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Témoignage de l’accueil de trois familles par l’ASR2R

Trois familles ont été accueillies par l’ASR2R – l’Association Solidarité Réfugiés des 2 Rives (sur la rive droite ou la rive gauche du bassin viennois).

La démarche s’est inscrite dans le travail déjà mené sur Vienne (Asti, Attac) et par la Fédération protestante de France, en réponse à la situation dramatique en Irak et Syrie (attaque de Daesch). L’accueil de ces trois familles réfugiées de Syrie fait suite aux appels du pape François et de l’archevêque de Lyon (Philippe Barbarin) et du père Eugenio Elias, curé des paroisses catholiques rive droite (lui-même libano-argentin), du président de la République française François Hollande en 2015.

 

Le tour de table avec expression de chacun.e montre une variété dans les membres et dans leurs engagements, bénévoles et professionnels : laïcs ou religieux, sur la rive droite ou la rive gauche du bassin viennois. Voici quelques points forts du vécu de cet accueil:

 

* Ce qui nous a enrichis : découverte de cultures différentes, apprendre à ne pas avoir peur de l’autre, à dépasser nos préjugés, à ajuster nos positions, relativiser nos problèmes. Enrichissement sur le plan culturel. Les représentations figées que nous avions ont évolué.

* L’Association, bien que laïque, a été rapidement confrontée à la question religieuse, tant avec les familles musulmanes qu’avec la famille chrétienne. Elle a donné lieu à différentes actions : visite à la Grande mosquée de Lyon, célébration de la Pâques chrétienne devant la maison, intégration de la famille irakienne lors de la messe et de la journée de rentrée paroissiale.

 

* L’Association Solidarité Réfugiés des 2 Rives a eu, dès sa création, le souci de s’élargir à d’autres groupes et associations : Club Léo Lagrange à Vienne, Asti, ACCLAM, FEP… qui sont intervenues pour nous épauler. Elle a progressivement pris place dans le FORUM des Associations organisé par la Ville de Vienne. Les voisins ont été immédiatement impliqués dans l’accueil des familles : invitation aux pots d’accueil, à des moments conviviaux.

 

* La dimension culturelle, conviviale et festive a fait partie intégrante de l’accueil : visites culturelles (dont voyage à Paris organisé par la FEP), balades à vélo, spectacles (jazz à Vienne), séjour à la mer, colonie pour les enfants (FEP,) … ont permis de vivre ensemble des moments de joie.

Les difficultés rencontrées

* Gestion des problèmes administratifs. En tant que bénévoles nous n’étions pas vraiment préparés à affronter la complexité administrative de l’accueil des réfugiés. Le suivi des démarches administratives, très lourd, a souvent été pénible et source de nombreuses contrariétés : Ofpra, Ofii, Préfecture, ouverture de compte à la banque, Caf, Sécurité sociale, recherche d’appartement, démarche à Pôle Emploi/France travail. La dernière famille a dû attendre deux ans et demi pour obtenu la carte de séjour !

 

Dans un premier temps nous nous sommes efforcés de répondre à tous les besoins, au prix de tensions importantes et de ruptures au sein du groupe. Une implication trop grande et sans le recul nécessaire, a été vécu douloureusement par certains bénévoles.

 

La question s’est posée de l’accompagnement voire d’une supervision des bénévoles, pour favoriser la relecture. A ce titre, à l’initiative de l’association, une réunion de partage a eu lieu avec le service psy de l’hôpital de Vienne.

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