(…) Dans le livre d’Ésaïe, la question qui taraude l’auteur est la suivante : pourquoi donc, alors que je sers le seigneur, suis-je amené à souffrir ? Le juste, n’est-il pas protégé par Dieu ? La question se pose aussi largement à Job et à ses amis. La question se posait encore du temps du Nouveau Testament. Elle se pose encore aujourd’hui, mais le Nouveau Testament y a déjà répondu.
C’est pourquoi, alors que le Premier Testament cherche à consoler le peuple, notamment en promettant l’arrivée du Messie, nous, nous avons déjà pleinement notre délivrance en Jésus, le Christ annoncé.
i comme dans le livre de Job : Dans le livre de Job, quatre amis viennent le trouver et lui expliquent tout ce que Dieu lui reproche : selon eux, il ne peut pas avoir été reconnu comme juste par Dieu, puisqu’il vit tant d’épreuves. Mais toute l’argumentation de Job tient dans ces phrases : « l’Éternel a donné, l’Éternel a repris, que le nom de l’Éternel soit béni » et « Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? »… Il reste juste, il reconnaît Dieu comme son seigneur et maître, il accepte de tout perdre, et même les souffrances qui lui sont infligées, mais il ne perd pas l’espérance. Job, pourtant, ne comprend pas cet acharnement contre lui, et crie sa colère vers Dieu : il « maudit le jour de sa naissance » tout en refusant de maudire Dieu lui-même. Dieu ne s’acharnera pas jusqu’à la mort du Juste, il n’en fait pas une victime expiatoire. Sa patience et sa fidélité seront récompensées à la fin de l’histoire. (…)