Sauver sa vie ? Une méditation express à partir de Matthieu 8, 35
(…) « Celui qui veut sauver sa vie la perdra »
Cette phrase choc de Jésus m’a toujours profondément dérangé. Pourtant, ce sont ces mots qui m’aident aujourd’hui à comprendre ce qui est en train de se passer.
Je ne crois pas qu’il faille lire cette parole comme un jugement : peu importe comment on le tourne, juger notre volonté de vivre serait tout à fait indécent. Jésus dresse simplement un constat : si important qu’il soit, notre instinct de survie recèle un potentiel mortifère. (…)
De l'exercice réciproque du jugement : une proposition de prédication à partir de Luc 6, 36-42
(…) J’aimerais commencer ma prédication, par un extrait de la revue Sciences Humaines. Voilà ce qui est écrit : « Vous croisez le regard d’une personne dans le bus, vous observez un portrait dans un journal, vous regardez un instant la caissière du supermarché, etc. En moins d’une seconde, votre cerveau réagit et se fait une opinion sur cette personne : est-elle sympathique, attrayante, digne de confiance ? On aimerait avoir un jugement plus mesuré, moins hâtif, plus informé. Mais ce n’est pas ainsi que notre cerveau fonctionne. »
À en croire cette revue, le jugement constitue une activité automatique de notre cerveau. (…)
Le témoignage de notre espérance, une proposition de prédication à partir d'Apocalypse 12 et Luc 10
(…) Quelle semaine ! Il est difficile d’ouvrir un journal sans se sentir déprimé. Les résultats des élections européennes sont inquiétantes pour l’Évangile, l’accueil de l’autre, la lutte contre le réchauffement climatique… Une semaine plus tard, je me sens démunie, en colère et en même temps si triste de voir que tant de personnes se ferment, s’enferment dans des idéologies peut-être rassurantes de prime abord mais excluantes des autres. Et il y a bien entendu le reste ! Le changement climatique est bien présent, meurtrier au Nord comme au Sud de notre planète. Inondations au Nord pendant une partie de l’hiver, températures insoutenables en Inde Et puis les mauvaises nouvelles s’enchaînent : les guerres meurtrières se prolongent, en Ukraine comme à Gaza, comme en tant d’autres lieux.
Bref, où vais-je trouver une bonne nouvelle ? Quels espoirs restent donc pour la paix et la fraternité ?
Il reste ce qui ne disparaîtra jamais, il reste les promesses de Dieu, il reste ce que le Christ a déjà accompli pour nous. (…)
Choisir les bonnes armes : proposition de prédication à partir de Marc 3, 20-35
(…) Ils sont fous, ils disent des idioties, ils ne vont pas bien !
Quand nous ne sommes pas d’accord avec une personne qui dit des convictions opposées aux nôtres, nous avons tendance à prononcer ce genre de phrases : « C’est stupide », « c’est débile », « c’est de la folie » !
Le fou dans le Nouveau Testament, c’est raka. Un gueux, un rien de rien, et ce mot dit un grand mépris. Ce qui a donné racaille.
Mais dans notre récit, Jésus n’est pas traité de raka. Les gens de sa parenté, frères et sœurs, le trouvant pressé par la foule alors qu’il n’a même pas eu le temps de manger, disent de lui, il est « Hors de sens ». Autrement dit, il a perdu la tête.
Et il veulent le saisir.
Oui, parce qu’avec ceux qui sont hors de sens ou qui ont perdu la tête, le réflexe, c’est de les protéger, et s’il le faut, de les soustraire à la collectivité, pour les enfermer. Ainsi ils ne se mettront pas en danger et ne mettront pas en danger les autres. (…)
Une histoire de famille : proposition de prédication à partir de Luc 15
(…) Qui suis-je dans cette histoire ?
Eh bien il arrive que je me sente comme le fils cadet : celui qui revendique son droit, qui souhaite vivre sa vie et faire ce qu’il veut sans qu’on lui fasse la morale, sans rendre de comptes. « J’ai droit à », « j’ai bien le droit de », ces pensées ne nous viennent-elles pas régulièrement à l’esprit ? Souvent, c’est en opposition à une institution, ou à une personne exerçant une autorité sur nous : l’État, que ce soit à l’échelle du pays ou de notre ville, mais aussi notre patron, nos parents (même si la plupart d’entre vous a sans doute terminé sa crise d’adolescence !).
Mais nous revendiquons aussi nos droits devant nos plus proches, conjoint, enfants, frères et sœurs. Chacun de nous a besoin par moments d’exprimer son besoin de liberté.
Puis il y a la question d’assumer ses choix et ses responsabilités. (…)
Mis en mouvement par un appel : proposition de prédication à partir de Matthieu 14, 22-33
(…) Le soir est venu, il fait sombre, le vent est contraire et la traversée difficile. J’imagine que les disciples ne peuvent pas s’empêcher de se dire qu’il n’y a pas si longtemps, ils ont déjà été pris dans une tempête, mais cette fois-ci Jésus n’est pas avec eux. Il les a envoyés sur l’autre rive, pour l’y précéder. Au milieu de la nuit, un homme s’approche. Sans doute qu’il n’était pas facile de reconnaître celui qui s’avançait vers eux, pas plus que de distinguer sa voix dans le vent, et leur frayeur à la vue d’une silhouette marchant sur les eaux n’a rien de surprenant : « c’est un fantôme » ! Mais au-delà de ce que nous dit le texte des conditions météorologiques de cette traversée et du bilan ophtalmologique et auditif des disciples, j’y entends le fait que ce dont Pierre a besoin afin de reconnaître Jésus, c’est de son appel.
« Si c’est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux ». « Viens ». (…)
Le danger du pouvoir, une proposition de prédication à partir de Juges 9, 7-15
(…) Partout dans le monde cette année, des élections à haut risque nous obligent à nous poser la question de la gouvernance. Ce matin, je voudrais méditer avec vous cette question, mais à partir d’un texte biblique. J’ai choisi la première parabole de la Bible, la plus ancienne en tout cas, qui se trouve dans le livre des Juges.
Le livre des Juges parle d’une période précise de l’histoire du peuple d’Israël, mais il faut dire tout de suite que c’est une façon littéraire de parler des questions qui se posaient, ce n’est pas un compte-rendu historique. A plusieurs moments, le peuple d’Israël a été confronté à la question du pouvoir ; qui s’en empare, comment il est utilisé, quel consentement lui est donné, et les risques qui l’entourent.
Dans le livre des Juges, il s’agit donc d’analyser, lucidement, la question du pouvoir. (…)
L'Eglise et la politique, une proposition de prédication à partir d'Actes 13, 1-12
(…) Qu’avons-nous comme ingrédients pour réfléchir à la Parole de Dieu ? Nous avons ce récit des Actes, où Saul aveugle un voyant…C’est comme une sorte de miracle à l’envers. Et c’est sur ce récit que portera principalement notre méditation.
Qu’avons-nous comme autres ingrédients ? eh bien nous avons toujours l’inépuisable actualité du monde et aujourd’hui, nous avons la politique.
Rassurez-vous tout de suite, je ne vais pas vous inviter à vous engager en faveur de tel ou tel parti politique.
Mon propos sera ici de questionner le rapport entre l’église et la politique et nous le ferons à partir de ce récit des Actes des Apôtres. (…)
Ne manquez pas la suite de la réflexion (Psaume 130, Actes 14, 1 Corinthiens 13 et 14)
(…) Le « nous » du psaume, c’est la terre de notre imaginaire, celle qu’il nous est donné de cultiver et de garder, celle à partir de laquelle nous pouvons réfléchir. C’est un peu comme un lieu qui nous est familier et dans lequel il fait bon venir se ressourcer.
Cet imaginaire-là n’est évidemment pas le seul possible, il en est une multitude d’autres, mais c’est celui que nous avons reçu en partage, nous, les chrétiens des églises !
Nous les chrétiens des églises ! Comment nous sentons-nous aujourd’hui ? (…)
Une proposition de prédication décapante, à partir de Philippiens 3, 1-12
(…) Comment réussir sa vie ? Voilà une question poignante quel que soit notre âge, que nous ayons un long parcours ou que notre vie s’ouvre à nous. A quel moment de notre vie pouvons nous dire : c’est bon, j’ai réussi ma vie, ou alors si j’atteins tel ou tel objectif dans ma vie, je l’aurai réussie ? Chacun de nous a sa petite idée sur ce qui fait la réussite dans sa vie : certains chiffrent la réussite à une certaine somme dans le compte bancaire, d’autres à un réseau de relations, d’autres encore à vivre de leur passion, ou peut-être atteindre la célébrité et vivre une vie de rêve comme les influenceurs de Dubaï. Chacun a ses rêves et ce n’est pas mon propos de les dévaloriser. Il est important de savoir pourquoi on se lève le matin, quel est le sens des sacrifices auxquels nous consentons tous les jours, vers où aller.(…)
Il y a 90 ans, l'église confessante d'Allemagne naissait avec la Déclaration de Barmen
(…) L’intime de la foi personnelle et l’impact de la foi sur la société dans laquelle on vit.
Ces deux aspects ont toujours interrogé et intrigué les chrétiens depuis le début de leur existence.
Est-ce que ma foi commence en entrant dans un lieu de culte et s’arrête en sortant ?
En quoi est-ce nécessaire de séparer les deux ?
Jusqu’à quel point l’État peut-il me dire comment vivre ma foi, en quoi croire,
Et de l’autre côté :
Jusqu’à quel point ai-je le droit au nom de ma foi, de prendre position sur la place publique, ou même, m’opposer, critiquer l’État ?
C’est en très bref, le fil rouge des réflexions que je vous propose pour cette prédication et les deux à venir. (…)
Une série de trois prédications sur les thèses de la Déclaration de Barmen est disponible ici
La Déclaration elle-même est à télécharger ici