Textes : Ps 54 Jérémie 11, v. 18 à 20Jacques 3, v. 16 à 4, v. 3 Marc 9, v. 30 à 37Pasteur Corinne AkliTélécharger le document au complet

Notes bibliques

C’est la deuxième annonce claire de la Passion dans l’évangile de Marc, mais aussi une des dernières demandes du secret (la troisième et dernière annonce dans Marc 10 v32-34 ne comporte plus cette demande du “secret”). On peut estimer que, si en Marc 9/30, Jésus estime que c’est encore l’heure de l’incognito (cher à Kierkegaard), en Marc 10, il pensera que l’heure du dévoilement est arrivée : la marche au supplice et non la marche à la gloire. Cette deuxième annonce, beaucoup plus succincte que la première (en Marc 8 v31), énumère trois temps : a) le Fils de l’homme (Marc 8v31) doit être livré aux mains des hommes (le verbe livré a une grande importance, il est cité deux fois en ésaïe 53 v6 et 12) et non plus aux seules autorités juives ; b) le Fils de l’homme sera assassiné ; c) il sera ressuscité trois jours après. Mais personne ne comprend, car cela n’a rien à voir avec leurs perspectives. L’action se situe vers Capharnaüm, nous sommes dans la grande montée vers Jérusalem qui va de Bethsaïda à Jéricho. Elle démarre en Marc 8 v24 et s’achève en Marc 10 v45. La délimitation est facilitée par l’auteur qui place, avant et après cette longue marche, la guérison d’un aveugle. Entre les deux guérisons, Jésus annonce par trois fois que sa gloire consistera à être abaissé jusqu’à la mort (Philippiens 2 v8 et ésaïe 53 v12). Cantiques possibles :AEC 222, Alléluia 21-16 « Avec toi, Seigneur, tous ensemble » Alléluia 22-03 « Aux lois de Dieu, prêtons l’oreille » AEC 570, Alléluia 23-01 « Dieu qui verse tes eaux claires »AEC 528, NCTC 243, Alléluia 36-08 « O Jésus, tu nous appelles » AEC 532, Alléluia 36-30 « Tu nous appelles à t’aimer » Alléluia 44-04 « à toi Jésus » Alléluia 44-05 « C’est mon joyeux service » AEC 427, NCTC 302, Alléluia 44-07 « Tu me veux à ton service » AEC 426, Alléluia 44-08 « Qu’il fait bon à ton service » Alléluia 44-12 « Te ressembler Jésus »Alléluia 44-13 « Mon Dieu, par ta lumière » AEC 608, NCTC 284, Alléluia 45-01 « Ta volonté, Seigneur » AEC 526, Alléluia 45-14 « Jésus est au milieu de nous » Alléluia 46-07 « Que notre amour se montre » AEC 623, Alléluia 46-08 « Toi qui gardes le silence »

Prédications

Le texte qui suit est trop long pour une seule prédication. Il va falloir choisir un ou deux des thèmes abordés. Trois au grand maximum. Ces thèmes sont : le chemin et l’étape, l’aveuglement et la lucidité, l’enfant, la peur et le silence, la première place et l’esprit de service. De quoi parlez-vous en chemin ? L’évangile d’aujourd’hui n’a pas l’air d’être une très bonne nouvelle pour les fidèles que nous sommes. En effet, ce dimanche comme la plupart des dimanches nous avons donné la priorité au temps de culte. Certains ont, dès l’aube, ouvert leur Bible au texte du jour, la journée a débuté en prière, puis à 8h30 sur France-Culture c’était le culte radio et puis la course pour arriver à l’heure au culte, saluer l’assemblée, prendre place dans la liturgie. Ce matin nous avons confessé nos fautes et nous nous sommes replacés sous la seule grâce de Dieu et voila que ce Seigneur auquel nous vouons une totale confiance vient saboter notre bonne volonté. Les paroles de Jésus nous dérangent et nous interpellent : pour qui vous prenez-vous ? Que faites-vous d’extraordinaire ? Vos pensées ne sont pas mes pensées… Alors vous pourriez dire oui, mais il s’adresse à ses disciples qui cherchaient la gloire. C’est juste. Mais qui sont ces disciples ? Douze fidèles qui mettaient le service de Dieu en priorité, des lecteurs de la Bible, des fervents zélés qui ne recherchaient leur bonheur qu’auprès du Seigneur, des fous qui avaient tout quitté parents, ouvrage, salaire pour marcher à la suite du Maître attendant tout de sa providence et de son enseignement. Des gens comme nous et même un peu plus fidèles que nous. Et Jésus est impitoyable. Le contexte : sortir de l’aveuglement En reprenant le texte de Marc, nous nous apercevons que du chapitre 8v27 au chapitre 10v45 nous sommes dans la grande montée vers Jérusalem. Juste avant et juste après, Jésus guérit un aveugle. L’un à Bethsaïda qui voit les hommes comme des arbres qui marchent, et le second à Jéricho le fils de Timée (Timée c’est la peur, fils délivré de sa peur). Ce sont les deux seules guérisons d’aveugles dans l’évangile de Marc. Et entre ces deux étapes Jésus va annoncer par trois fois sa mort prochaine, il veut éclairer ses disciples, leur ouvrir les yeux sur ce qui va se passer et la transformation radicale que cela entrainera dans leurs vies sociales, spirituelles, matérielles, familiales, personnelles. Pierre vient de professer sa foi en Jésus, le Messie. Mais, immédiatement après, il réprimande Jésus qui annonce sa mort et sa Résurrection. Jésus lui répond : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mc 8, 33.) Puis, sur la montagne, Jacques, Jean et Pierre ont contemplé ce Messie transfiguré dans sa gloire. Là aussi, Pierre, avec les autres, ne comprend rien et il a peur. L’évangéliste précise : « Il ne savait que dire tant était grande leur frayeur. » (Mc 9, 6.) Ensuite, les disciples voient l’œuvre de salut manifestée par Jésus lors de la délivrance d’un l’épileptique. Mais là encore, ils ne comprennent rien, leur question étant seulement de savoir pourquoi eux n’avaient pas aussi ce pouvoir de chasser les démons. Jésus veut changer leur regard, les délivrer de leurs aveuglements. De quoi discutiez-vous en chemin ? Le terme “chemin” (ou voie) représente dans le livre des Actes des apôtres ce qu’on appelle par ailleurs l’Église, en maintenant l’idée du mouvement, du parcours, de l’itinéraire. De nos jours le terme Église allie plutôt au thème de l’appel, l’idée du bâtiment et celle de l’institution. Il n’en n’était pas de même aux premiers temps. Ceux du chemin, les adeptes de la voie sont en mouvement, ils ne s’installent pas, ils vont en avant, en suivant celui en qui ils reconnaissent le Seigneur et ce déplacement est la vie de leur vie, le signe de leur vitalité. Le chemin reste une métaphore universelle de sens et de conduite de l’existence, et ce n’est pas par hasard que dans le livre des Actes des apôtres, Luc rapporte que les chrétiens sont appelés “ceux du chemin” (Actes 9,2 ; 18,25 ; 24,22). Le chemin c’est Odos en grec qui donnera le mot synode et “odometer” le compteur kilométrique des motos qui mesure le chemin parcouru. À quoi donc mesurer le chemin parcouru par Jésus de Nazareth sur les routes de Judée, de Galilée, de Samarie, du territoire de la Décapole ? Quatre évangiles tracent le parcours, mais il n’est pas identique mais il n’est pas achevé et chaque lecteur se trouve invité, entraîné à se mettre en chemin à son tour, comme s’il était écrit “ À suivre …”, quatre parcours à suivre et surtout un homme à suivre, l’homme en chemin, l’homme qui marche. À quoi donc mesurer le chemin parcouru par Jésus de Nazareth ? Peut-être aux frontières franchies, passées, dépassées et elles ne sont pas seulement géographiques, mais aussi culturelles, sociales, religieuses, et même naturelles, et même la mort. Passage d’un lieu à un autre, passer d’un point de vue à un autre, passer d’un état à un autre, le chemin est par excellence un lieu de passage et donc la métaphore, l’image d’une transformation, d’un changement. Le chemin organise l’espace : le bout du chemin, le bord du chemin inscrit la différence entre le connu et l’inconnu, entre la sécurité et le danger, entre l’inclusion et l’exclusion. Ainsi l’aveugle Bartimée (Marc 10 v46) est assis au bord du chemin, c’est-à-dire à l’écart du flot des gens qui passent, s’activent, se rencontrent, se parlent et vivent. Bartimée est assis au bord de la vie, comme s’il n’était pas vraiment vivant. Pour les passants, ce mendiant aveugle est comme un élément du décor mais qui ne doit pas déranger. Alors il se fera rabrouer quand, entendant Jésus passer sur le chemin, il l’appelle. Et Jésus interrompt sa marche, s’arrête sur son chemin pour permettre à Bartimée de se lever, et de prendre enfin sa place dans le flot des passants. Bartimée devient ainsi disciple par obstination (Marc 10 v52). De quoi discutiez-vous en chemin ? En chemin ils avaient discuté entre eux. On parle beaucoup en marchant. La plupart des paroles de Jésus sont glanées en chemin. Il commente à voix haute ce qu’il voit, hommes ou paysages, oiseaux ou grain de blé. En chemin, Jésus interroge ses disciples : « Que disent les gens à mon sujet ? … Et vous, qui dites-vous que je suis ? » (Marc 8 v27-30) En chemin toujours, les disciples discutent entre eux, de choses et d’autres : savoir qui a oublié le pain (Marc 8 v14-17) ou encore qui est le plus grand … (
Marc 9 v33-37) Sur cette route qui conduit à Capharnaüm, les disciples préfèrent discuter en chemin de sujets plus à leur portée, savoir par exemple qui d’entre eux est le plus grand ! Les apôtres en sont encore à évaluer les avantages qu’ils pourraient retirer de leur adhésion récente à ce nouveau grand prophète qu’ils ont accepté de suivre. Les évangélistes auraient bien pu s’abstenir de nous rapporter ce genre de détail bien humiliant pour les apôtres. Mais s’ils l’ont fait, c’est qu’ils veulent attirer notre attention sur une difficulté que nous rencontrerons tous constamment dans notre vie spirituelle, celle de ne pas arriver à nous donner totalement à Dieu, de toujours vouloir conserver une partie de nous-mêmes sous notre contrôle, un lieu où Dieu ne serait pas le seul maître à bord. Nous sommes, nous aussi, souvent tentés de privilégier notre intérêt, notre profit, notre avantage. On calcule, on mesure, on évalue. Regardons comment nous jugeons facilement les autres sur ce qu’ils possèdent, sur leur voiture, leur façon de s’habiller, l’équipement de leur maison, tout ça pour savoir si on est plus grand que son voisin. Miroir mon beau miroir suis-je toujours la plus belle ?… Non, nous ne sommes pas tellement plus perspicaces que les disciples. Nous aussi, il nous arrive de ne rien comprendre à l’action de Dieu dans nos vies et dans le monde. Comme les disciples, nous avons notre propre manière de voir, notre propre logique qui est tellement différente de celle de Dieu que nous ne parvenons pas à le comprendre. Alors que Dieu n’est qu’amour, nous restons crispés, dans nos égoïsmes, sur notre confort et nos sécurités. Lui n’est que don, et nous vivons dans un monde, marqué par la rationalité économique, qui ne raisonne qu’en termes de profit, de croissance et d’avoir. Un monde du prêt-à-porter, prêt à penser, un monde du tout tout de suite : l’auréole, parce que je le vaux bien ! Les exemples sont si nombreux et si habituels dans notre vie de tous les jours, que nous n’y prenons plus garde. De quoi discutiez-vous en chemin ? Ils ne répondirent rien mais (v34) ils gardèrent le silence Ah ce silence ! Cet assourdissant silence qui les couvre de honte et de confusion, ils ne peuvent pas dire la vérité à Jésus, ils sont obligés de se cacher derrière leur silence. Les disciples devaient sûrement s’imaginer que la montée vers Jérusalem serait triomphale : Amour, gloire et beauté… Pourtant, Jésus annonce une nouvelle fois sa Passion : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » (Mc 9, 31.) Jésus explique à ses disciples le combat qui l’attend, car les hommes ne peuvent pas accepter cet amour d’un Dieu qui se donne. Et ses disciples non seulement ne comprennent pas mais ils ont peur. Le thème de la peur, de la frayeur et du silence traverse toute cette partie de l’évangile de Marc et jusqu’à la fin les femmes qui ne témoignent pas parce qu’elles ont peur. Quant au silence, il est de deux natures : celui du secret, Jésus veut rester discret, il marche et ne veut pas qu’on le sache et que l’on divulgue la vérité et celui les disciples qui se taisent d’un tout autre silence qui lui escamote la vérité. Jésus leur annonce qu’il va mourir et ressusciter, et eux se taisent… Jésus leur explique qu’il va s’offrir par amour pour les hommes, et eux se disputent pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand… Non, décidément, ces disciples ne comprennent rien à ce que Jésus tente de leur enseigner, mais les pensées des hommes ne sont pas celles de Dieu, la logique de Dieu est tellement étrangère à la logique des hommes que ceux-ci ne peuvent comprendre. Voir autrement Le projet de Jésus c’est de guérir les regards, éloigner les peurs, renverser les systèmes de valeur. Alors que fait Jésus ? Il prend un petit enfant, le place au milieu des grands, des adultes, et il le montre en exemple. C’est une parabole vivante. Devant la faiblesse de ses disciples, Jésus ne se met pas colère. Observons sa façon d’agir : il s’assied, appelle les Douze et leur parle avec amour. Il part de leur désir : Si quelqu’un veut être le premier. Il les place devant leur liberté tout en les invitant à un total renversement de leur échelle de valeurs. Il s’agit de cesser de penser à la manière des hommes pour apprendre à penser à la manière de Dieu. Le petit est grand, le faible est fort, le fou est sage, la victime triomphe de la mort. Pour être premier dans le cœur de Dieu, il importe d’être le dernier de tous et le serviteur de tous. C’est ce que Jésus fera lui-même en mourant sur la croix. Si nous nous imprégnons de la pensée de Marc, nous sommes amenés à voir autrement les discussions concernant la question du plus grand. Au temps de Jésus, nous pouvons détecter la source de l’incompréhension des apôtres : ils rêvaient d’un état d’Israël fort, libre et stable. Jésus cristallisait l’espoir de tout un peuple de se dégager du joug de la puissance romaine. Le désir d’être le plus grand répond aussi à une tendance universelle. Il prolonge en société la réaction naturelle d’organisation et de maîtrise de la nature. Il est indispensable à notre développement et à notre épanouissement personnel. Dès notre naissance, nous disposons de talents qu’il importe de faire fructifier. Pourtant cette tendance se transforme facilement en exercice de puissance. Le mal consiste à vouloir construire notre grandeur en écrasant ou en asservissant l’humanité de ceux que nous approchons. C’est là que l’exemple de Jésus éclaire une autre route, celle qui consiste à faire exister les autres, à travailler pour qu’ils progressent. Un enfant au milieu C’est ici qu’arrive la place centrale de l’enfant. Le mot utilisé ici évoque non pas le tout-petit mais le préado, le garçon de 7 à 14 ans. L’enfant ne représentait en aucune façon le modèle de l’innocence et de la simplicité qu’il peut évoquer dans nos pensées actuelles. Il n’avait tout simplement pas le droit à la parole, il ne pouvait ni témoigner, ni assister aux procès, il était pour ainsi dire insignifiant et ne tenait guère de place dans les sociétés anciennes. Ainsi les rabbins leur accordaient peu d’estime, car les enfants ne pouvaient pas appliquer les préceptes de la Loi, faute de les connaître. La Loi juive recommandait cependant d’accueillir les enfants et beaucoup pratiquaient cette œuvre de charité, il s’agissait de les accueillir au titre de « pauvres », enfants orphelins ou enfants des rues risquant d’être délaissés ou maltraités. Jésus se différencie de ses contemporains en raison de la portée qu’il va donner à son exemple. Ici, ce jeune garçon est à un point de passage de sa croissance. C’est le moment qui marque la traversée de l’adolescence avant que ne soit atteinte sa stature adulte. « Accueillir un enfant » c’est accueillir Dieu non seulement en tant que défenseur des petits et des pauvres, mais c’est accueillir le fils de Dieu dans ce point de passage entre la mort et la résurrection, l’entrée dans sa nouvelle vie. Le comportement des parents à la naissance de leur enfant peut être un bon exemple pour éclairer l’annonce par Jésus de sa passion et de sa résurrection. Jean l’évoquera dans le Discours après la Cène : (Jn 16 v21) »A la naissance, la femme oublie ses douleurs dans la joie qu’un homme soit venu au monde ». Nous le savons, accueillir un ado n’est pas chose facile, tout est tellement délicat, sujet de tensions, de craintes et d’espoirs. Accepter que Jésus soit livré à la cruauté des hommes et soit mystérieusement ressuscité est également hors de l’entendement humain. Jésus place cet enfant au milieu du cercle formé par son groupe, c’est à dire à égale distance de chacun de ses disciples. Lui-même embrassant l’enfant se situe au milieu de ce cercle. Un esprit de service Plusieurs fois Jésus a déclaré que le Royaume est au milieu de nous, lui-même se déclare au milieu de nous, à égale distance de chacun. Il n’y a pas certains qui seraient plus proches, plus privilégiés, plus en avance que les autres, voire supérieurs aux autres, nous sommes égaux devant le Seigneur ne pouvant nous targuer ni de notre intelligence, ni de notre ancienneté à son service, ni de notre curriculum vitae. Nous appelés à trouver notre bonheur dans la simplicité du service bien fait. John Fitzgerald Kennedy, dans son discours d’investiture à la Maison Blanche en Janvier 1961, disait : ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Oui, un esprit de service et de disponibilité. Sans chercher à paraître meilleurs que nous ne sommes. Accepter ce cadeau que le Seigneur nous fait, il se laisse accueillir, il se rend présent au milieu de nous. Il n’est pas inaccessible au point que nous aurions à monter les uns sur les épaules des autres pour être le premier, le plus grand : Quiconque accueille en mon nom un de ces petits enfants m’accueille moi-même ; et quiconque m’accueille, accueille non pas moi, mais celui qui m’a envoyé. Alors, où situer le bonheur, le royaume, la bonne nouvelle ? Le bonheur n’est pas inaccessible. Sur le chemin Jésus parle, sur le chemin nous progressons, nous grandissons en force et en sagesse, nous ouvrons les yeux, nous ouvrons nos oreilles et, à l’étape Jésus s’assied au milieu de nous et tout devient clair. C’est cette présence qui peut nous rendre heureux, humains, libérés de nos soucis et de nos peurs. Le bonheur ? En vérité, il n’est pas au bout du monde, il n’y a qu’à se baisser pour le cueillir, il est au rez-de chaussée.