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Témoins de l’Évangile
« Le travail synodal dans lequel notre Église s’engage a principalement un double enjeu, missionnaire et pastoral. Nous nous savons appelés à être une Église de témoins. Témoins de Jésus-Christ, dans une écoute ouverte, partagée et active de l’Évangile. C’est cette vocation qui est source de notre communion, qui donne son sens à la vie de notre Église, qui oriente ce que nous entreprenons. Or évangéliser, c’est bénir. L’un à partir de la racine grecque (eu/aggelizo), l’autre à partir de la racine latine (bene/dicere), ces deux mots indiquent la même visée : porter une parole bonne et féconde, annoncer une bonne nouvelle qui fait vivre. Pour nous, cette parole vient de Dieu et s’adresse à chacun : c’est l’Évangile de Jésus, le Christ. Nous en sommes témoins. Comment ? Auprès de qui ? Dans quelles circonstances ? Voilà l’enjeu premier. Le second enjeu est pastoral. Dans ce travail sur la bénédiction, ce n’est pas de belle théorie, et encore moins d’idéologie, dont il est question. Il s’agit de personnes, de couples, de familles et de communautés. Comment partager cet Évangile dans le concret de rencontres et d’accompagnements ? Comment le partager avec celles et ceux qui sont là ? Comment le partager avec celles et ceux qui, dans le flot de joies et de souffrances apportées par la vie, se tiennent sur le seuil de questions, parfois claires et parfois à peine formulées, et qui oseront peut-être les exprimer si nous osons les encourager ? Comment partager tout cela non seulement dans le secret du bureau d’un pasteur mais également en Église ? Non seulement avec des mots mais aussi avec des présences et des gestes ? C’est à la lumière de cette visée missionnaire et pastorale que l’ensemble des questions posées par ce thème synodal doivent être abordées. Où en sommes-nous de nos pratiques actuelles en matière de bénédiction ? Faut-il les faire évoluer, pour plus de justesse ? Faudrait-il élargir les occasions de bénédiction dans un cadre liturgique et communautaire ? Si oui, lequel et comment ? Est-il souhaitable, notamment, d’envisager ou pas de bénir des couples de personnes de même sexe qui le demanderaient, et pourquoi, comment, dans quel(s) cadre(s) éventuel(s) ? Tant d’autres questions encore, évoquées dans ce dossier préparatoire et qui, loin des réponses binaires du type licite / illicite, nous appellent à mieux être ensemble responsables – au sens propre – de l’Évangile devant nos contemporains. » Extrait de la préface du pasteur Laurent Schlumberger, président du Conseil national.
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