur expérience de la vie ? Est-ce qu’il faut au contraire renoncer à toute transmission de contenu pour laisser les enfants être dans la spontanéité de leurs partages ? Est-ce que c’est à l’adulte de se mettre à l’écoute de l’enfant pour se laisser déplacer par son témoignage ?
Sans doute qu’il n’y a pas à choisir entre ces deux extrêmes, mais que la possibilité de se mettre ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu se trouve quelque part dans cette écoute réciproque qui fait place à la parole de chacun et la considère comme possiblement porteuse de sens pour moi.