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Une main de soutien

(pour  télécharger la méditation)

 

Lisez : Ruth 1,1-7.15-18

 

« A l’époque (…) il y eut une famine dans le pays. Alors un homme de Bethléem en Juda partit avec sa femme et ses deux fils. » Ainsi commence l’histoire de Noémi qui devient ensuite la belle-mère de Ruth, fille du pays Moab. C’est la famine, la détresse et la misère qui font quitter son pays, son chez soi. Attachées fortement à leur pays d’origine, c’est par la misère extrême, les guerres seulement que les personnes se mettent en route vers la sécurité.

Les personnes réfugiées et en migration se sentent déracinées, habitées par la peur du lendemain et le comment se nourrir, taraudées par des questions profondes pour l’avenir. C’est à ce moment-là que la personne en détresse a besoin d’une main tendue, une main qui aide avec les premiers besoins, une main de soutien.

Ruth retourne ensuite avec sa belle-mère à Bethléem en Juda, et Noémi aide maintenant l’étrangère Ruth à se nourrir, à trouver sa place et à s’intégrer dans la société. Noémi qui était portée par une main tendue devient maintenant pour Ruth « agréable, avoir la douceur », un soutien à son tour.

 

Naomi (= Noémi en français) est le nom choisi pour une organisation caritative à Thessalonique en Grèce (Allez voir le site, il est en allemand, mais déjà les images donnent une bonne impression !). En 2011, des volontaires ont commencé un travail auprès des réfugiés, puis l’organisation s’est créée en 2016 d’après la loi grecque. « Ensemble, notre objectif est d’être avec les gens et de marcher avec eux sur des chemins qui leur ouvrent une vie de paix et d’indépendance », tel est leur leitmotiv.

 

L’association NAOMI est donc principalement impliquée dans le domaine de l’intégration et de la participation à la vie sociale. J’ai pu visiter leur atelier où ils produisent p.ex. des trousses de stylos, des pochettes pour ordinateur ou différents vêtements (pull, veste ou bonnet). Des bénévoles travaillent avec des femmes réfugiées : cela permet d’abord aux femmes d’apprendre à utiliser des machines à coudre et produit ensuite aussi une entrée d’argent pour soutenir leur travail.

 

« Des emplois équitables et une vie en paix pour tous« , disent-ils dans l’association Naomi. Les groupes ciblés sont particulièrement les femmes et les personnes vulnérables, telles que les mères célibataires, les victimes de violence et les personnes ne bénéficiant pas d’une aide de base de l’État.

Un important lieu d’engagement est Casa Base – un lieu d’accueil qui est situé tout près du camp de réfugiés Diavata, réglementé par l’Etat ; le lieu se trouve environ 15 kilomètres de Thessalonique (trop loin pour aller en ville). Tous les demandeurs d’asile en Grèce doivent vivre dans des camps isolés et quasi-fermés. Le camp est entouré d’un grand mur et la sortie est contrôlée par la sécurité. Des visites au camp ne sont pas autorisées. La vie ici est particulièrement oppressante pour les filles et les femmes. Elles vivent dans une peur constante et souvent sous le contrôle de leur famille dans des conteneurs extrêmement exigus.

 

Casa Base est un hangar bien aménagé tout près de ce camp de réfugiés.  « All your dreams can come true, if you have the courage” – tous vos rêves peuvent devenir vrais si vous avez le courage ! Et Casa Base essaye de permettre ces rêves, cet échappement aux murs du camps qui les enferment. C’est un lieu de refuge surtout pour des filles et des femmes.

 

Le bâtiment abrite les salles de classe, la cuisine et les salles de soins. À côté se trouve l’entrepôt de 300 m² où sont entreposés des couvertures, des vêtements, des aliments pour bébés et d’autres fournitures. De la nourriture, des produits d’hygiène et des vêtements sont régulièrement distribués aux familles, en particulier à celles dont la demande d’asile a été approuvée ou rejetée, car elles ne reçoivent aucun soin de base de la part de l’État.

Prière de Ruth du Congo

« J’ai choisi de partir, Seigneur.
J’ai laissé derrière moi les vergers de mon village,
La morsure de la famille,
Les rires des enfants, le bruit des guerres,
Le chant des femmes à l’ouvrage
Et la honte de mes échecs…
Je vivais en paix auprès des miens,
Et me voici seule, avec mes soucis d’immigrée…
Quand le jour se lève, je t’adresse ma prière :
Sois mon soutien et ma force dans les moments difficiles !
Quand le soir arrive et que revient le souci du lendemain,
Efface mes angoisse et redonne moi courage.

Pose sur moi ton regard favorable, mon Dieu,
Car tu es comme un père, et tu n’oublies pas tes enfants,
J’ai quitté ce que j’étais
Pour devenir une personne nouvelle.
Je ne sais pas ce qui m’attend,
Mais je crois que dans ton amour,
Tu me donnes la possibilité d’un nouveau départ,
Ailleurs, loin des blessures qui m’ont poussé à m’en aller.

 

(dans : Sur la route. Parcours biblique pour les migrants, ed. SBF 2008, p.24)

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