Textes : Nombres 13, v. 1 à 24 Ps 148 Exode 34, v. 4 à 9 2 Corinthiens 13, v. 11 à 13 Jean 3, v. 16 à 18Pasteur Andrew RossiterTélécharger le document au complet

Notes bibliques

Exode 34.1-10 – le passage doit être lu dans le contexte de l’histoire entière de la venue des Dix Commandements (chapitre 31). Aussitôt que Dieu fixe la loi Israël, Il la rompt (le chapitre 32), incitant Moïse à jeter en bas les tablettes de pierre sur laquelle la loi a été écrite, les cassant. Par cet acte Moïse lapide le peuple pour leur infidélité, qui dans la façon patriarcale est comprise comme l’adultère : Israël court après un autre Dieu. Pourquoi Dieu rappelle-t-il à Moïse que c’était Lui qui a cassé les tablettes ? Si Dieu est l’amour et fidélité, comment se fait-il que le péché passe d’une génération à une autre ? Pourquoi la vraie révélation de Dieu, est-elle écrite deux fois ? II Corinthiens 13:11-13 – le texte est souvent choisi pour le dimanche de la Trinité (juste après la Pentecôte) à cause de la bénédiction Trinitaire bien connue de Paul au verset 13. Ce qui est important de noter dans cette bénédiction c’est qu’elle vient après une série d’exhortations à l’Église corinthienne. La conduite chrétienne devrait être autocorrective selon Paul, reflétant la voie d’un Christ incarnant la grâce, la façon dont Dieu agit envers nous c’est par l’amour et la paix. L’Esprit nous incite à entrer dans une relation de fraternité avec les autres.Comment cette bénédiction de Paul est-elle plus pratique, plus terre-à-terre que les déclarations dogmatiques de la Trinité ? Quelles sont les marques de cette bénédiction dans votre Église ? Et dans votre vie

 

Prédication

À l’école les leçons de science m’ont toujours passionné. Nous avons eu la chance d’avoir un prof de science qui essayait de nous montrer les théories et les techniques d’une manière pratique. Je me rappelle qu’il était déçu de ne pas pouvoir installer dans la cour de récréation une tour de distillation de pétrole ! Des années plus tard nous habitions Lyon et régulièrement je passais devant la raffinerie sur les bords du Rhône. Les flammes dans la nuit étaient impressionnantes, l’étendue du site et la complexité des centaines de kilomètres de tuyaux de toutes les couleurs m’ont toujours impressionné. Un élément essentiel dans la production du pétrole est le « Fluid Catalytic Cracking » ou « le craquage catalytique en lit fluide » en bon français. Ce procédé industriel, toujours utilisé actuellement, a été breveté par le Français Eugène Houdry en 1928. Il est basé sur l’utilisation d’un lit fluide de catalyseur qui circule entre un réacteur et un régénérateur. Le catalyseur est en suspension à l’aide d’une soufflerie d’air et sa circulation est assurée par la différence de pression entre le réacteur et le régénérateur. Le catalyseur lui-même n’est pas plus grand qu’un petit bout de paille. La charge est injectée dans le catalyseur à l’aide d’injecteurs. Les effluents sont envoyés dans la tour de fractionnement. Le catalyseur s’écoule de manière continue entre le réacteur et le régénérateur dans lequel est soufflé l’air de combustion, puis retourne au réacteur après avoir été débarrassé du coke accumulé sur le catalyseur lors de la réaction. Le catalyseur est une substance ajoutée à un procédé qui ne change pas et qui par sa simple présence permet une réaction chimique. Cette digression scientifique m’a aidé à comprendre autrement la phrase de Jésus qui nous est proposée ce matin : Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé. (verset 17) Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour agir en réciprocité avec ce monde qui produira une réaction pour faire une différence et apporter le salut. J’aimerais vous proposer deux idées suite à cette compréhension du salut. D’abord sauver c’est changer. Si nous voulons que Dieu nous sauve nous devons être prêts à recevoir des changements dans notre vie. Le renouveau de notre vie familiale ou de nos relations avec nos collègues ne peut pas se produire sans changement, de notre part et de la part des autres. Nous prions pour la paix, mais la paix ne viendra pas s’il n’y a pas de changement radical dans la distribution du pouvoir dans le monde. Nous déplorons le pouvoir des barons de la drogue, mais nous ne changerons rien si nous ne changeons pas notre mentalité qui aspire à l’argent facile et au succès à tout prix. Nous voulons sentir davantage la présence de Dieu dans nos vies, entendre sa voix ou pouvoir discerner sa volonté pour nous. Nous voulons des vies comblées et pouvoir croire plus fermement. Mais nous ne voulons pas que ça change trop notre train de vie que nous avons établi avec beaucoup de soin et qui nous convient actuellement. Nos réactions naturelles nous conduisent à nous cacher de nous-mêmes et de Dieu ce qui empêche la présence divine d’être pleinement active dans nos vies. De peur, ou par manque de foi, ou par habitude, nous faisons semblant que tout va bien. … Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde. Il n’y a pas lieu d’avoir peur car il n’y a pas de condamnation en Dieu. Dieu est venu en son Fils comme le catalyseur qui offre la possibilité de changer dans une relation avec lui. La venue du Christ est pour le changement du monde et de chacun de nous. À travers les pages de la Bible nous pouvons lire des récits de changements opérés par Dieu sur des femmes et des hommes comme vous et moi. Juste avant le passage de ce matin nous pouvons lire la rencontre entre Jésus et Nicodème, tout de suite après ce passage Jean nous raconte la rencontre de Jésus avec la femme au puits. D’autres personnes viennent en tête, Pierre et les autres disciples, Zachée et à la fin de l’évangile de Marc un soldat romain. Ce sont des exemples qui indiquent la vérité de sa venue qui n’est autre que le changement du monde. Face à la croix, toute l’histoire est devant un choix entre les ténèbres et la lumière, entre la vérité et les arrangements, entre le salut et le rejet. Mais tout cela est vieux de plus de 2000 ans. Il est venu, c’est vrai, mais il n’est plus là. Il est mort, c’est vrai, mais il est ressuscité. Il n’est plus à nos côtés, près de nous comme il l’était pour ses disciples. Ce qui me conduit à ma deuxième proposition. Le catalyseur dans la tour de raffinerie fonctionne en continu, les pressions établies sont constamment changées par le mouvement des catalyseurs, à chaque moment, le tout est en mouvement, en processus. Un mouvement perpétuel permet à ce procédé de raffiner le pétrole. Dieu en Jésus est ce catalyseur dans nos vies et dans les vies de tout un chacun, dans la vie du monde même. Par ce mouvement Jésus vit. Par ce mouvement Dieu intervient, agit et change constamment le monde dans lequel nous vivons. Dieu s’est manifesté en Jésus pour que nous puissions le reconnaître à travers ses actes. Cette action de Dieu en Christ demande une réaction de notre part et c’est ainsi que le processus continu. Une famille qui suit une thérapie pour un de ses enfants dérangé et qui comprend par cette thérapie qu’un changement de tous leurs comportements est nécessaire pour soigner l’enfant, peut dire qu’elle a reconnu l’action salvatrice de Dieu dans la vie de leur famille. Une personne qui, sur son lit d’hôpital, a senti le cercle de prière qui l’entoure peut dire qu’elle a vécu l’action de Dieu dans sa vie. La personne qui change sa vie, qui quitte une vie centrée sur elle-même et sur ses réussites et qui se tourne vers les autres à découvert le pouvoir du changement de Dieu. Dieu qui a envoyé son Fils comme « catalyseur pour le changement » dans notre monde, continue de l’envoyer dans le monde pour le changer, le sauver, l’attirer de plus en plus vers celui qui est l’auteur de la Vie. Le souvenir de Jésus peut devenir le commencement de ce changement en nous, reconnaître en lui le don de Dieu pour nous peut être le déclenchement de notre salut. Dieu continue d’envoyer son Fils dans les vies et dans le monde. Dieu continue de nous mettre devant nos choix entre les ténèbres et la lumière, entre la vérité et les arrangements, entre le salut et le rejet. A nous de rester ouvert à sa venue, accueillant à son pouvoir et prêt à recevoir sa vie dans nos vies Cantiques proposés : AEC 179, Alléluia 14-08 : « Dieu a tant aimé le monde » AEC 618 : « Ton regard sur moi »