Textes : Psaume 114 Psaume 80 Ésaïe 5, v. 1 à 7 Philippiens 4, v. 6 à 9 Matthieu 21, v. 33 à 43Pasteur Thierry FayeTélécharger le document au complet

Prédication

Lecture préalable : Luc 1, v. 39 à 45 Chant : Ps 42, str. 1, 3 et 8 : Comme un cerf altéré brame Il n’est pas très fréquent de prêcher sur le Psaume du jour, surtout en cette période de Noël, c’est pourtant le psaume proposé qui a retenu mon attention pour cette prédication aujourd’hui. Je le lirai dans un instant. Les psaumes sont très existentiels ; ils expriment les sentiments profonds de l’homme ou du groupe qu’ils composent, d’un homme ou d’un groupe aux prises avec Dieu. Le Psaume 80 que je vais lire dans un instant n’est pas très facile à dater, mais il s’exprime dans un contexte difficile, le peuple se sent abandonné et sa prière monte vers Dieu. Je vous propose donc d’entendre cette prière : Lecture Ps 80 Voilà un peuple qui se sent abandonné, plusieurs expressions le soulignent : Dieu n’entend pas leur prière, ils perçoivent même qu’il en est irrité. Leur nourriture sont les larmes, on se moque d’eux, tout les effraye, ils se sentent insécurisés, tout chancelle. Voilà une situation qui, à bien des moments de notre vie peut nous rejoindre. Ce sentiment d’abandon, d’insécurité où on a l’impression que l’on ne peut plus s’appuyer sur rien. Tout changement entraîne une perte de repère stable et nous met en situation de fragilité. Une fragilité particulièrement ressentie par ceux qui en cette période de Noël vivent sans doute encore plus douloureusement leur solitude, la perte de leur emploi, la perte d’un être cher… Le cri de ce peuple en détresse peut alors nous parvenir : POURQUOI ? Oui, pourquoi ? Nous avons besoin de comprendre, de donner du sens à ce qui nous arrive, au présent que nous sommes en train de vivre. Ce pourquoi exprimé par plusieurs prophètes, présent aussi dans certains psaumes, nous colle à la peau et nous cherchons une réponse, un responsable. Alors, c’est Dieu qui prend et qui est responsable de tout : TU nous nourris, nous abreuves de larmes ; TU fais de nous… ; TU as fait des brèches… Dieu est ici responsable du mal qui atteint ce peuple : Pour l’homme aux prises avec Dieu, quoiqu’il lui arrive en bien ou en mal concerne Dieu. Dieu est le seul interlocuteur et c’est lui qu’il accuse ou remercie tour à tour. Toute son histoire est en lien avec Dieu. Dans cet abandon ressenti, on se souvient de l’âge d’or, des moments où tout était parfait. Au cœur du psaume, on se souvient de la délivrance de l’esclavage en Égypte, de la terre qui avait été donnée et de l’abondance de bénédiction. S’il y a ce côté parfois d’idéalisation du passé qui nous guette tous : c’était forcément mieux avant ! Nous avons aussi le côté positif de cette remémoration : Se souvenir du chemin parcouru, des moments où l’on s’est senti soutenu, nous aide à faire face au présent sans panique et plus paisiblement. Oui, Dieu a été présent dans ma vie passée, pourquoi ne le serait-il pas aujourd’hui ? Se souvenir de la présence de Dieu dans notre vie peut nous remettre sur le chemin de la confiance et nous aider à relever la tête et à repartir peut-être dans une autre direction, avec de nouvelles motivations dans la réalité qui est la mienne aujourd’hui. Non, rien ne sera plus jamais comme avant mais, ce qui est devant est à vivre et à vivre en présence de Dieu. Un refrain revient régulièrement dans ce psaume : « fais-nous revenir, fais briller ta face et nous serons sauvés ». Fais-nous revenir ! Une manière de reconnaître que si le peuple se sent abandonné de Dieu, c’est que peut-être lui-même s’en est écarté. Accuser Dieu d’avoir fait des brèches dans leurs clôtures, c’est reconnaître qu’ils s’étaient peut-être refermés sur eux-mêmes, s’entourant de clôtures protectrices, mais aussi enfermantes, les coupant du reste du monde. Notre tendance naturelle à ériger des barrières de protection nous joue parfois le mauvais tour de nous isoler et de nous priver ainsi du soutien qui pourrait venir de ceux que nous n’attendions pas. Fais-nous revenir, fait briller ta face et nous serons sauvés. Oui, la face de Dieu est source de salut. Lors d’une rencontre, à l’occasion d’un jeu sur la pensée de Calvin, un groupe s’est posé la question de savoir ce qu’était le salut et en discutant, a émergé la pensée que le salut n’est pas une réalité qui concerne uniquement l’outre-tombe, mais que c’est une réalité présente. Vivre sous le regard de Dieu, en sa présence est source de salut aujourd’hui. Le salut, c’est tout ce qui nous remet debout alors que tout cherche à nous flanquer par terre. Pour ce peuple aux prises avec le sentiment d’abandon de Dieu, le salut le remettra debout et lui permettra de vivre autrement les événements qu’il aura à vivre. Fais briller ta face et nous serons sauvés : Dans 5 jours, c’est Noël ! Dieu n’a pas répondu à nos pourquoi ? Il nous a offert mieux qu’une réponse, il nous a offert sa présence. En Christ, il a fait luire sa face aux yeux de l’humanité. Marie l’a bien compris : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce qui lui avait été dit de la part du Seigneur ». En Christ, c’est Dieu qui vient rejoindre les coins les plus sombres de notre humanité, de notre vie. Il est allé jusqu’au bout, jusqu’à la mort afin de nous permettre de nous relever avec lui, nous offrir le salut, ce qui nous tient debout quand le sentiment d’abandon cherche à avoir le dernier mot. Le dernier mot appartient à la vie, que Dieu nous a pleinement manifestée en Christ, c’est notre espérance. Fais briller ta face et nous serons sauvés : Que ce soit aussi notre prière et en cette période de Noël, sachons partager cette lumière avec tous ceux qui attendent une petite lueur d’espoir au sein des ténèbres. Chant : AEC 431, Alléluia 52-06 « Pour inventer la liberté » str. 1, 2 & 3

Prédication 2

Texte : Matthieu 21, v. 33 à 44 & Ésaïe 5, v. 1 à 7 Le pasteur Marc Coumont, ne pouvant consacrer un temps suffisant pour la rédaction de la prédication, il nous propose une prédication du pasteur Thierry FAYE de Codognan (30). Cette prédication est une prédication « narrative » donnée pour un culte de consistoire. Elle s’inscrit dans le même mouvement que les deux textes bibliques : dans Mathieu 21, Jésus reprend Ésaïe 5 et le développe par une parabole. Ici nous essayons d’intégrer ces textes et de les prolonger aussi par un récit. Le caractère oral de la prédication est ici conservé. Pasteur Thierry Paye Je pourrais vous parler longuement de cette parabole… – Comment elle s’insère dans la lignée des prophéties de l’Ancien Testament – Comment elle retrace l’histoire du Salut, cette aventure d’amour entre Dieu et les hommes si souvent déçue. – Comment Jésus apparaît ici comme celui qui accomplît l’annonce faite par les prophètes – ou encore pourquoi cette parabole est la parabole par excellence du passage de la première vers la nouvelle alliance. Tout cela est contenu dans cette parabole mais d’une part, je pense que vous bon peuple protestant de ce consistoire, né entre deux pages de la Bible et enseigné par des générations de pasteurs vous connaissez tout cela et puis, surtout, j’aimerais ce matin ne pas être trop « didactique » et nous laisser emporter par le style narratif de la parabole. Aussi je vous invite à nous laisser entraîner dans la suite de la parabole, de poursuivre le récit. Parce que ces vignerons homicides méritent quand même bien un jugement pour que leurs crimes à répétitions ne restent pas impunis ! Nous nous retrouvons donc au moment de leur procès. * * * Oui, oui Mr le Juge. Moi je m’appelle Pierre et mes compagnons Paul, Jean-Louis, Jacques et tous les autres. Oui, c’est cela Mr le Juge. Nous sommes tous des vignerons. Des métayers parce que la vigne ne nous appartient pas. Mais quelle vilaine histoire Mr le Juge. Ah oui, vraiment ! Vous voulez que je reprenne depuis le début ? Tout ce qui s’est passé ? Et bien, en fait le Maître a planté une vigne. Et puis il a tout équipé. Il a monté une cave avec un fouloir, un pressoir, des cuves. Tout ce qui faut ; même les machines à vendanger ! Et puis quand tout a été prêt, et bien il nous a appelé. Et il nous a confié la vigne. Oui, oui, vous comprenez bien. Il est parti en nous laissant la propriété sur les bras. Soit disant qu’il a dit que c’était pour nous laisser libre. Que comme ça il établissait avec nous une relation de confiance où nous pourrions répondre à son appel par nous même et pas par la contrainte. Vous voyez bien Mr le Juge que ce n’est pas de notre faute ! Si au moins il était resté pour nous diriger, nous donner des ordres et…. Comment Mr le Juge ? Ce qu’il voulait ? Ah ça, au moins, ce qu’il voulait c’était clair : Du fruit ! Du fruit, toujours du fruit et encore du fruit ! De la justice, de l’amour, de la solidarité, de la fraternité, du pardon… et encore toute sorte d’autres cépages. Oh, ça au moins, il nous avait tout expliqué. Et puis il est parti…. Et ce qu’on a fait après ? Et bien, pardi, on s’est mis au travail ! Et croyez-moi, Mr le Juge, le travail de la vigne, c’est dur ! On s’est cassé les reins ! Entre le labourage, la taille, le débourgeonnage, le sulfatage, les vendanges et tout le reste…. Et le maître ? Non, on ne l’a pas vu. Par contre, lui, il nous a envoyé d’autres serviteurs. Des gens avec qui il parlait. Des prophètes qu’ils s’appelaient. Il y a eu Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et une douzaine d’autres. Qu’est-ce qu’ils nous ont cassé les pieds ! Ils parlaient soi-disant au nom du maître et écoutez ce qu’ils nous ont dit Mr le Juge. Je n’invente pas, je cite. Esaïe nous a dit de la part du maître : « J’attendais de beaux raisins, pourquoi la vigne en a-t-elle produit de mauvais ? » Et Jérémie : « Je t’avais plantée, vignoble de choix, tout entier en cépage franc. Comment as-tu dégénéré en vigne inconnue aux fruits infects ? » Et Joël : « Soyez confus laboureurs, criez vignerons parce que la vigne s’est étiolée ». Et j’en passe, Mr le Juge, et des meilleures ! Tous, ils sont venus de la part du maître pour critiquer le fruit de la vigne. Nos fruits n’étaient pas bons, qu’ils disaient ! On avait réussi qu’à récolter de l’injustice au lieu du droit, de l’exclusion à la place du partage, de la vengeance au lieu du pardon, du fanatisme et de l’intolérance plutôt que la liberté de la foi, du profit et de la rentabilité au lieu de la justice sociale,… Enfin, vous voyez ce que je veux dire Mr le Juge. Comme empêcheur de tourner en rond, ces serviteurs là, c’était les champions ! Et, ce qu’on a fait ? Ben…, on s’en est débarrassé. On a frappé les uns, lapidé les autres. Mais, c’est que justice, Mr le Juge, on peut quand même pas se laisser dire tout ça, se laisser mettre le doigt là où ça fait le plus mal sans réagir ! Et après ? Oh, ben après il nous a envoyé son propre fils. Il était chargé de nous apporter directement la parole et la volonté de son Père. Mais il faut dire Mr le Juge qu’on l’a pas reconnu du tout, vu que c’était la première fois qu’on le voyait. Et puis, en plus, lui aussi n’était pas content de notre boulot. II s’est mis à faire des tas d’histoires ! A vouloir payer autant les ouvriers qui avaient peiné pendant 12h que ceux qui avaient à peine travaillé lh…. Il disait que son Père était large et généreux et acceptait tout le monde. Et ça n’a pas tardé Mr le Juge, on a vu arriver dans la vigne tous les bancals, les tordus, les estropiés, les aveugles, les sourds…..Ah non, Mr le Juge, c’était plus possible ! Et puis, faut vous dire qu’on a eu un peu peur. Ben, vous comprenez c’était quand même, à ce qu’il disait, le Fils du patron ! Et comme il n’était pas content on a eu peur qu’il confie la vigne à d’autres. Surtout avec ses drôles de méthodes ! Alors on s’est dit que, si c’était le fils du patron, si on arrivait à l’écarter, on serait enfin tranquille ! Vu que le patron on le voyait jamais, en éliminant son fils, à nous l’héritage et la vigne. Il n’oserait plus envoyer personne ! Alors ? Ben alors on l’a tué lui aussi. Oh, pas nous ! Pas directement ! On s’est arrangé avec les autorités politique et ils l’ont crucifié. Oui, c’est ça crucifié. Et après ? Oh, ben après on a raconté partout que c’était la faute de son père. Qu’il avait besoin d’un sacrifice pour apaiser sa colère. Que le patron c’était un maître vengeur et tout ça. Ben, vous vous comprenez, il valait mieux mettre le meurtre du fils sur le dos de son Père, en disant que c’était sa volonté, plutôt que de dire que ce fils était complètement fou et que c’était impossible de l’accueillir ! Il faisait trop de lumière…. Et puis vous savez ce que c’est, Mr le Juge, la violence on sait parfois où ça commence et jamais où ça s’arrête ! Si on donne des coups de casseroles sur la tête de nos enfants, c’est pas notre faute ! Si, si, demandez à tous les psychologues de la terre, ils vous le diront bien eux, que c’est pas notre faute. Si on est violent, c’est parce que on l’a été avec nous avant. On est fait comme ça. Vous comprenez Mr le Juge, on a des circonstances atténuantes ! ! ! Comment ? Ce n’est pas la peine de plaider parce que le verdict est déjà prononcé ? Mais, c’est un procès truqué alors ! Et, qu’elle est la sentence ? Quoi ? ! Gracié ? ! La Grâce et le Pardon de la part du Maître ? Et II nous appelle à devenir ses enfants et à suivre la trace de son Fils ? Ah ben non alors ! Vous voyez bien que c’est impossible de travailler pour ce patron là ! Il ne se venge même pas et il nous ôte tous nos alibis ! Et puis je vais vous le dire Mr le Juge, s’il n’est pas un maître vengeur, dur, impatient, comment va-t-on faire peur à la vigne pour qu’elle produise ? Si le patron n’impose pas sa loi toute puissante, une morale d’acier, des valeurs bien pesées, ça va être la pagaille et l’anarchie la plus totale dans la vigne. Quoi, que dites-vous Mr le Juge ? On peut aussi la traiter avec amour ?! Ben, manquerez plus que ça tiens ! Vous voyez, sauf votre respect Mr le Juge, mais cette vigne on la connaît bien ! Ça fait un bout de temps qu’on y travaille. Et y’a pas que des enfants à bon dieu la dedans. Surtout depuis que le fils est venu ! Ya aussi des étrangers, des impurs, des incroyants, des homosexuels, des prostitués, des collabos, et… Quoi ? Ils ont besoin d’une double ration d’amour. Et c’est ça qu’est aussi venu dire le fils ? Eh ben ! Heureusement qu’on l’a supprimé celui- là I Comment Mr le Juge ? La vigne a déjà été confiée à d’autres ? Ça je m’en doutais ! Mais ne croyez pas qu’on va se laisser faire. C’est une injustice ! Bien sûr qu’on va faire appel. Et puis, je vais vous dire, dans la vigne on y est et on y reste. Et faudra venir nous dégager manu-militari ! Et juste histoire de rire, vous pouvez nous dire à qui elle a été confiée cette vigne ? * * (Silence) Mais au vrai vigneron. Heureux les pauvres en esprit : le Royaume des cieux est à eux. Heureux les doux : c’est eux qui hériteront de la terre. Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde. Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix : ils seront appelés Fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux. Heureux êtes vous, vous, dans ce consistoire de Vaunage-Vistrenque, à qui la vigne, le champ du monde est confié. Car vous pouvez y être par vos gestes et vos paroles les signes du Royaume. Heureux êtes vous dans ce consistoire de Vaunage-Vistrenque, vous qui acceptez d’être graciés et pardonnés car vos fruits seront ceux de la justice. Heureux êtes vous, vous tous qui répondez à l’appel du Père : « Mon enfant, va donc aujourd’hui travailler à la vigne » car vous serez alors fils ou fille de Dieu, frères et sœurs en Christ. Heureux et bénis serez-vous à chaque fois que vous répondrez présent à l’appel de Dieu pour œuvrer à la Gloire de son Nom. Amen

Textes : Psaume 114 Psaume 80 Ésaïe 5, v. 1 à 7 Philippiens 4, v. 6 à 9 Matthieu 21, v. 33 à 43Pasteur Thierry FayeTélécharger le document au complet

Prédication

Texte : Matthieu 21, v. 33 à 44 & Ésaïe 5, v. 1 à 7Le pasteur Marc Coumont, ne pouvant consacrer un temps suffisant pour la rédaction de la prédication, il nous propose une prédication du pasteur Thierry FAYE de Codognan (30). Cette prédication est une prédication « narrative » donnée pour un culte de consistoire. Elle s’inscritdans le même mouvement que les deux textes bibliques : dans Mathieu 21, Jésus reprend Ésaïe 5 etle développe par une parabole. Ici nous essayons d’intégrer ces textes et de les prolonger aussi parun récit.Le caractère oral de la prédication est ici conservé.Pasteur Thierry FayeJe pourrais vous parler longuement de cette parabole…- Comment elle s’insère dans la lignée des prophéties de l’Ancien Testament- Comment elle retrace l’histoire du Salut, cette aventure d’amour entre Dieu et les hommes si souvent déçue.- Comment Jésus apparaît ici comme celui qui accomplît l’annonce faite par les prophètes- ou encore pourquoi cette parabole est la parabole par excellence du passage de la première vers la nouvelle alliance.Tout cela est contenu dans cette parabole mais d’une part, je pense que vous bon peuple protestant de ce consistoire, né entre deux pages de la Bible et enseigné par des générations de pasteurs vous connaissez tout cela et puis, surtout, j’aimerais ce matin ne pas être trop « didactique » et nous laisser emporter par le style narratif de la parabole.Aussi je vous invite à nous laisser entraîner dans la suite de la parabole, de poursuivre le récit. Parce que ces vignerons homicides méritent quand même bien un jugement pour que leurs crimes à répétitions ne restent pas impunis ! Nous nous retrouvons donc au moment de leur procès.* **Oui, oui Mr le Juge. Moi je m’appelle Pierre et mes compagnons Paul, Jean-Louis, Jacques et tous les autres. Oui, c’est cela Mr le Juge. Nous sommes tous des vignerons. Des métayers parce que la vigne ne nous appartient pas. Mais quelle vilaine histoire Mr le Juge. Ah oui, vraiment !Vous voulez que je reprenne depuis le début ? Tout ce qui s’est passé ? Et bien, en fait le Maître a planté une vigne. Et puis il a tout équipé. Il a monté une cave avec un fouloir, un pressoir, des cuves. Tout ce qui faut ; même les machines à vendanger ! Et puis quand tout a été prêt, et bien il nous a appelé. Et il nous a confié la vigne.Oui, oui, vous comprenez bien. Il est parti en nous laissant la propriété sur les bras. Soit disant qu’il a dit que c’était pour nous laisser libre. Que comme ça il établissait avec nous une relation de confiance où nous pourrions répondre à son appel par nous même et pas par la contrainte. Vous voyez bien Mr le Juge que ce n’est pas de notre faute ! Si au moins il était resté pour nous diriger, nous donner des ordres et…. Comment Mr le Juge ? Ce qu’il voulait ?Ah ça, au moins, ce qu’il voulait c’était clair : Du fruit ! Du fruit, toujours du fruit et encore du fruit ! De la justice, de l’amour, de la solidarité, de la fraternité, du pardon… et encore toute sorte d’autres cépages. Oh, ça au moins, il nous avait tout expliqué. Et puis il est parti….Et ce qu’on a fait après ? Et bien, pardi, on s’est mis au travail ! Et croyez-moi, Mr le Juge, le travail de la vigne, c’est dur ! On s’est cassé les reins ! Entre le labourage, la taille, le débourgeonnage, le sulfatage, les vendanges et tout le reste…. Et le maître ? Non, on ne l’a pas vu.Par contre, lui, il nous a envoyé d’autres serviteurs. Des gens avec qui il parlait. Des prophètes qu’ils s’appelaient. Il y a eu Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et une douzaine d’autres. Qu’est-ce qu’ils nous ont cassé les pieds !Ils parlaient soi-disant au nom du maître et écoutez ce qu’ils nous ont dit Mr le Juge. Je n’invente pas, je cite.Esaïe nous a dit de la part du maître : « J’attendais de beaux raisins, pourquoi la vigne en a-t-elle produit de mauvais ? »Et Jérémie : « Je t’avais plantée, vignoble de choix, tout entier en cépage franc. Comment as-tu dégénéré en vigne inconnue aux fruits infects ? » Et Joël : « Soyez confus laboureurs, criez vignerons parce que la vigne s’est étiolée ».Et j’en passe, Mr le Juge, et des meilleures ! Tous, ils sont venus de la part du maître pour critiquer le fruit de la vigne. Nos fruits n’étaient pas bons, qu’ils disaient ! On avait réussi qu’à récolter de l’injustice au lieu du droit, de l’exclusion à la place du partage, de la vengeance au lieu du pardon, du fanatisme et de l’intolérance plutôt que la liberté de la foi, du profit et de la rentabilité au lieu de la justice sociale,…Enfin, vous voyez ce que je veux dire Mr le Juge. Comme empêcheur de tourner en rond, ces serviteurs là, c’était les champions ! Et, ce qu’on a fait ? Ben…, on s’en est débarrassé. On a frappé les uns, lapidé les autres. Mais, c’est que justice, Mr le Juge, on peut quand même pas se laisser dire tout ça, se laisser mettre le doigt là où ça fait le plus mal sans réagir !Et après ? Oh, ben après il nous a envoyé son propre fils. Il était chargé de nous apporter directement la parole et la volonté de son Père. Mais il faut dire Mr le Juge qu’on l’a pas reconnu du tout, vu que c’était la première fois qu’on le voyait. Et puis, en plus, lui aussi n’était pas content de notre boulot. II s’est mis à faire des tas d’histoires !A vouloir payer autant les ouvriers qui avaient peiné pendant 12h que ceux qui avaient à peine travaillé lh…. Il disait que son Père était large et généreux et acceptait tout le monde. Et ça n’a pas tardé Mr le Juge, on a vu arriver dans la vigne tous les bancals, les tordus, les estropiés, les aveugles, les sourds…..Ah non, Mr le Juge, c’était plus possible !Et puis, faut vous dire qu’on a eu un peu peur. Ben, vous comprenez c’était quand même, à ce qu’il disait, le Fils du patron ! Et comme il n’était pas content on a eu peur qu’il confie la vigne à d’autres. Surtout avec ses drôles de méthodes !Alors on s’est dit que, si c’était le fils du patron, si on arrivait à l’écarter, on serait enfin tranquille ! Vu que le patron on le voyait jamais, en éliminant son fils, à nous l’héritage et la vigne. Il n’oserait plus envoyer personne !Alors ? Ben alors on l’a tué lui aussi. Oh, pas nous ! Pas directement ! On s’est arrangé avec les autorités politique et ils l’ont crucifié. Oui, c’est ça crucifié.Et après ?Oh, ben après on a raconté partout que c’était la faute de son père. Qu’il avait besoin d’un sacrifice pour apaiser sa colère. Que le patron c’était un maître vengeur et tout ça. Ben, vous vous comprenez, il valait mieux mettre le meurtre du fils sur le dos de son Père, en disant que c’était sa volonté, plutôt que de dire que ce fils était complètement fou et que c’était impossible de l’accueillir ! Il faisait trop de lumière….Et puis vous savez ce que c’est, Mr le Juge, la violence on sait parfois où ça commence et jamais où ça s’arrête ! Si on donne des coups de casseroles sur la tête de nos enfants, c’est pas notre faute ! Si, si, demandez à tous les psychologues de la terre, ils vous le diront bien eux, que c’est pas notre faute. Si on est violent, c’est parce que on l’a été avec nous avant. On est fait comme ça. Vous comprenez Mr le Juge, on a des circonstances atténuantes ! ! !Comment ? Ce n’est pas la peine de plaider parce que le verdict est déjà prononcé ? Mais, c’est un procès truqué alors ! Et, qu’elle est la sentence ?Quoi ? ! Gracié ? ! La Grâce et le Pardon de la part du Maître ? Et II nous appelle à devenir ses enfants et à suivre la trace de son Fils ?Ah ben non alors ! Vous voyez bien que c’est impossible de travailler pour ce patron là ! Il ne se venge même pas et il nous ôte tous nos alibis !Et puis je vais vous le dire Mr le Juge, s’il n’est pas un maître vengeur, dur, impatient, comment va-t-on faire peur à la vigne pour qu’elle produise ? Si le patron n’impose pas sa loi toute puissante, une morale d’acier, des valeurs bien pesées, ça va être la pagaille et l’anarchie la plus totale dans la vigne.Quoi, que dites-vous Mr le Juge ? On peut aussi la traiter avec amour ?! Ben, manquerez plus que ça tiens ! Vous voyez, sauf votre respect Mr le Juge, mais cette vigne on la connaît bien ! Ça fait un bout de temps qu’on y travaille. Et y’a pas que des enfants à bon dieu la dedans. Surtout depuis que le fils est venu ! Ya aussi des étrangers, des impurs, des incroyants, des homosexuels, des prostitués, des collabos, et… Quoi ? Ils ont besoin d’une double ration d’amour. Et c’est ça qu’est aussi venu dire le fils ? Eh ben ! Heureusement qu’on l’a supprimé celui- là IComment Mr le Juge ? La vigne a déjà été confiée à d’autres ? Ça je m’en doutais ! Mais ne croyez pas qu’on va se laisser faire. C’est une injustice ! Bien sûr qu’on va faire appel. Et puis, je vais vous dire, dans la vigne on y est et on y reste. Et faudra venir nous dégager manu-militari ! Et juste histoire de rire, vous pouvez nous dire à qui elle a été confiée cette vigne ?* *(Silence)Mais au vrai vigneron.Heureux les pauvres en esprit : le Royaume des cieux est à eux. Heureux les doux : c’est eux qui hériteront de la terre. Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde. Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix : ils seront appelés Fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.Heureux êtes vous, vous, dans ce consistoire de Vaunage-Vistrenque, à qui la vigne, le champ du monde est confié. Car vous pouvez y être par vos gestes et vos paroles les signes du Royaume. Heureux êtes vous dans ce consistoire de Vaunage-Vistrenque, vous qui acceptez d’être graciés et pardonnés car vos fruits seront ceux de la justice.Heureux êtes vous, vous tous qui répondez à l’appel du Père : « Mon enfant, va donc aujourd’hui travailler à la vigne » car vous serez alors fils ou fille de Dieu, frères et sœurs en Christ. Heureux et bénis serez-vous à chaque fois que vous répondrez présent à l’appel de Dieu pour œuvrer à la Gloire de son Nom. Amen

Textes : Psaume 114 Psaume 80 Ésaïe 5, v. 1 à 7 Philippiens 4, v. 6 à 9 Matthieu 21, v. 33 à 43Pasteur Thierry FayeTélécharger le document au complet

Prédication

Texte : Matthieu 21, v. 33 à 44 & Ésaïe 5, v. 1 à 7Le pasteur Marc Coumont, ne pouvant consacrer un temps suffisant pour la rédaction de la prédication, il nous propose une prédication du pasteur Thierry FAYE de Codognan (30). Cette prédication est une prédication « narrative » donnée pour un culte de consistoire. Elle s’inscritdans le même mouvement que les deux textes bibliques : dans Mathieu 21, Jésus reprend Ésaïe 5 etle développe par une parabole. Ici nous essayons d’intégrer ces textes et de les prolonger aussi parun récit.Le caractère oral de la prédication est ici conservé.Pasteur Thierry FayeJe pourrais vous parler longuement de cette parabole…- Comment elle s’insère dans la lignée des prophéties de l’Ancien Testament- Comment elle retrace l’histoire du Salut, cette aventure d’amour entre Dieu et les hommes si souvent déçue.- Comment Jésus apparaît ici comme celui qui accomplît l’annonce faite par les prophètes- ou encore pourquoi cette parabole est la parabole par excellence du passage de la première vers la nouvelle alliance.Tout cela est contenu dans cette parabole mais d’une part, je pense que vous bon peuple protestant de ce consistoire, né entre deux pages de la Bible et enseigné par des générations de pasteurs vous connaissez tout cela et puis, surtout, j’aimerais ce matin ne pas être trop « didactique » et nous laisser emporter par le style narratif de la parabole.Aussi je vous invite à nous laisser entraîner dans la suite de la parabole, de poursuivre le récit. Parce que ces vignerons homicides méritent quand même bien un jugement pour que leurs crimes à répétitions ne restent pas impunis ! Nous nous retrouvons donc au moment de leur procès.* **Oui, oui Mr le Juge. Moi je m’appelle Pierre et mes compagnons Paul, Jean-Louis, Jacques et tous les autres. Oui, c’est cela Mr le Juge. Nous sommes tous des vignerons. Des métayers parce que la vigne ne nous appartient pas. Mais quelle vilaine histoire Mr le Juge. Ah oui, vraiment !Vous voulez que je reprenne depuis le début ? Tout ce qui s’est passé ? Et bien, en fait le Maître a planté une vigne. Et puis il a tout équipé. Il a monté une cave avec un fouloir, un pressoir, des cuves. Tout ce qui faut ; même les machines à vendanger ! Et puis quand tout a été prêt, et bien il nous a appelé. Et il nous a confié la vigne.Oui, oui, vous comprenez bien. Il est parti en nous laissant la propriété sur les bras. Soit disant qu’il a dit que c’était pour nous laisser libre. Que comme ça il établissait avec nous une relation de confiance où nous pourrions répondre à son appel par nous même et pas par la contrainte. Vous voyez bien Mr le Juge que ce n’est pas de notre faute ! Si au moins il était resté pour nous diriger, nous donner des ordres et…. Comment Mr le Juge ? Ce qu’il voulait ?Ah ça, au moins, ce qu’il voulait c’était clair : Du fruit ! Du fruit, toujours du fruit et encore du fruit ! De la justice, de l’amour, de la solidarité, de la fraternité, du pardon… et encore toute sorte d’autres cépages. Oh, ça au moins, il nous avait tout expliqué. Et puis il est parti….Et ce qu’on a fait après ? Et bien, pardi, on s’est mis au travail ! Et croyez-moi, Mr le Juge, le travail de la vigne, c’est dur ! On s’est cassé les reins ! Entre le labourage, la taille, le débourgeonnage, le sulfatage, les vendanges et tout le reste…. Et le maître ? Non, on ne l’a pas vu.Par contre, lui, il nous a envoyé d’autres serviteurs. Des gens avec qui il parlait. Des prophètes qu’ils s’appelaient. Il y a eu Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et une douzaine d’autres. Qu’est-ce qu’ils nous ont cassé les pieds !Ils parlaient soi-disant au nom du maître et écoutez ce qu’ils nous ont dit Mr le Juge. Je n’invente pas, je cite.Esaïe nous a dit de la part du maître : « J’attendais de beaux raisins, pourquoi la vigne en a-t-elle produit de mauvais ? »Et Jérémie : « Je t’avais plantée, vignoble de choix, tout entier en cépage franc. Comment as-tu dégénéré en vigne inconnue aux fruits infects ? » Et Joël : « Soyez confus laboureurs, criez vignerons parce que la vigne s’est étiolée ».Et j’en passe, Mr le Juge, et des meilleures ! Tous, ils sont venus de la part du maître pour critiquer le fruit de la vigne. Nos fruits n’étaient pas bons, qu’ils disaient ! On avait réussi qu’à récolter de l’injustice au lieu du droit, de l’exclusion à la place du partage, de la vengeance au lieu du pardon, du fanatisme et de l’intolérance plutôt que la liberté de la foi, du profit et de la rentabilité au lieu de la justice sociale,…Enfin, vous voyez ce que je veux dire Mr le Juge. Comme empêcheur de tourner en rond, ces serviteurs là, c’était les champions ! Et, ce qu’on a fait ? Ben…, on s’en est débarrassé. On a frappé les uns, lapidé les autres. Mais, c’est que justice, Mr le Juge, on peut quand même pas se laisser dire tout ça, se laisser mettre le doigt là où ça fait le plus mal sans réagir !Et après ? Oh, ben après il nous a envoyé son propre fils. Il était chargé de nous apporter directement la parole et la volonté de son Père. Mais il faut dire Mr le Juge qu’on l’a pas reconnu du tout, vu que c’était la première fois qu’on le voyait. Et puis, en plus, lui aussi n’était pas content de notre boulot. II s’est mis à faire des tas d’histoires !A vouloir payer autant les ouvriers qui avaient peiné pendant 12h que ceux qui avaient à peine travaillé lh…. Il disait que son Père était large et généreux et acceptait tout le monde. Et ça n’a pas tardé Mr le Juge, on a vu arriver dans la vigne tous les bancals, les tordus, les estropiés, les aveugles, les sourds…..Ah non, Mr le Juge, c’était plus possible !Et puis, faut vous dire qu’on a eu un peu peur. Ben, vous comprenez c’était quand même, à ce qu’il disait, le Fils du patron ! Et comme il n’était pas content on a eu peur qu’il confie la vigne à d’autres. Surtout avec ses drôles de méthodes !Alors on s’est dit que, si c’était le fils du patron, si on arrivait à l’écarter, on serait enfin tranquille ! Vu que le patron on le voyait jamais, en éliminant son fils, à nous l’héritage et la vigne. Il n’oserait plus envoyer personne !Alors ? Ben alors on l’a tué lui aussi. Oh, pas nous ! Pas directement ! On s’est arrangé avec les autorités politique et ils l’ont crucifié. Oui, c’est ça crucifié.Et après ?Oh, ben après on a raconté partout que c’était la faute de son père. Qu’il avait besoin d’un sacrifice pour apaiser sa colère. Que le patron c’était un maître vengeur et tout ça. Ben, vous vous comprenez, il valait mieux mettre le meurtre du fils sur le dos de son Père, en disant que c’était sa volonté, plutôt que de dire que ce fils était complètement fou et que c’était impossible de l’accueillir ! Il faisait trop de lumière….Et puis vous savez ce que c’est, Mr le Juge, la violence on sait parfois où ça commence et jamais où ça s’arrête ! Si on donne des coups de casseroles sur la tête de nos enfants, c’est pas notre faute ! Si, si, demandez à tous les psychologues de la terre, ils vous le diront bien eux, que c’est pas notre faute. Si on est violent, c’est parce que on l’a été avec nous avant. On est fait comme ça. Vous comprenez Mr le Juge, on a des circonstances atténuantes ! ! !Comment ? Ce n’est pas la peine de plaider parce que le verdict est déjà prononcé ? Mais, c’est un procès truqué alors ! Et, qu’elle est la sentence ?Quoi ? ! Gracié ? ! La Grâce et le Pardon de la part du Maître ? Et II nous appelle à devenir ses enfants et à suivre la trace de son Fils ?Ah ben non alors ! Vous voyez bien que c’est impossible de travailler pour ce patron là ! Il ne se venge même pas et il nous ôte tous nos alibis !Et puis je vais vous le dire Mr le Juge, s’il n’est pas un maître vengeur, dur, impatient, comment va-t-on faire peur à la vigne pour qu’elle produise ? Si le patron n’impose pas sa loi toute puissante, une morale d’acier, des valeurs bien pesées, ça va être la pagaille et l’anarchie la plus totale dans la vigne.Quoi, que dites-vous Mr le Juge ? On peut aussi la traiter avec amour ?! Ben, manquerez plus que ça tiens ! Vous voyez, sauf votre respect Mr le Juge, mais cette vigne on la connaît bien ! Ça fait un bout de temps qu’on y travaille. Et y’a pas que des enfants à bon dieu la dedans. Surtout depuis que le fils est venu ! Ya aussi des étrangers, des impurs, des incroyants, des homosexuels, des prostitués, des collabos, et… Quoi ? Ils ont besoin d’une double ration d’amour. Et c’est ça qu’est aussi venu dire le fils ? Eh ben ! Heureusement qu’on l’a supprimé celui- là IComment Mr le Juge ? La vigne a déjà été confiée à d’autres ? Ça je m’en doutais ! Mais ne croyez pas qu’on va se laisser faire. C’est une injustice ! Bien sûr qu’on va faire appel. Et puis, je vais vous dire, dans la vigne on y est et on y reste. Et faudra venir nous dégager manu-militari ! Et juste histoire de rire, vous pouvez nous dire à qui elle a été confiée cette vigne ?* *(Silence)Mais au vrai vigneron.Heureux les pauvres en esprit : le Royaume des cieux est à eux. Heureux les doux : c’est eux qui hériteront de la terre. Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde. Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix : ils seront appelés Fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.Heureux êtes vous, vous, dans ce consistoire de Vaunage-Vistrenque, à qui la vigne, le champ du monde est confié. Car vous pouvez y être par vos gestes et vos paroles les signes du Royaume. Heureux êtes vous dans ce consistoire de Vaunage-Vistrenque, vous qui acceptez d’être graciés et pardonnés car vos fruits seront ceux de la justice.Heureux êtes vous, vous tous qui répondez à l’appel du Père : « Mon enfant, va donc aujourd’hui travailler à la vigne » car vous serez alors fils ou fille de Dieu, frères et sœurs en Christ. Heureux et bénis serez-vous à chaque fois que vous répondrez présent à l’appel de Dieu pour œuvrer à la Gloire de son Nom. Amen