Télécharger tout le document

 

Notes bibliques

Le texte 

Des foules nombreuses marchaient avec lui. Il se retourna vers eux et leur dit : 26Si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et de surcroît sa propre personne, il ne peut être mon disciple. 27Et quiconque ne porte pas sa propre croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple. 28En effet, qui d’entre vous, s’il veut construire une tour, ne s’assied pas d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, 29de peur qu’après avoir posé les fondations, il ne soit pas capable d’achever, et que tous ceux qui le verront ne se moquent et ne disent : 30« Cet homme a commencé à construire, et il n’a pas été capable d’achever. » 31Ou bien quel roi, s’il part en guerre contre un autre roi, ne s’assied pas d’abord pour délibérer s’il peut, avec dix mille hommes, affronter celui qui vient au-devant de lui avec vingt mille ? 32Sinon, tandis que l’autre est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander les conditions de paix. 33Ainsi donc, chacun d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple.(«34 Oui, c’est une bonne chose que le sel. Mais si le sel lui-même perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? 35Il n’est bon ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. »)

 

Le texte dans son contexte

Nous sommes en route vers Jérusalem, et il devient de plus en plus urgent de savoir qui est disciple, et comment être disciple. Notre texte très polémique est précédé par une série de récits autour d’un repas, qui se termine par la parabole du banquet. Dans cette parabole les invités cherchent tous de bonnes excuses pour ne pas venir au banquet… : les impératifs économiques (un champ, une paire de bœufs) ou familiales (une nouvelle épouse) pèsent à leurs yeux plus lourds qu’un peu de temps consacré à la fête.

De cette façon Jésus explicite ce qu’il faut faire pour le suivre. Manifestement il ne va pas être évident pour ceux qui accepteront l’invitation et qui rentrent dans la salle de tenir leur engagement ! Juste avant la parabole du banquet il s’agissait déjà d’un repas, chez un responsable religieux cette fois-ci, où un malade dérange l’ordre des choses… et la question se pose : est-il permis de transgresser la loi pour sauver quelqu’un ?

On est donc bien dans le questionnement : qui, comment, pourquoi être disciple ? Au chapitre 15 suivront 3 paraboles sur la joie de retrouver ce qui était perdu. (la brebis, la drachme et le fils) : sont-elles là pour atténuer notre propos à priori si dur que nul ne peut suivre s’il ne se défait pas de tout ? Il me semble que oui, car une des constantes de l’évangile est bien de dire que le Christ cherche chacun de nous, même si de notre côté nous avons du mal à le suivre.

 

 Exégèse verset par verset

La construction du texte est assez simple:

  • la mise en situation (v 25) : Jésus en chemin, accompagné des foules
  • 2 sentences (v 26-27)
  • on ne peut aimer et suivre deux maîtres : il faut faire des choix
  • il faut assumer son choix : porter sa croix
  • 2 petites paraboles pour illustrer le propos (v 28-32) :
  • la construction d’une tour
  • l’élaboration d’un plan de bataille
  • la synthèse (v 33) : renoncer à tous ses biens pour être disciple.
  • (personnellement j’ajouterais à notre texte les 2 vs suivants (34-35) qui sont reliés par le mot oun – donc. Ils donnent une nouvelle situation : le disciple est le sel de la terre ; il ne suffit pas de devenir disciple, il faut aussi l’assumer dans la durée.

Vs. 25 : depuis le chap. 9,51, Luc entame le voyage vers Jérusalem, et les éléments essentiels sont rappelés ici : la marche, la foule, l’enseignement. Apparemment Jésus est devant, puisqu’il se retourne pour parler aux foules.

Vs 26 : Matthieu cite ce qui semble bien être un logion différemment (Mt 10,37-39) : « Celui qui me préfère père ou mère n’est pas digne de moi, celui qui me préfère fils ou fille plus que moi n’est pas digne de moi ; 38 celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre n’est pas digne de moi. 39 Celui qui aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera. » Le verbe utilisé est « miseo » – haïr : ce verbe choque par sa violence. Mt l’adoucit en disant « préférer ». Probablement le sens premier de miseo est effectivement « aimer moins » mais Luc insiste bien ici sur la radicalité du choix qui est à faire pour le disciple. Haïr n’est pas ici un sentiment, mais un acte à poser : tous les liens humains (famille mais aussi soi-même) sont à relativiser par rapport au lien absolu qui est celui au Christ.

Vs 27 : porter sa croix était une réalité connue en Judée, Jésus a été loin d’être le seul à subir ce supplice réservé aux esclaves et aux rebelles: le condamné à mort devait lui-même porter la traverse de la croix, le patibulum, jusqu’au lieu du supplice.

Être disciple peut mener au martyre : Luc écrit pour une communauté qui connaît les risques de la suivance. Il n’est pas nécessaire de voir ici une allusion à la croix du Christ, qui ferait de la parole une affirmation postpascale. Il s’agit bien une fois de plus de souligner la radicalité du choix à opérer et des risques encourus.

Vs 28-30 : les vs. 26-27 ont exprimé la radicalité du choix à faire ; il convient donc de bien réfléchir avant de s’engager dans le chemin de la suivance ! La parabole qui suit donne un exemple d’une réflexion intelligente. Le mot « gar » – car relie la parabole à la sentence. Le mot «purgos » (traduit en général par « tour ») est difficile à traduire : est-ce une haute tour, ou un cabanon de vigne, voire une grange ? F Bovon opte pour une tour de garde de la vigne, à la fois pour stocker les récoltes et pour surveiller les environs. Une telle construction a en effet besoin de solides fondations et il s’agit donc d’un projet assez ambitieux. Il est donc utile de se poser et de bien calculer le coût et le travail nécessaires. Car si le travail ne pourra aller à son terme, l’homme sera doublement puni : non seulement d’avoir un bâtiment inachevé, mais encore de devoir supporter les moqueries des voisins ! Il vaut donc mieux bien réfléchir avant de commencer !

Vs 31-32 : ce qui est valable pour un particulier, l’est autant pour le roi lui-même ! Il se doit de bien réfléchir et de prendre conseil auprès de ses généraux avant d’entreprendre une bataille. Si les forces en jeu sont trop disproportionnées, il vaut mieux essayer d’obtenir une trêve ! Au pouvoir construire du paysan s’ajoute ici le savoir faire du roi : le disciple est ainsi doublement interpellé. « qui veut marcher avec le Christ à l’encontre des adversaires de Dieu doit le faire avec sagesse. Le pouvoir sans le savoir ne sert à rien. Car ni la puissance, ni la réflexion ne sont sans limites. La foi se vit en effet sur terre et non dans les cieux. Elle intègre la délibération et suppose le conseil des autres. Absolu et contingence coexistent. Et ce qui attend les disciples de Jésus est redoutable. » 1

Vs 33 : « houtoos oun » – ainsi donc : la conclusion logique serait de dire : avant de suivre le Christ, réfléchissez bien aux conséquences et n’agissez pas à la légère. Il n’en est rien : Luc incite son lecteur à l’abandon : il faut renoncer aux biens, à tous ses biens, pour devenir disciple. Ce n’est pas nouveau : déjà au chap. 12 Luc a insisté sur la fausse confiance que donne l’agent, à travers la parabole du riche insensé. De même il a articulé la quête du Royaume de Dieu au renoncement. Redoutable radicalité, car qui est capable de tout laisser ? Cela pose un réel problème théologique et éthique.

Vs 34-35 : être disciple est une bonne chose, comme le sel est indispensable à la saveur et à la conservation des plats. Cela est kalos-bon, ce mot très fort qui indique que la chose est en accord avec la volonté de Dieu. Après avoir réfléchi et posé ses priorités, il s’agit maintenant de s’engager dans la durée du service à Dieu.

1 F Bovon, Évangile selon St Luc, p 479

 

Pistes pour la prédication

  • Une question difficile : est-ce que Jésus est dépeint ici comme ces gourous qui n’ont pour but que de détacher leurs fidèles de tout ce qui leur importait (famille, travail, relations) pour mieux les mettre sous leur coupe ?
  • Comment faire rimer le « haïr sa famille » avec le commandement du Décalogue « honorer son père et sa mère » ? ou le commandement de Jésus lui-même : « Aimer Dieu et son prochain comme soi-même » ?
  • La radicalité des paroles de Jésus étonne ; nous avons plus l’habitude d’insister à la fois sur l’amour de Dieu que sur son exigence, et sur la spontanéité de la foi que sur le risque calculé.

 

 

Prédication

Petit à petit, dans nos paroisses, nous allons reprendre notre rythme normal. Une nouvelle saison débute, avec son lot d’activités connues : les groupes bibliques, le KT, les réunions diverses… L’école, le boulot, tout ça a repris après la bonne coupure de l’été. Temps de se poser des questions sur ses priorités, de planifier peut-être son année, de faire des choix et de prendre de bonnes résolutions?

Par un heureux hasard du calendrier, le texte de l’Evangile de Luc qui nous est proposé aujourd’hui, nous parle de choix et de priorités à établir. Et cela dans un langage qui à première vue est choquant. Imaginez que quelqu’un soit venu pour la première fois au culte ce matin, ou que vous accueilliez un enfant pour son baptême : allez-vous lui lire ce passage de Luc ? Lui dire qu’il faudra tout quitter, mieux encore, qu’il lui faudra haïr (c’est bien ce mot-là qu’utilise l’évangéliste !) son père, sa mère, ses frères et sœurs, lui-même, s’il veut réellement suivre le Christ ? Ou encore, que la foi et la suivance sont affaire de calcul, de planification, de négociation ? Où est le côté enthousiasmant de la foi, le bonheur d’être disciple du Christ ? Porter sa croix ? Haïr ? Renoncer ? Pourtant, ce matin c’est bien ce verset qui est proposé à notre méditation : qui ne renonce pas à ses bien ne peut pas être mon disciple.

Remarquez, ce n’est pas la première ni la dernière fois que Jésus prononce des paroles aussi radicales : un peu plus haut, au chapitre 9, 57-62 il dit: « laisse les morts enterrer les morts » et « Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas bon pour le royaume de Dieu »). Plus loin, au chapitre 18, 24-30, c’est le passage sur le jeune homme riche, il dira: « Il est plus facile, en effet, à un chameau de passer par un trou d’aiguille à coudre qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

La suivance du Christ n’est pas à prendre à la légère. Et c’est peut-être là une première clé pour la lecture de notre passage. Car Jésus ce retourne vers une foule nombreuse. Pas vers les disciples, mais vers toutes ces personnes si facilement séduites par n’importe quelle nouvelle doctrine. Ceux qui crient un jour : voici notre roi, et quelques jours après : crucifie-le ! Des foules avides de nouveautés, qui ont suivi ce rabbi faiseur de miracles qui prononce de si belles paroles, qui a un enseignement si intéressant. Ne sont-ils pas un peu en promenade spirituelle ? Ces foules me font penser à tous ces gens que nous rencontrons qui veulent bien croire quand ça les arrange, qui parfois se composent une religion sur mesure où ils ne placent que ce qui leur convient. Ces foules me font penser à nous-mêmes lorsque nous voulons bien un peu de spirituel dans nos vies, mais surtout pas trop de contraintes…Car ne nous leurrons pas : nous sommes tous d’abord cette foule, avant d’être des disciples. C’est l’éternelle tentation de la facilité, du laisser-aller, de la paresse spirituelle qui nous guette tous !

Et là se trouve la deuxième clé de lecture de notre texte : Jésus nous interpelle, chacun et chacune d’entre nous, sur notre spiritualité, sur nos engagements, sur où nous en sommes de notre foi. Car après l’enthousiasme premier, vient le temps de la durée : est-ce que notre foi, notre engagement, vont résister à l’usure du temps ? Cela est bien le sens de ces deux petites paraboles qui nous sont racontées : avant de construire sa tour, avant de partir en campagne de guerre, il est bon de s’asseoir, de réfléchir, de faire l’inventaire de ses moyens et d’agir en conséquence. Quitte à renoncer si la somme épargnée n’est pas assez grande, ou le nombre de troupes n’est pas assez conséquent ! Est-ce que de la même manière il n’est pas important que nous réfléchissons avant de nous engager dans un service, que ce soit de l’église ou autre, d’ailleurs. Être conseiller presbytéral, être catéchète, être organiste, tout ça ce sont des engagements qui parfois, ou souvent, viennent à contresens de notre vie de famille, de couple. Ce sont des engagements qui prennent du temps et de l’énergie, et qui d’entre nous n’a pas soupiré le dimanche matin: encore aller au culte ? Ou le soir : encore une réunion ? Vous voyez que même au niveau de l’engagement du paroissien cela peut déjà parfois être difficile ! Que dire alors des contemporains de Luc qui savent à quel point il peut être dangereux de vouloir être chrétien !

Reste que Jésus nous interpelle bel et bien sur nos priorités. Et qu’il nous met en garde : être disciple, prendre le chemin avec lui, c’est devoir laisser derrière soi des choses. Cela est le propre de tout choix, bien sûr. Si je choisis d’aller à gauche, par la même occasion je ne peux pas aller à droite… Choisir le chemin du Christ, c’est laisser derrière nous d’autres choses. Choisir le chemin du Christ, c’est s’obliger à réfléchir sur ses choix éthiques, financières, politiques, sociétales… C’est oser lâcher prise sur tout un tas de choses personnelles, peut-être son confort, peut-être ses sous, peut-être son temps… C’est abandonner nos préjugés et nos idées toutes faites pour oser s’ouvrir à autre chose, quelque chose de totalement inattendu et qui risque d’envahir tout. C’est réorienter notre vie pour la mettre en adéquation avec nos convictions, et ça ce n’est jamais facile. Ça peut même nous éloigner des nôtres : de nos parents, notre conjoint, nos enfants qui ne comprennent pas notre engagement… Est-ce que cela veut alors dire que Jésus est un gourou qui cherche à nous détacher de tous nos liens de famille et de réseau social pour mieux nous accaparer ? Bien sûr que de tout temps il y a eu des sectes qui se sont basés sur ce texte pour légitimer leur emprise sur leurs membres. Bien sûr qu’il y a une certaine forme de piétisme qui pousse à complètement se détacher du monde, à rompre tous les contacts, pour se préserver, pense-t-on, de la souillure du monde mauvais. Bien sûr qu’il y a des groupes qui se disent chrétiens qui exercent un tel contrôle social que quiconque ne rentre pas dans le rang, est exclu. Mais le Christ n’est pas de ceux-là ! S’il nous dit de laisser derrière nous nos liens économiques et familiaux, ce n’est pas pour nous isoler dans une tour d’ivoire!

Et voilà la troisième clé de lecture. Que faut-il alors entendre par cette coupure ? Je crois que Jésus fait un appel à l’intelligence et à la responsabilité chez ceux qui veulent le suivre. En leur montrant la difficulté de l’engagement il prend le risque de voir les foules se clairsemer. On sait que cela a été le cas, d’ailleurs, à tel point que lorsqu’il meurt sur la croix il n’y plus que quelques femmes qui regardent de loin, les autres ont tous fui. Contrairement aux gourous, Jésus ne fait rien pour séduire ses auditeurs, au contraire. Au lieu d’occulter les difficultés et de minimiser les risques de l’engagement, il les met en garde, il leur dit exactement à quoi ils peuvent s’attendre. Cela s’appelle responsabiliser, prendre les gens non pas pour des moutons de Panurge, mais pour des êtres intelligents.

Jésus prend ses auditeurs au sérieux, et du coup demande qu’on le prenne, lui, aussi au sérieux. Que votre oui soit oui, et que votre non soit non, dit-il à une autre occasion. Contrairement aux mouvements sectaires où on pense pour vous, la foi chrétienne nous appelle à l’autonomie, au discernement, à la réflexion et à la constance. Ce n’est pas facile, et souvent nous devons ramer à contre-courant d’une société où tout est prémâché, pré-emballé, où de manière dramatique le politique manque de vision à long terme pour satisfaire une opinion publique versatile qui change à chaque fait divers qui fait la une des journaux. Cela veut dire aller à contre-courant d’une société où tout est concentré sur le moi-je et sur l’accomplissement personnel. Mettre Dieu à la première place est loin d’être confortable. Mais quelle aventure passionnante !

Est-ce que le chemin du disciple est alors uniquement un chemin de devoir, de larmes et de soucis ? Certainement non, il suffit de lire les Évangiles pour y voir la joie, le partage, la fraternité et l’amour.

Est-ce que le chemin du disciple est alors uniquement de l’ordre du renoncement, selon ce que dit Jésus : « porter sa croix » ? Oui, si la croix signifie uniquement les soucis et la souffrance. Non, si elle renvoie vers autre chose : cet amour de Dieu si inconditionnel pour ses créatures qu’Il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui, aie la vie éternelle.

Nous savons bien que tout seuls, le chemin de la foi est impossible à faire. Ce n’est pas pour rien que la suite de l’enseignement de Jésus va être 3 paraboles qui parlent toutes de la joie de retrouver ce qui était perdu. Cela nous redit une fois de plus que si nous nous perdons sur le chemin, il y aura toujours le berger qui viendra nous rechercher, et qui sera heureux de nous retrouver. Comme la femme est heureuse d’avoir retrouvé la pièce d’argent perdue. Comme le père est éperdu d’amour pour ce fils renégat qui revient à la maison…

Le chemin que le Christ nous propose c’est tout cela : une mise en perspective de notre vie, une liberté offerte face à toutes les aliénations possibles, qu’elles soient relationnelles, de travail ou même religieuses. Un choix à faire, à réfléchir, mais une vie plus vraie. Amen

 

Choix de cantiques :

  • AEC 515, Alléluia 35-20 : Dieu qui nous appelles à vivre
  • Alléluia 44-10 : Je te suivrai Jésus
  • AEC 429, Alléluia 44-15 : C’est vers toi que je me tourne

Bibliographie

  • François Bovon, l’Évangile selon Saint Luc, tome 9,51-14,35, Labor et Fides, Commentaire du Nouveau Testament, 2e série, tome III b, Genève, 1996
  • J. Nielsen, Het evangelie naar Lucas, deel II, Callenbach, Nijkerk, 1983

 

Thématique : Etre disciple/choix, priorités.