Notes bibliques

On voit facilement que le thème de la royauté fait la cohésion entre les trois textes proposés. Dans une ligne ascendante, il est d’abord question de David qui devient roi d’Israël, ensuite d’un fils de David, Jésus, qui, sur la croix, reçoit le titre sarcastique de « roi des Juifs » et, enfin, du fils de Dieu et de son Royaume qui touche la création tout entière, sur la terre et dans les cieux.

Le choix de ce thème a une cause précise : les lectures bibliques dominicales proposées par la Fédération protestante de France correspondent dans la plupart des cas aux lectures de l’Église catholique, et ce dernier dimanche du Temps ordinaire porte chez les catholiques le nom de la Fête du Christ Roi (de l’univers). Cette solennité est de date relativement récente. Créée par le pape Pie XI en 1925, elle fut d’abord célébrée le dernier dimanche avant la Toussaint (la royauté du Christ s’étend aussi sur ceux qui se sont endormis en son nom), mais après le concile Vatican II, elle fut transférée au dernier dimanche de l’année liturgique (le Christ est alpha et oméga, le premier et le dernier).

Si j’ai choisi l’hymne christique de l’épître aux Colossiens comme texte de prédication, c’est : parce que les trois versets de 2 Samuel 5 constituent un support fragile pour une prédication qui souhaite dépasser les explications historico-bibliques, qu’il semble un peu curieux de prêcher sur la crucifixion en ce moment de l’année. Bien sûr, ce n’est pas impossible, et il est intéressant de noter que certaines Églises protestantes ont gardé, pour le premier dimanche de l’Avent, le texte du dimanche des Rameaux sur l’entrée de Jésus à Jérusalem (comme c’était le cas dans la messe préconciliaire).

La tâche du prédicateur n’est pas de rendre l’Évangile intéressant. L’Évangile, compris comme la Parole chrétienne fondamentale, est intéressant en lui-même – on pourrait aller jusqu’à dire que, substantiellement, rien n’est plus intéressant que lui ! Cette affirmation abrupte ne dispense cependant pas le prédicateur de faire tout son possible pour intéresser ses auditeurs, et surtout cet auditeur anonyme qui n’appartient pas au sérail et qui, justement le 2016 novembre 2016, viendra au culte…

 

En rédigeant son texte, le prédicateur doit constamment se dire que rien dans l’Évangile n’est évident. Une prédication qui, s’adressant aux déjà convaincus, expose son sujet comme si celui-ci était parfaitement logique, devient facilement ennuyeuse – et peu crédible. Le risque d’un discours idéologique n’est pas limité à la sphère politique. Il est autant présent dans le domaine religieux, dès que le sens des mots est déjà convenu et que le langage circule dans un circuit fermé où la répétition a pris la place de l’interprétation.

Ce risque est particulièrement important quand le texte est tiré d’une des épîtres du Nouveau Testament.

À  vrai dire, la terminologie de cette hymne christique adressée aux chrétiens de Colosses demeure assez hermétique pour ceux qui n’ont pas une connaissance un peu poussée de l’univers biblique. Alors, comment intéresser le vulgum pecus ? Il n’y a évidemment pas de recettes toutes faites, mais pour commencer, il est toujours recommandé de se placer sur le terrain commun de l’histoire. En l’espèce, présenter cette hymne comme un document historique qui montre une des manières dont la première génération de chrétiens a perçu la dimension universelle de Jésus. Voilà déjà une problématique qui, tout en étant intrinsèque à la foi chrétienne, reprend une actualité renouvelée grâce aux rencontres inter religieuses. Si le christianisme présente le Christ comme celui qui nous a délivrés des différentes figures des ténèbres, comment le situer par rapport à d’autres démarches religieuses qui prétendent également ouvrir un chemin vers Dieu ? Il va de soi qu’un champ d’interrogation si complexe ne peut être abordé en profondeur en l’espace d’une prédication, mais celle-ci peut au moins avoir le mérite de l’évoquer.

Si l’idée n’est pas d’entrer en discussion avec les autres religions, rien n’empêche de réfléchir sur le sens chrétien de la dimension universelle du Christ ressuscité. Relevons à ce propos la forme de ce texte utilisant un langage qui suggère plus qu’il enseigne et qui invite l’auditeur ou le lecteur à réfléchir par lui-même. Il ne s’agit pas d’un langage dogmatique, mais d’un langage à résonance poétique qui essaye d’exprimer ce que le langage ordinaire ou purement rationnel ne parvient pas à formuler.

Du point de vue formel, les versets 9 à 12 forment, dans le texte grec, une seule phrase exprimant le contenu de la prière de Paul et Timothée pour les Colossiens (le « nous » n’est pas un pluriel de majesté ; dès 1, 23, il est remplacé par « je »). Si on considère le verset 13, où le sujet est Dieu, comme une transition, l’hymne proprement dite comprendra alors les versets 14 à 20. Elle est construite autour d’un double thème : le Christ et la création (v. 14 [15]-17), le Christ et la délivrance/réconciliation (v. 18-20). Ou : la place du Christ en amont de l’histoire, la place du Christ dans l’histoire.

 

Les résultats du travail exégétique n’ont pas besoin d’être trop étalés pendant la prédication. Ils fournissent un arrière-plan solide qui permet au prédicateur de parler en connaissance de cause. En considérant la richesse et la complexité de cette hymne, on ne peut cependant pas tout faire. Il faut choisir quelques thèmes clefs. En voici quelques exemples.

  1. 13 : « Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres… ». Le sujet est « le Père » (v. 12) et le verbe est le même que celui de la dernière demande du Notre Père, traduit par « délivrer». Ce verbe a d’ailleurs une tonalité forte qui s’exprime mieux par « arracher » que par « délivrer ». Il figure en plusieurs endroits dans la correspondance paulinienne et le sujet est toujours Dieu (sauf dans 1 Th 1, 10 où le sujet est Jésus). La forme grammaticale (l’aoriste) indique ce que Dieu a accompli : par le Christ, la victoire sur les ténèbres a eu lieu, invisiblement le monde a changé. Le pouvoir du péché est neutralisé, une fois pour toutes. Nous sommes affranchis du joug du péché, même si, extérieurement, tout semble continuer comme avant. Maintenant, c’est à nous de vérifier cet affranchissement, de mener une vie marquée par cette victoire, au lieu de nous laisser asservir de nouveau par des forces stériles qui ne nous mèneront nulle part.
  2. 15 : « Il est l’image (en grec : l’icône) du Dieu invisible » (même expression que dans 2 Co 4, 4). Dans l’Église orthodoxe, l’icône est comme une fenêtre qui ouvre sur l’éternité. De même, le Christ est celui qui dirige notre regard vers Dieu (le présent renvoie au Ressuscité). « Personne n’a jamais vu Dieu », dit le prologue de saint Jean, « le Fils unique qui est dans le sein du Père l’a dévoilé (littéralement : est devenu son exégète) ». Dans la théologie protestante du XXe siècle, c’est avant tout Karl Barth qui a affirmé avec beaucoup de force que seul le Christ nous permet de nous prononcer sur Dieu. Cette approche exclusive est aujourd’hui difficile à maintenir, en particulier face au judaïsme et à l’islam, car sans renier la priorité du Christ par rapport à tout autre voie, on ne peut sérieusement affirmer que Dieu soit absent dans la foi des juifs et des musulmans. Derrière les ombres de nos différentes images de Dieu se cache le Dieu vivant des patriarches et des prophètes, le Dieu que Jésus appelait son Père et notre Père. Aussi n’est-ce pas Dieu en tant que Dieu qui différencie les chrétiens des juifs et des musulmans, mais la place attribuée au Christ comme celui en qui le Dieu caché s’est révélé. Si l’ensemble des deux Testaments reste propre aux chrétiens, si la Torah, avec les Prophètes et les autres Écrits, reste propre aux juifs et si le Coran reste propre aux musulmans, le christianisme ose revendiquer le Christ comme la personne en qui tous les peuples pourront se reconnaître, sans forcément renier leur propre identité religieuse.

Notons aussi que le Nouveau Testament ne cite jamais directement les paroles de la Genèse sur l’homme créé à l’image de Dieu. A la rigueur, Paul peut dire que l’homme (par rapport à la femme) « est l’image et la gloire de Dieu » (1 Co 11, 7) et dans Colossiens 3, 10, il est question de l’homme nouveau, c’est-à-dire du baptisé, qui, « pour accéder à la connaissance, ne cesse d’être renouvelé à l’image de celui qui l’a créé ». En ce qui concerne le judaïsme, voir le beau passage dans Siracide 17, 3-10, et aussi dans livre de la Sagesse 2, 23. Dans la Bible, l’expression « l’homme créé à l’image de Dieu » est réservée à la Genèse et se trouve pour la dernière fois en Gn 9, 6.

  1. 16 : « En lui tout a été créé, dans les cieux et sur la terre » (c’est-à-dire partout, cf. le v. 20). Cette phrase rappelle d’abord Jean 1, 3 : « Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui », et ensuite Mt 28, 18 : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre ». L’universalité du Christ ne peut être exprimée de façon plus puissante. Elle commence par la préexistence du Christ au moment de la création et s’étend jusqu’à la réconciliation et la souveraineté finales. Si Dieu demeure le sujet agissant, tout se passe par l’intermédiaire du Christ, ou comme il est dit à la messe : « par lui, avec lui et en lui ». Face à une telle dimension cosmique, il est facile de perdre pied, et la question se pose nécessairement : comment traduire ces représentations en un langage compréhensible ?

La réponse ne peut pas faire l’économie des représentations similaires du judaïsme sur la Sagesse qui préexiste à toute créature et qui prend une part active à la création. Il existe sans aucun doute un lien historique entre ces représentations et celles concernant le Christ en tant que Verbe de Dieu. A l’aide de citations, la prédication ci-jointe s’efforce d’éclairer cette parenté.

En ce qui concerne les êtres invisibles, il s’agit d’êtres célestes qui, suivant des spéculations aussi bien rabbiniques qu’hellénistiques, meublent les cieux : sur les quatre catégories mentionnées, on retrouve les deux dernières un peu plus loin, dans Colossiens 2, 10 et 15, et les trois dernières dans Éphésiens 1, 21 (ce serait tout un travail de comparer notre texte au premier chapitre de la lettre aux Éphésiens !), mais il semble inutile de s’attarder sur les différences subtiles entre elles (pour d’autres explications, voir la note de la TOB). Ces quelques lignes sont d’ailleurs presque comme une parenthèse entre le début et la fin du v. 16.

Au sujet de l’incise sur le Christ comme tête de l’Église (qui rompt le rythme), voir Col 1, 24 et le parallèle Eph 1, 22-23 ainsi que la note de la TOB. Pour la notion difficile de plérôme, plénitude, au v. 19, reprise Col 2, 9, la TOB donne d’amples informations.

La fin de l’hymne s’attache explicitement à la croix et à la résurrection. Le Christ est le véritable commencement (en grec : archè, mot qui vient d’être utilisé pour désigner une des catégories des êtres célestes), il est le premier parmi les ressuscités (le judaïsme n’attendait la résurrection des morts qu’à la fin des temps) et par sa mort, il a aboli l’hostilité partout dans la création et notamment, si l’on se réfère au parallèle Eph 2, 16, entre les chrétiens d’origine juive et ceux d’origine gréco-romaine.

Ce texte est exigeant. Un bon début de préparation serait de lire lentement et à haute voix toute la lettre. Puis, on pourrait envisager d’apprendre l’hymne par cœur, afin de se laisser imprégner par les paroles. Ensuite viendra le travail proprement exégétique auquel succédera la rédaction de la prédication. Prenez du temps pour trouver une bonne introduction – et le reste suivra !

 

Prédication

Les catholiques célèbrent aujourd’hui la fête du Christ Roi. Pour un non chrétien, une telle fête doit paraître assez prétentieuse, car elle suppose que le Christ règne non seulement sur ceux qui se réclament de son nom, mais sur l’humanité entière, et même sur l’univers dans son ensemble. Une telle affirmation n’est possible qu’à partir de la foi en Christ ressuscité : s’il est vrai que la mort n’a pas gardé Jésus de Nazareth, si Pâques signifie le passage de la mort à la vie, rien n’est plus pareil. Même si apparemment tout se passe comme avant, notre existence en est transformée en profondeur. C’est ce bouleversement que nous voudrions partager avec le monde entier.

Dès l’intensification de la mission chrétienne au XIXe siècle, indissociable de la colonisation, ce partage visait à prêcher l’Évangile partout dans le monde et ainsi à hâter la venue du Christ. Ce zèle missionnaire a sans doute porté beaucoup de fruits, aussi sur le plan purement humanitaire avec la création d’hôpitaux, de dispensaires, d’écoles et autre, mais il n’était pas toujours exempt d’un impérialisme religieux plus ou moins larvé. Un des résultats les plus important de ces activités missionnaires fut la création d’Églises autochtones qui, à partir du milieu du 20e siècle, commençaient à prendre leur indépendance.

 

Le but de cette prédication n’est pas de parler de la mission de l’Église. Cet exemple a été choisi pour nous sensibiliser au thème difficile : la royauté universelle du Christ, telle qu’elle est décrite dans le texte du jour. Il s’agit d’une hymne rédigée dans les premières décennies après la mort de Jésus et reprise par Paul dans sa lettre à la petite communauté chrétienne de Colosses en Asie Mineure. Comme le montre la suite de la lettre, cette communauté a été confrontée à des spéculations religieuses exotiques qui n’avaient rien à voir avec la foi chrétienne, et Paul essaye de conseiller et d’encourager les destinataires de la lettre en disant qu’il n’y a rien au-dessus du Christ. Aussi ne faut-il pas se laisser perturber ou impressionner par des gens éloquents appartenant à ce que nous appellerions aujourd’hui la religion du Nouvel Âge ou de « New Age ».

Pour démontrer la place primordiale du Christ, Paul cite cette hymne qui commence par dire que Dieu a  tout créé par le Christ et pour le Christ. Nous ne sommes donc pas devant celui qu’on appelle le Jésus historique, mais devant le Fils de Dieu qui était présent à la création, qui a été envoyé au monde et qui finira par tout réconcilier en lui.

Avant de juger une telle idée obsolète et sans aucun intérêt, il vaut la peine de réfléchir sur l’arrière-plan historique et de se rappeler que nous trouvons des idées semblables ailleurs dans la littérature biblique. Écoutons à ce propos le livre des Proverbes chap. 8 qui donne la parole à la Sagesse comme à une personne :

« Le Seigneur m’a engendrée, prémices de son activité,

Prélude à ses œuvres anciennes.

J’ai été sacrée depuis toujours,

Dès les origines, dès les premiers temps de la terre.

Quand les abîmes n’étaient pas, j’ai été enfantée,

Quand n’étaient pas les sources profondes des eaux.

Avant que n’aient surgi les montagnes, avant les collines, j’ai été enfantée,

Alors qu’il (Dieu) n’avait pas encore fait la terre et les espaces… »

Ce n’est pas le lieu ici d’analyser cette citation en détail, mais la parenté avec l’hymne christique est frappante. Il s’agit d’une préexistence créatrice – ou bien de la Sagesse ou bien du Fils de Dieu. Dieu n’est pas un démiurge, une divinité mythique qui a créé le ciel et la terre. Dieu n’est pas pensable sans un vis-à-vis, sans une relation vivante qui peut s’exprimer par la relation entre Dieu et sa Sagesse, entre le Père et son Fils ou, en dernier lieu, entre Dieu et sa création. Dieu n’est jamais seul.

Est-ce qu’on peut en dire plus sur la nature de cette Sagesse éternelle de Dieu ? Bien des siècles plus tard, le livre de la Sagesse, qui date de l’époque de Jésus, décrit la Sagesse de la manière suivante :

« Elle est un effluve de la puissance de Dieu,

Une pure irradiation de la gloire du Tout-Puissant ;

Elle est un reflet de la lumière éternelle,

Un miroir sans tache de l’activité de Dieu

Et une image de sa bonté » (Sg 7, 25-26)

Ce passage correspond bien à l’affirmation de notre hymne : « Il est l’image du Dieu invisible ». Comme la Sagesse, le Christ reflète la nature inscrutable de Dieu. En effet, le Christ et la Sagesse de Dieu sont inséparables, à tel point qu’un peu plus loin, Paul parle du Christ « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2, 3) – ce Christ qui, toujours d’après Paul, est « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 24) et « qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu » (1 Co 1, 30).

Ces quelques allusions sont bien insuffisantes, mais complétons-les par un troisième terme qui va dans la même direction : le Verbe de Dieu. « Au commencement était le Verbe et le Verbe était tourné vers Dieu », dit le prologue de l’évangile selon saint Jean. « Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes ». Chacun peut faire le rapprochement avec ce que nous venons d’entendre sur la Sagesse de Dieu. C’est ce Verbe créateur qui s’est incarné en Jésus, lui qui, selon le début de la lettre aux Hébreux, « est resplendissement de la gloire de Dieu et expression de son être » et qui « porte l’univers par la puissance de sa parole ».

La Sagesse de Dieu, le Fils de Dieu, le Christ, le Verbe – des noms presque interchangeables qui sont comme des portes d’entrée pour s’approcher du mystère de Dieu. Ils ne font pas partie d’un langage spéculatif, plutôt d’un langage suggestif qui invite à la méditation

– sur ce que dit Paul au début de la Première lettre aux Corinthiens sur le Christ crucifié comme la Sagesse paradoxale de Dieu ; ou sur la phrase du livre des Proverbes : « Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé sept colonnes » (Pr 9, 1) – ce qui, dans la tradition chrétienne, est devenu les sept dons de l’Esprit : sagesse – intelligence – bon conseil – force – savoir – piété – crainte de Dieu

– sur le Christ comme l’expression concentrée de ces dons de l’Esprit – une manière de comprendre la phrase énigmatique de l’hymne : « Il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute la plénitude »

– sur l’œuvre par lequel Dieu, à travers le Christ, nous a arrachés au pouvoir des ténèbres. Cet œuvre vise tous les hommes. C’est pourquoi nous sommes appelés à en parler à tous les hommes. La perspective est universelle. Nous vivons tous à l’ombre de la mort et subissons tous l’agressivité du péché. Mais les forces du néant, de l’abîme chaotique qui nous menace, ne l’emporteront pas. Pourquoi ? Parce que, à terme, elles n’arriveront pas à nous séparer de Dieu. Cette affirmation, foncièrement pascale, est la parole fondamentale de la foi chrétienne. Elle n’est pas réservée aux chrétiens, mais c’est à eux de la scruter, de la « ruminer », pour qu’elle puisse se répandre au-delà de l’Église et atteindre tout être humain.