Textes : Jean 1, v. 29 à 34Pasteur Matthias HelmlingerTélécharger le document au complet
Nous avons dans ce texte la réponse à une question que tout chrétien se pose : « comment être sûr d’avoir reçu le Saint-Esprit ? » En effet, beaucoup de textes du N.T. parlent de la nécessité de recevoir le Saint-Esprit, sans lequel il n’y a pas de vie chrétienne. Mais comment être sûr de l’avoir reçu, et si on l’a reçu, comment être sûr qu’il ne nous a pas abandonnés ? La réponse est dans notre texte, et je vais la résumer ainsi : la condition objective pour que nous recevions le Saint-Esprit, c’est que Jésus l’ait reçu lors de son baptême. Jésus est né du Saint-Esprit. Il n’avait nul besoin de le recevoir à nouveau. S’il l’a reçu, c’est pour nous qu’il l’a reçu. Et il l’a reçu non pas provisoirement, mais en permanence. C’est ce que souligne notre texte à deux reprises : l’Esprit Saint non seulement est descendu sur Lui, mais il est demeuré sur Lui. Et cet Esprit Saint, Jésus va le lâcher, il va le laisser aller. C’est dit très précisément dans Jean 19/30. C’est la dernière chose que Jésus a faite sur la croix : « inclinant la tête, il laissa aller l’Esprit ». Toutes ces choses sont attestées par des témoins. Au baptême, le témoin, c’est Jean. « Moi, j’ai vu et j’atteste qu’il est lui, le Fils de Dieu » (Jean 1/34). Jean-Baptiste peut attester que Jésus est le Fils de Dieu seulement après avoir vu l’Esprit descendre et demeurer sur Lui. La mission de Jésus commence là. Notre foi est liée à ce témoignage. Il y aura de même des témoins présents au pied de la croix, quand Jésus laisse aller l’Esprit. Ces témoignages sont exprimés avec beaucoup de solennité : « celui qui a vu a rendu témoignage, et son témoignage est conforme à la vérité, et d’ailleurs celui-là sait qu’il dit ce qui est vrai afin que vous aussi vous croyiez » (Jean 19/36). Pourquoi une telle solennité, aussi bien pour le témoignage de Jean baptisant Jésus dans le Jourdain que pour le disciple bien-aimé assistant à la remise de l’Esprit par Jésus crucifié ? Parce que notre foi en dépend. Si ces témoignages sont faux, notre foi est fausse. Ces témoignages sont exprimés avec beaucoup de solennité car la présence de Dieu au milieu de son peuple, le peuple juif est associée à un témoignage. Il nous faut bien être conscients de cela : au cœur de la foi juive, au cœur du temple de Jérusalem, dans le lieu le plus saint, où réside le Seigneur Dieu, se trouvait le coffre du témoignage. C’est au-dessus de ce coffre du témoignage que se produisait la rencontre entre le Seigneur Dieu et le peuple juif représenté par son grand-prêtre. La rencontre entre Dieu et l’homme est fondée sur un témoignage. Ce témoignage nous est donné par Jean baptisant Jésus. L’Esprit Saint est descendu sur Jésus baptisé. Dans cet événement se trouve la certitude pour nous de le recevoir. Mais au fur et à mesure que nous avançons dans la vie chrétienne, nous découvrons de plus en plus notre péché et parfois la question angoissante se pose : est-ce possible qu’un être humain aussi pécheur que moi, soit en même temps le temple du Saint-Esprit ? Là encore, la réponse se trouve dans la bouche de Jean-Baptiste. La première chose qu’il dit de Jésus venant à lui est : « voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1/29). Si Jésus porte, enlève le péché du monde, il l’abolit en même temps. Il ne veut plus en entendre parler. D’ailleurs l’évangile de Jean a une conception tout à fait particulière du péché. « Le péché, c’est qu’ils ne croient pas en moi » dit Jésus (Jean 16/9). Devant l’Agneau qui enlève le péché du monde, tous nos péchés n’existent plus. Par contre, un autre péché pourrait apparaître : le refus de recevoir le témoignage que Dieu prend tant de peine à fonder dans ce monde. Nos péchés ne sont pas un problème pour l’Agneau qui vient précisément les enlever. Affirmation que Jean répète le lendemain : « voici l’Agneau de Dieu » (Jean 1/36). La répétition de l’affirmation un jour après, veut suggérer que chaque nouvelle journée désormais s’ouvre avec l’Agneau. Il enlève le péché. Au temple de Jérusalem toute nouvelle journée commençait par l’holocauste d’un agneau. Voilà pourquoi nous pouvons avoir confiance que le Saint-Esprit ne vient pas chez nous provisoirement, mais définitivement : nos péchés ne changent rien au fait que nous le recevons pour toujours, car Jésus qui a reçu le Saint-Esprit pour nous au baptême est en même temps l’Agneau qui enlève notre péché. Amen.