Que vous ayez pu participer au webinaire, ou que vous vouliez profiter de l’expérience autant que possible a postériori, voici quelques échos de ce qui y a été vécu.

Voir ou revoir, écouter la table ronde

 

La table ronde peut être écoutée ou ré-écoutée ici :   

ou ici :

https://open.spotify.com/show/2hDDGfy5En6ihXYXfG4wZN

 

Elle peut aussi être visionnée ici : https://www.youtube.com/watch?v=7t-awaN-Moo

 

Ateliers de partage d’expérience

Comme convenu, les échanges qui ont eu lieu dans les 8 ateliers qui ont suivi la table ronde restent confidentiels. Cependant, nous vous en donnons grâce aux notes prises pendant leur déroulement quelques échos.

 

1.      Choisir un texte biblique en vue de la prédication : comment ? pourquoi ?

Plusieurs possibilités pour choisir le texte sur lequel on va prêcher :

  • Choisir un ou plusieurs des textes du jour (penser à prêcher sur le texte de l’Ancien Testament, les réformateurs ont souligné que la bonne nouvelle était présente dans les deux testaments), par exemple dans la liste de Parole pour tous (les mêmes que la Bible en 6 ans).
  • Choisir un thème, puis chercher le texte en cherchant un mot-clé dans une concordance
  • Choisir un texte en s’inspirant d’une prédication déjà faite, ou existante (attention au risque de stérilisation de la pensée avec cette méthode, mais l’exercice d’exprimer ce qu’on en a reçu avec ses propres mots peut aussi être intéressant).

Dans tous les cas, le choix du texte est orienté par notre vécu, les visites ou rencontres, un thème peut s’imposer ou se refuser selon ce qui est

vécu dans ce temps de préparation d’une prédication. On peut délibérément choisir un texte joyeux et éviter un texte lugubre, mais quel que soit le texte il s’agit d’y trouver une bonne nouvelle à annoncer. Qu’on ait recours à ce qui a déjà été dit (par soi ou par d’autres) sur le texte, on traduit le sens reçu avec ses propres mots, sa propre histoire. Cependant le texte a de plus vastes ambitions que ce qu’on peut dire en une seule prédication, et au moment où on s’y confronte, donne des réponses à ce qu’on vit, et nous décale souvent par rapport à ce qu’on pensait y trouver. Ne pas oublier non plus que le texte biblique lui-même est une prédication, il n’est pas la Parole, il le devient quand il est prêché.

La prédication prend place au milieu d’une liturgie, et le tout est un service à la communauté.

Besoins repérés pendant la discussion :

  • Solitude de la personne qui prêche – besoin d’articuler sa préparation avec le/la pasteur.e, mais beaucoup prêchent justement en l’absence de pasteur.e…
  • Liste/formation à l’utilisation de ressources disponibles pour préparer une prédication.

 

2.      Prêcher : parole ou discours ? Quelles formes la prédication peut-elle prendre ?

a.      Atelier 2a

L’atelier a échangé sur les formes que peut revêtir la prédication. Cependant, avant de réfléchir aux différentes formes, les participants ont souhaité discuter de la distinction entre ces deux termes, parole et discours.

En fait, on peut reprendre trois parties dans nos échanges :

Quand je prêche, je dis quoi ?

Quand je prêche, à qui je m’adresse ?

Quelles formes de la prédication ? quelle place a la liturgie ?

 

La prédication elle-même : il s’agit d’annoncer une bonne/belle nouvelle, mais la beauté serait plutôt quelque chose d’extérieur, tandis que le terme de bonté rapproche de la bénédiction. Elle devient Parole quand elle est impérativement rattachée au message biblique ou quand elle trouve sa source dans le livre/passage biblique, quand elle transmet ce que dit la Bible – mais que dit la Bible ? Je comprends parfois ce que l’un ou l’autre auteur essaie de témoigner de sa relation avec Dieu.

Le discours contiendrait l’intuition d’une personne par rapport aux actualités, on tomberait dans le discours quand la prédication ne rejoindrait pas les personnes qui l’écoutent. Le côté historique est important pour se situer dans la Bible, pour situer le texte, mais la prédication n’est pas une leçon d’histoire.

Le groupe a échangé sur les dangers/écueils de la prédication. Prise comme tribune/discours personnel.le, pour porter les convictions d’une personne, elle peut devenir agressive (ou décalée) pour les auditeurs qui ne sont pas nécessairement de son avis. Prise comme une leçon d’histoire, elle peut rater sa cible qui est d’édifier et apporter réconfort et élan…

Le positionnement de la personne qui prêche : elle part de la parole biblique, transmet la bonne nouvelle qu’elle y a reçue, se situe en ouverture dans ce qu’elle dit, convaincue mais pas trop affirmative. Par rapport à l’actualité, comment l’intégrer dans la prédication ? Mais aussi comment s’en extraire ? Veiller à ne pas prendre position sur l’actualité, l’amour nous invitant à reconnaître à chaque personne sa liberté d’être. La Parole peut bousculer, mais pas déstabiliser, faire chuter. La personne qui prêche ne sait pas comment se fait le pont entre ce qu’elle exprime et ce qui est reçu, c’est la place de l’Esprit saint.

Les attentes des personnes qui l’écoutent : certaines personnes ne veulent pas trop de mise en avant des problèmes contemporains, ou ne veulent pas une tendance évangélique. Elles sont en situation de deuil, de joie, d’espérance… leurs attentes sont multiples, comment y répondre ? Elles vivent dans le monde toute la semaine, et viennent le dimanche au culte pour chercher un souffle de vie, une parole d’espoir. La prédication peut être un exercice périlleux, car les attentes sont aussi diverses que les auditeurs : certains espèrent un ancrage contemporain de la parole, d’autres une diversion des problèmes humains quotidiennement répétés. Comment répondre à la soif d’espérance et de souffle nouveau ? Comment surprendre les auditeurs en les nourrissant ?

Les formes de la prédication : On peut entrer dans un échange avec l’assemblée, prêcher à plusieurs. On peut répartir plusieurs moments de prédication dans la liturgie – mais ne pas prêcher dans chaque texte de la liturgie : tout le culte n’est pas prédication.

Le prédicateur cherche la parole de Dieu dans les écrits, puis la partage avec ses frères et sœurs, non comme une vérité absolue et universelle, mais comme un cadeau qu’il offre, comme une lecture possible et vivifiante. Si la Parole bouscule parfois, celle d’un prédicateur ne peut faire chuter. Il n’y a pas d’équivalence entre les deux paroles.

Besoins repérés :

  • Outils (liturgies, textes)

 

b.      Atelier 2b

Les cultes classiques :

Introduire avec des mots simples les moments liturgiques.

La prédication est un discours intéressant tout en gardant le souci de dire la bonne nouvelle.

Nos temples sont de plus en plus équipés de vidéo-projection. Comment utiliser l’image pour illustrer la prédication, sans en abuser ?

Un participant raconte son expérience d’un groupe œcuménique consistorial de prêtres, pasteurs, prédicateurs préparant une fois par mois la prédication d’un dimanche suivant.

Un culte « classique » peut être innovant par le choix des textes, des cantiques, des intervenants.

Les cultes autrement

On ne peut pas tout changer d’un coup, il faut alterner les nouvelles formes de cultes (café-croissant, partage biblique, culte musical)

Solliciter les sens (objet, musique, œuvre d’art…) pour des images ou des sensations qui restent.

On a testé les cultes à plusieurs voix. Plus lourd à préparer, mais très enrichissant.

On a plus facilement un retour quand c’est un culte autrement (on n’aime ou on n’aime pas, et on le dit) ou par l’intermédiaire d’un groupe local de prédicateurs.

Aller voir ailleurs des cultes autrement, catholiques, baptistes, églises libres, évangéliques, etc. Aller chercher des idées ailleurs, il se passe des choses là-bas !

Expérience d’un culte participatif, commençant par un puzzle par petits groupes, révélant une image en lien avec le texte biblique, qu’il faudra ensuite commenter. Commencer le culte par un partage sur le texte du jour.

Les candidats à la prédication

Discerner de nouveaux prédicateurs ou liturges est le rôle du CP. Il s’agit de les convaincre au-delà des problèmes de temps, de légitimité, de donner envie aux prédicateurs. Les temps de vacances pastorales sont des moments privilégiés pour le recrutement. Comment amener de nouvelles personnes à participer (lecteurs, chanteurs, musiciens), celles-ci entraînant d’autres personnes à venir au culte ?

Besoins repérés/idées données pendant la discussion :

  • Envoyer le lien de la table ronde aux participants (voir plus haut!)
  • Des formations existent au niveau local, consistoriale, régional – faire circuler les informations à ce sujet.
  • Proposition du partage d’une bibliothèque idéale
  • Formation par un acteur pour travailler la voix, les postures, la diction, les intonations, etc.: le prédicateur doit parvenir à embarquer les fidèles.
  • Un lexique pour passer du jargon théologique à un vocabulaire compréhensible par les gens d’aujourd’hui
  • Réaliser pour la prédication un site de partage d’expériences de cultes autrement comme caté.org, avec un forum

 

3.      Je me sens appelé/on m’appelle à prêcher : qu’est-ce que j’en fais ?

Les personnes participant à l’atelier ont soit été sollicitées par leur communauté pour prêcher, soit sentent qu’elles pourraient prêcher, sans avoir encore été contactées à ce sujet.

Suite à la table ronde, l’échange s’engage sur la question du sentiment de « pas assez » : pas assez légitime, pas assez bien, pas assez instruit.e, pas assez théologien.ne, bibliste, pas assez de temps… mais aussi le pendant de ce sentiment : peut-on être, par son expérience professionnelle et/ou son éducation, être « trop », trop habitué.e à un certain mode de discours ou de position d’enseignement, et par conséquence être dans l’incertitude quant à sa propre capacité de changer de mode pour passer à celui de la prédication ? Le « pas assez » comme le « trop » peuvent nous empêcher de tenter l’aventure de la prédication, d’où que nous vienne l’appel à le faire, d’une source extérieure, ou d’une envie de partager avec d’autres ce qu’on découvre pour soi-même dans sa vie de foi/dans le texte biblique.

Se pose aussi la question de la responsabilité prise à porter une parole devant la communauté : si cette parole touche les personnes qui la reçoivent, celles-ci peuvent vouloir en parler, exprimer leurs propres préoccupations, saurons-nous répondre à leurs interrogations, les accompagner ? Faire confiance à Dieu qui écoute et accompagne même quand nous ne nous en pensons pas capables, mais aussi repérer des relais dans la communauté locale et autour pour orienter les personnes qui en auraient besoin.

Les critères pour devenir prédicateur.ice donnés pendant la table ronde sont repris :

-Appel du Conseil Presbytéral (appel externe)

-Avoir envie (appel interne)

-Se former

Que faire si le CP n’appelle pas (ou pas encore) ? il y a la possibilité d’aller vers le CP pour lui dire qu’on se sent appelé.e (qu’on a envie) à ce ministère, et laisser le discernement nécessaire entre ses mains.

 

Besoins repérés :

  • Nécessité de lieux d’échange entre prédicateur.ice.s, avec si possible un.e pasteur.e pour accompagner les essais, donner un retour sur ces premiers jets. Il s’agit de partager avec d’autres les difficultés et les richesses de ce ministère, d’avoir la possibilité d’être en situation d’apprentissage avec des exercices pratiques, être accompagné.e dans un climat de bienveillance.
  • Savoir où orienter les personnes qui se manifesteraient à la fin d’un culte pour une demande d’écoute, d’accompagnement… ou toute autre demande d’ordre pastoral ou sur la vie de la communauté locale. Proposer à chaque communauté locale qui a recours à un.e prédicateur.ice extérieur.e de veiller à lui donner ces informations avant sa venue?
  • Éventuellement une formation théorique, plutôt alors d’ordre biblique, voire rédactionnelle.

 

4.     Articuler la prédication et le reste du culte, comment et pourquoi ?

Tout le culte annonce la Bonne Nouvelle.

Comment s’articulent la prédication et le reste du culte ? S’il n’y a qu’un seul thème pour tous les cultes, dans les lectures, la prédication, les chants et les prières, on risque beaucoup de répétitions, d’abandonner en cours de route certaines personnes qui peuvent de pas réussir à entrer dans le culte car le thème ne leur correspond pas ce jour-là.

Comment retrouver le sens de la liturgie ? que veulent dire « louange », « repentance », « intercession »… ?

Qui contrôle/porte la responsabilité de la liturgie ? Le responsable du culte de ce dimanche, le CP, un groupe liturgique ?

Dans une paroisse, les KT suivent pendant une année le thème « le Culte », ce qui donne l’occasion une fois par moi de célébrer un aspect du culte pendant le temps du culte, puis d’y réfléchir de plus près l’après-midi.

La liturgie est le temps où toute l’assemblée peut participer, par les chants, les « Amen », les prières spontanées, les textes imprimés ou trouvés dans le recueil de chants « Alléluia ». On peut aussi inviter les personnes présentes à écrire leurs prières sur des post-it et les afficher sur un tableau – on peut même avec l’accord de tous les prendre en photo pour les partager sur le site ou la page Facebook de la paroisse.

Il est possible d’organiser un temps de partage autour des lectures bibliques du dimanche suivant le mardi soir avant le culte (ce qui peut aider le prédicateur dans sa préparation) ou/et deux ou trois jours après le culte (ce qui permet d’avoir des retours sur le culte).

Les cultes à deux, trois personnes donnent l’occasion d’inclure les personnes « pour la première fois » dans l’animation d’un culte.

Est évoquée l’interactivité dans le culte, en notant que le mot « liturgie » est un terme communautaire, un travail de l’ensemble des personnes. Une ouverture sur différents styles de prières, et le choix de cantiques peuvent élargir notre sens du culte.

 

5.      Prédication et communauté : comment se nourrissent-elles l’une de l’autre ?

Les personnes participant à l’atelier représentent différentes formes de prédication et de communauté : maison de retraite, radio, temple, cultes téléphoniques, cultes préparés avec les jeunes de la paroisse, culte de maison… tous ces modes de célébration dessinent différentes communautés et différents liens entre communauté et prédication, dans un va et vient entre les deux.

Comment la divinité du Christ nourrit son humanité, et comment son humanité nourrit sa divinité ! Entre la Parole de Dieu et la réalité du monde ! et la prédication est le lieu de ce lien !

Comment la communauté nourrit-elle la prédication ?

Chaque personne est une composante de la communauté, et il s’agit de s’adresser à elle d’une manière qui lui corresponde, lui parle, avec des références qui sont les siennes (pas de Tik-Tok pour les anciens, ni de Gilbert Bécaud pour les jeunes !). La bonne nouvelle est donnée par la Parole, mais la communauté définit la manière dont on va l’exprimer pour qu’elle « prenne chair » pour les personnes qui l’entendent, pour qu’elle soit reliée à ce qu’elles vivent, à l’actualité, leurs questionnements.

On peut utiliser des images, des interactions avec les enfants et/ou les adultes présents, des animations bibliques (textes à trous par exemple), des phrases de synthèses pour que les auditeurs puissent repartir avec un résumé du message…

Prêcher c’est toujours un risque, de se livrer, et de recevoir peut-être en retour des critiques, mais nous pouvons compter sur la bienveillance de nos communautés pour nos premières fois.

Incarner la Parole c’est permettre à la communauté d’incarner la Parole ! Et pour cela il faut rejoindre la communauté là où elle est !

Le lien entre ce qu’on dit et ce qu’on vit est souligné, notre parole est mieux entendue si les personnes qui l’entendent nous voient aussi vivre en accord avec ce que nous disons. Il s’agit de croire ce qu’on dit.

Comment la prédication nourrit-elle la communauté ?

On est d’abord au service de la parole qu’il ne faut pas prendre comme prétexte. La parole nourrit la foi, l’espérance d’une communauté.

La prédication s’adapte à la communauté, et la prédication amène à faire communauté aussi !

La prédication permet de donner des élans à une communauté (exemple de prêcher sur Dieu créateur et le lien à la création pour donner un élan au projet « Eglise verte »). Elle met les personnes en mouvement dans leur propre vie et communautairement.

La prédication est un partage avec du vivant, nous ne sommes pas face à des statues, mais face à des personnes qui ont des questions, des sentiments, des réalités de vie ! Et la Parole est là pour nourrir nos vies, pas juste pour nourrir notre intellect !

Préparer une prédication est un exercice difficile, pour ne pas rester au niveau intellectuel mais exprimer les choses dans un langage adapté aux personnes auxquelles on s’adresse, pour que la bonne nouvelle qu’on a choisi d’annoncer fasse écho – comme un écho produit dans une grotte aux aspérités qui lui sont singulières, et celui qui reçoit l’écho entend les aspérités.

On peut aussi utiliser la liturgie, par son intermédiaire on peut toucher des personnes qui ne sont pas touchées par la prédication, et elle peut aussi préparer la réception de la bonne nouvelle annoncée par la prédication.

Notre responsabilité, c’est de donner envie aux gens de prolonger le thème, de chercher par eux-mêmes dans la parole de Dieu. La prédication met les personnes en mouvement, afin qui la communauté sorte de là avec un message à digérer, un élan à prolonger, des questions qui font retourner à la parole.

La prédication est au niveau communautaire ce que nous faisons chaque jour en lisant notre Bible : le lien entre la parole divine et l’humain.

 

6.      Absence imprévue de la personne prévue/événement important de dernière minute : comment réagir et trouver des outils dans l’urgence ?

Que pouvons-nous mettre derrière le terme urgence ?

  • Ce qui ne souffre aucun retard – on est dans le domaine de la chose
  • La nécessité d’agir très vite – on est dans le domaine de l’action

Aujourd’hui dans notre monde, nous constatons que tout est « urgent ». Nous sommes tout le temps en train de courir derrière le temps. Alors dans ce manque de temps chronique, comment gérer l’imprévu ? Comment gérer ce pour quoi a priori il n’y a plus de temps libre ?

Quelques repères pour répondre à l’imprévu :

  • Prendre soin de la formation continue. Plus on est formé dans un domaine et plus les adaptations sont simples
  • Suivre l’actualité
  • Prêcher ce qu’on croit, être authentique. Il est donc important de se forger sa propre philosophie, sa propre théologie
  • Rester fidèle à soi-même et ne pas essayer de dire ce qu’on penserait qu’il faut dire dans telle ou telle occasion

Ce qu’on peut identifier comme types d’imprévu :

  • Les imprévus de la vie qui peuvent appeler une prise de parole préparée dans l’urgence:
    • Joie, bonheur, louange…
    • Mort, enterrement, attentat, événement traumatique
  • Les interpellations qui demandent de l’improvisation

Ce qu’il est possible de mettre en place facilement pour aider les prédicateur.ice.s en cas d’imprévu :

  • Dans les lieux de culte laisser à disposition de manière pérenne des liturgies, des cantiques, mais aussi des livres de prières et un stock de prédications
  • Demander la participation de l’assemblée en rappelant que tout le monde est dans le même bain/la même situation. Le culte n’est pas une conférence, le partage biblique est toujours possible
  • Le service minimum est de lire ensemble le texte biblique. Pour le reste on peut se faire confiance les uns et les autres

Dans les questions des participant.e.s :

Comment préparer un culte au dernier moment pour une communauté non connue ? (car il arrive parfois que le culte préparé ne convienne pas)

Pour éviter ce type de situation, qu’on ne peut jamais complètement éviter, il peut être utile de se concentrer dans la préparation sur l’essentiel de ce qu’on veut dire, ne pas chercher à tout dire. Et si jamais il faut changer les choses au dernier moment, il est important de se faire confiance en se rappelant que l’Eglise vous fait confiance et adapter son message en allant directement au cœur de ce qui nous touche, au cœur de ce qu’on a à dire.

Comment choisir un texte biblique en fonction d’un événement ?

Là encore, c’est une question de formation et de confiance. Il n’y a pas tant de situations différentes en fait. Un attentat, la mort d’un enfant, un suicide, sont tous de l’ordre de l’événement traumatique.

On peut aussi appeler un.e pasteur.e pour avoir des idées.

Peut-on toujours prêcher l’amour et le pardon ?

Une question complémentaire qu’on peut se poser dans ce type de situation : est-ce qu’on est obligé de parler ? est-ce qu’on est toujours obligé de dire quelque chose ?

Parfois se taire, c’est signifiant. On peut aussi décaler le lieu de la parole et ne pas prêcher mais confier la situation dans la prière par exemple.

D’une manière générale :

  • Se faire confiance
  • Ne pas se mettre la barre trop haut
  • Se rassurer en se disant que les urgences, les imprévus, les pasteur.e.s aussi y font face en improvisant parfois. Devant une urgence, on est tous dans la même barque
  • Se rappeler que dans ce qui se vit dans une assemblée tout ne repose pas sur le/la prédicateur.ice. «Là où deux ou trois sont réunis en mon nom… »

 

Besoins repérés (identifiés par les prédicateur.ice.s) :

  • Sortir de l’isolement/avoir un accompagnement régulier et bienveillant, par exemple pour faire relire une prédication, pour répondre à un questionnement
  • Possibilité d’avoir l’adresse mail d’un.e pasteur.e qui pourrait être accompagnant.e
  • Possibilité de partager les prédications écrites avec d’autres prédicateur.ice.s pour avoir des retours
  • Sur NBP (Notes bibliques et prédications): avoir des prédications pour des situations autres que les cultes dominicaux (enterrements par exemple)
  • Avoir à disposition des prédications filmées (soit en stock, soit en live et on peut les projeter dans le temple)
  • Ecrire un kit «de survie » pour une paroisse sans pasteur.e

 

7.      Atelier pratique : partage de l’écoute d’un texte biblique : quelle bonne nouvelle est-ce que j’y entends et pourrais transmettre par la prédication ?

Bonhoeffer dans « La Parole de la prédication » explique que « le travail de la prédication prend naissance par la prière, car une prédication n’est ni une conférence, ni ma parole de prédicateur, mais la Parole de Dieu. Je demande que le Saint Esprit me parle. La prière me conduit à la méditation (appropriation du texte), comme Marie méditant dans son cœur (Luc 2/9). »

Quand la méditation est adéquate, les paroles méditées nous accompagnent sans l’aide d’un effort de pensée logiquement mené. Mes phrases deviennent Parole de Dieu dans le cœur de celui qui la reçoit par l’action du Saint Esprit. (Ce n’est pas moi qui suis porteur de la Parole de Dieu)

Le texte pour cet atelier se trouve dans Hébreux 4/12-14

1-Qu’est ce qui n’est pas Bonne Nouvelle pour moi dans ce texte ?

Le glaive qui déchire, qui divise, qui voit tout.

La Parole qui juge.

Rendre compte, c’est une forme de jugement

Parole qui va profondément dans les articulations et la moelle.

2-Comment transmettre la Parole pour empêcher ces résistances ?

La lecture appartient à ma vie et aux personnes de ma communauté, on se pose ces questions :

  • Où suis-je dans ce texte?
  • Qu’est ce qui est dit de mon église?

La Parole est vivante, comme un glaive, c’est une conversion.

Elle divise l’âme et l’esprit : une personne malade qui doit tout lâcher pense cela

Une autre personne qui a des certitudes chevillées au corps souvent en porte à faux avec la Parole. En Guyane il y a des sectes et souvent une double appartenance église/secte. La Parole pourrait trancher et aider à choisir.

Ce texte nous bouscule, ne nous rend pas tranquille, nous remet en question.

Vivante est la Parole de Dieu, témoignage : j’ai eu la Covid, en réa, branchée partout, à aucun moment je n’ai douté de la Parole Vivante, j’étais à nu physiquement et dans mon âme. A ce moment-là, je me suis laissée aller et offerte au regard de Dieu.

3-Quelle Bonne Nouvelle est-ce que je vois apparaître ?

Dieu est vivant dans les épreuves traumatisantes que tu traverseras, il te rendra justice car il a le regard sur toi.

Dieu est vivant, la vie n’est pas un consensus. C’est un acte de foi qui permet d’accueillir sa Parole. En ouvrant la Bible, on est toujours déstabilisé.

Nous sommes aimés et nous pouvons rester debout

Dieu est présent à nos côtés même si on l’oublie, il nous connait jusqu’à la moelle.

C’est sous un regard d’amour que l’on est à nu.

La Parole de Dieu est vivante, c’est troublant, comment une Parole peut être vivante ? Pour comprendre il faut voir comment d’autres textes bibliques parlent de la Parole.

Dieu nous connait si bien que je peux lui faire confiance quand je suis incapable d’avancer, il est là.

Conclusions :

Laisser la place à ce qui est écrit, même si on choisit un texte thématique.

La Parole a été transmise à Jésus par le Père, et Jésus n’hésite pas à trancher, à s’opposer aux habitudes.

Toujours penser où est Jésus dans nos prédications, on annonce quelque chose qui s’est passé à Pâques.

Le texte nous invite à sortir de nos servitudes.

Joie d’apporter un message à la communauté, je m’astreins à suivre le lectionnaire, car certains paroissiens ont déjà médité ces textes du jour, on peut avoir des échanges riches. Je prêche souvent sur l’AT, car beaucoup pensent que c’est dépassé.

Penser au lien avec la communauté, préparer le texte avec d’autres pour nourrir la prédication.

Les échanges ont été riches, avec des témoignages, une personne un peu découragée a retrouvé l’enthousiasme et a dit maintenant je retrouve la force de retourner prêcher auprès de ma communauté.